Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo Numéro 2 - Avril

"Les animaux sont ROIS"

Que penser d’un cube de verre grand ou petit si ce n’est que le reflet de nous-même de vouloir contenir à tout prix les éléments…Nous sommes incorrigibles.
L’aquarium est une magie que l’on regarde sous l’eau sans se mouiller et c’est exceptionnel je ne m'en lasse pas.
Quel chance et privilège nous avons de pouvoir dompter les éléments et d’en faire ce que l’on veut .
Il est facile de faire du Nano mais la difficulté est à venir pour ne pas céder à la folie en ajoutant des poissons plus que de raison.
Soyer humble et considérez ces petites bêtes comme un trésor même si pour cela vous ne devez pas en mettre dans un bac trop petit car n’oubliez pas ;
Les animaux sont rois.

Andycam (Laurent Basset)

Au sommaire du numéro d'Avril :


  • Micro-récifs : mode d'emploi
  • Pourquoi pas un filtre externe ?
  • La macrophotographie... suite
  • Microfaune de nos nanos: les amphipodes
  • Conception d'un nano avec la méthode dite « naturelle »
  • La sédimentation marine utile ou dangereuse ?

Micro-récifs : mode d'emploi

Rubrique : Histoire
Auteur : Stéphane Fournier avec la collaboration de Nicolas Leclercq
Niveau : Tous

[Cet article a été publié dans Aquarium Magazine n°136 (Juillet 1997) après des corrections du Conseiller de la Rédaction n’engageant pas la responsabilité des auteurs. Sa publication dans nanoZine presque 9 ans plus tard permet de prendre un peu de recul par rapport au concept nano-récifal actuel.]

La stabilité impose une taille minimale à l’aquarium marin classique. Impertinent, l’aquarium récifal peut trouver ses marques dans des volumes incroyablement restreints. Il suffit d’en connaître les paramètres critiques. Suivez le guide.

Plus un aquarium est petit et plus les paramètres physico-chimiques ont tendance à varier. Un aquarium de grande taille est moins sensible aux écarts de maintenance et aux modifications de son environnement. C’est pourquoi vous avez souvent entendu qu’un aquarium marin ne devait pas avoir un volume réel inférieur à 200 litres. Il ne s’agit pas de revenir là-dessus. Ceci dit, vous avez aussi déjà lu qu’un aquarium récifal n’est pas un aquarium marin comme les autres. Plus proche de la Nature, il profite des mécanismes naturels d’épuration pour se passer de filtre biologique et les changements d’eau y sont très limités. En matière de volume, l’aquarium récifal a encore le goût du paradoxe : c’est une fois de plus l’exception qui confirme la règle.

Pourquoi un petit aquarium récifal ?

Sur un plan strictement pratique, il n’y a pas grand intérêt à posséder un petit aquarium. D’une part, l’entretien est moins lourd mais pas nécessairement plus simple que dans une grande cuve. D’autre part, il existe un minimum vital de matériel que l’on devra impérativement se procurer. Quelle que soit la taille de l’aquarium marin que vous projetez, ne perdez jamais de vue qu’il s’agit d’un investissement personnel, fait à crédit sur le patrimoine écologique. L’aquarium récifal est un outil éducatif extraordinaire si on n’en fait pas un mouroir, faute de réalisme.

La compétence d’un aquariophile ne se mesure ni au gigantisme, ni à l’extrême petitesse de son aquarium. Les méthodes de maintenance actuelles permettent de reproduire avec succés et dans des volumes très variés des zones diverses des récifs coralliens. L’éventail des aquarium récifaux détenus par des amateurs de par le monde concerne des cuves de quelques dizaines de litres à bien plus de 10.000 litres... Il vaut mieux faire un aquarium de quelques centaines de litres équipé et suivi convenablement qu’une cuve monumentale sous-équipée et vouée à l’échec. Dans le même esprit, il faudra préférer une cuve de moins de 100 litres si on n’a pas les moyens d’en équiper correctement une plus grande. Réciproquement, on a aucun mérite à maintenir des animaux captifs dans un espace aussi restreint. Il ne faut donc pas succomber au micro-récif par simple défi. L’aquarium marin est une passion onéreuse, on ne peut pas le nier. L’intérêt des micro-récifs est sans aucun doute d’ouvrir la discipline au plus grand nombre. Le challenge ne comporte pas de risque inconsidéré si on adhère aux recettes qui suivent.

Qu’est-ce qu’un micro-récif ?

En fait, on peut considérer qu’il y a trois grandes catégories d’aquarium récifaux. Les “mini-récifs” concernent les volumes classiques des cuves de particuliers. Au-dessus de 5000 litres, les “mésocosmes récifaux”, comme on peut en voir au Musée Océanographique de Monaco ou à l’Aquazoo de Düsseldorf, n’obéissent plus aux mêmes règles d’équilibre et de diversité écologiques. En bas de l’échelle, “micro-récif” décrit des cuves de moins de 100 litres de volume brut. Ces aquariums ne différent pas des mini-récifs dans le principe. En revanche, il pâtissent d’une plus grande sensibilité aux variations des paramètres et de l’environnement. Ils demandent a priori un certain doigté pour s’en sortir. Un micro-récif raisonnablement peuplé n’est pourtant pas du domaine de l’impossible, bien au contraire.

Le micro-récif s’ouvre à une diversité insoupçonnée d’occupants. Evidemment, il n’est pas question d’y héberger des animaux qui ont besoin d’espace. De toute façon, les grands nageurs, comme les Acanthurus, ne sont pas des hôtes pour des cuves de moins de 1,5 m de long. Ceci dit, les associations possibles sont peu restrictives quand on ne dépasse pas une densité de population de 1 cm de poisson pour 4 à 5 litres d’eau. Un aquarium d’une centaine de litres peut très bien abriter une anémone avec un couple de petits poissons-clowns ou quelques Acropora et une paire de Gobiodon. On peut même reconstituer un récif corallien florissant dans moins de 50 litres brut. D’une manière générale, les micro-récifs s’adressent principalement aux invertébrés, mobiles ou fixés. Parmi les poissons, on choisira de préférence des espèces calmes et/ou liées au substrat. Par exemple, on pourra héberger quelques hippocampes, des petits gobies ou des Apogon. Quant aux invertébrés, on choisira de préférence des spécimens à petits polypes. Ils prennent une place assez restreinte et développent rarement de longs filaments urticants.

Les paramètres critiques

L’épuration de l’eau n’est pas insurmontable dans un petit aquarium récifal. Un écumeur suffit à éliminer la plus grande partie de la pollution organique dissoute ou particulaire. Grâce au brassage de l’eau, les animalcules et bactéries assurent la biodégradation naturelle dans les pierres vivantes et le sol. Les changements d’eau sont réduits à environ 5-10 % par mois. Vous l’aurez compris, la réussite d’un micro-récif implique une maxime incontournable : “méthode berlinoise, sinon rien”. Cela peut paraître réducteur mais seul le tout-écumage a fait ses preuves durables dans ce contexte. De nombreux fabricants proposent des écumeurs à injection ou à contre-courant aux performances adéquates. Pour être tranquille, il suffit de choisir un appareil dont le débit d’air horaire minimum représentera 2 à 3 fois le volume brut de la cuve. Une pompe de circulation avec plusieurs sorties fournira le brassage de l’eau en épargnant de la place. On pourra la compléter avec des têtes motrices peu encombrantes. Il faudra éviter de réaliser un décor trop massif pour faciliter la circulation de l’eau et les déplacements des habitants du bac.

Pour maintenir l’alcalinité et la concentration en calcium, on utilisera de l’eau de chaux, manuellement ou avec un réacteur à calcium. Le réacteur à calcaire est un équipement prohibitif pour ce type d’aquarium, où l’eau de chaux n’atteint ses limites qu’exceptionnellement. De plus, l’injection de CO2 dans un aussi petit système relève du défi pour qui n’est pas un expert en la matière.

Lampe

Type

Tc (K)

Puissance (W)

Flux (lm)

Culot

HQI-TS 70 W/D

Daylight

5200

70

5000

RX7s

HQI-TS 150 W/D

Daylight

5200

150

11000

RX7s-24



Tableau n°1
Sélection de lampes HQI Osram pour les micro-récifs (d’après Osram).

Les difficultés commencent quand on passe à l’éclairage. On dispose d’un espace restreint pour fournir une lumière de qualité en quantité suffisante. Sous cette aspect, l’option des HQI peut être retenue : on trouve désormais des lampes Daylight et bleutées dans des puissances de 70 et 150 W (voir Tableau n°1). Malheureusement, cette solution est plus onéreuse que les tubes fluorescents quand il s’agit de petites puissances. Inversement, il faudra choisir les fluos judicieusement pour ne pas pâtir d’un problème d’encombrement. Les lampes de haute puissance (H.O.) sont particulièrement intéressantes (voir Tableau n°2), alors que de nombreux tubes de 15 W (45 cm) du commerce n’émettent souvent que trop peu de lumière. Les fluos compacts bleus ou actiniques (voir Tableau n°3) pourront servir à compléter les HQI si nécessaire. Le micro-récif se satisfait évidemment des mêmes combinaisons de sources lumineuses que ses grands frères : tubes Daylight et actiniques ou HQI et tubes bleus.

Lampe

Type

Tc (K)

Puissance (W)

Flux (lm)

Longueur (cm)

Ø (mm)

Osram L 11 plus

Daylight

6000

15

950

43,8

26

Osram L 11 plus

Daylight

6000

18

1300

59,0

26

Osram LFQ 11

Daylight

6000

24 (H.O.)

1900

54,9

16

Philips TLD 18

Bleu

-

18

-

60,0

26

Philips TLDK 03

Actinique

-

30 (H.O.)

-

44,0

26

Philips TLDK 03

Actinique

-

40 (H.O.)

-

60,0

38


Tableau n°2
Sélection de tubes fluorescents linéaires pour les micro-récifs (d’après Philips/Osram). Les lampes désignées H.O. (High Output) sont des sources lumineuses de haute puissance. Elle émettent une grande quantité de lumière malgré leur faible encombrement.

En fait, l’ennemi du micro-récif est la température. Les petits aquariums ont du mal à dissiper la chaleur accumulée, et l’augmentation de température est vite conséquente pour les bacs très éclairés : 28 °C est un seuil à ne pas dépasser. Il paraît insensé d’équiper un micro-récif d’un groupe de refroidissement spécifique. Favoriser l’évaporation est une solution économique pour s’affranchir de la chaleur. Quand bien même on utilise des réflecteurs pour les lampes, on tâchera de se passer de galerie, voire d’installer un ventilateur basse-tension à proximité de la surface. L’évaporation ainsi encouragée évacue la chaleur et offre plus de souplesse pour l’utilisation de l’eau de chaux. Si la ventilation ne porte pas ses fruits, il reste une solution abordable. Une jonction Peltier utilise un effet thermo-électrique. Lorqu’on alimente la jonction, il se crée une différence de température entre ses extrêmités. La partie froide de la jonction Peltier peut servir à constituer un groupe de froid compact pour les petits aquariums. Ceci dit, vous pourrez toujours lier l’utile à l’agréable en climatisant la pièce qui reçoit le micro-récif, mais il ne s’agit plus de se contenter des moyens du bord...

Du micro-récif au nano-récif

Si on dispose de petits moyens et qu’on est près à renoncer aux poissons, on peut réaliser un aquarium récifal dans moins de 40 litres de volume brut : on parle alors de “ nano-récif ”. Ces aquariums obéissent aux mêmes règles de stabilité que les autres aquariums récifaux, mais on déplace le problème sur le plan pratique pour en alléger l’équipement. Pour réaliser un nano-récif, il suffit de déposer quelques petites pierres vivantes et un fond de sable corallien dans une cuve de verre. L’épuration de l’eau sera assurée par un écumeur basique comme le Piccolo de Sander et/ou un petit filtre extérieur rempli de charbon actif. Celui-ci procède à une élimination de la pollution dissoute et constitue un support idéal pour les bactéries du cycle de l’azote, dénitrification incluse. Il faut veiller à utiliser un charbon dépourvu de phosphates. On pourra aussi installer un “sol Jaubert” et se passer éventuellement de système d’épuration à proprement parler. Il s’agira simplement d’assurer le mouvement et l’oxygénation de l’eau avec une petite pompe à air et un diffuseur. Le volume réduit permet des changements d’eau élevés, jusqu’à 50 % ou plus par semaine si nécessaire. Pour ce qui concerne l’éclairage, on optera pour un ou plusieurs tubes fluorescents compacts. Si l’aquarium est posé près d’une fenêtre, la lumière naturelle du jour peut suffir à l’éclairer.

Lampe

Type

Tc (K)

Puissance (W)

Flux (lm)

Longueur (cm)

Culot

Philips PL-L 95

Daylight

5300

18

1000

22,0

2 G 11

Philips PL-L 95

Daylight

5300

24

1600

31,5

2 G 11

Philips PL-L 95

Daylight

5300

36

2400

41,0

2 G 11

Osram Dulux S 67

Bleu

-

9

200

14,4

G 23

Osram Dulux L 67

Bleu

-

24

550

31,7

2 G 11

Osram Dulux S 71

Actinique

> 10 000

9

-

14,5

G 23

Osram Dulux DL 71

Actinique

> 10 000

18

-

22,5

2 G 11



Tableau n°3
Sélection de tubes fluorescents compacts pour les micro- et les nano-récifs (d’après Philips/Osram). N’oubliez pas de changer les fluos compacts régulièrement. Leur durée de vie est souvent plus faible que celle des lampes linéaires.

Avant d’introduire des habitants dans le bac, on laissera les algues se développer et les animalcules se multiplier. Ainsi, on pourra réduire au maximum les apports de nourriture et faciliter l’épuration naturelle dans l’aquarium. Il ne s’agit pas d’enfermer des poissons dans un nano-récif. En revanche, quelques dizaines de litres permettent d’observer l’écologie et la reproduction de nombreux invertébrés mobiles, comme les magnifiques crevettes tropicales. On peut aussi en faire un vrai jardin de coraux.

La magie des récifs-bonzaïs

Pour ceux qui veulent s’initier à l’eau de mer et les autres, le micro-récif est une façon originale de découvrir un monde infiniment riche et passionnant. L’observation du récif corallien à une petite échelle contribue souvent à expliquer les dysfonctionnements d’un aquarium plus grand. Dans un petit bac, on prend conscience de l’importance des détritivores qui sont garants de l’hygiène de l’aquarium. La croissance des invertébrés dans un espace restreint oblige vite à les élaguer pour leur donner le volume et les formes adéquates. Le micro-récif est un lieu d’apprentissage permanent. Observez la Nature et domptez-la dans quelques dizaines de litres : votre récif-bonzaï n’aura pas grand chose à envier aux lagons de Polynésie.

Pourquoi pas un filtre externe ?



Rubrique : Matériel
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Introduction
Dans nos aquariums récifaux dont l'épuration repose très souvent sur la méthode berlinoise (et avec bonheur), le filtre externe souffre d’une très mauvaise réputation. Celle-ci est justement fondée car son fonctionnement, conçu pour les applications en eau douce, est inutilisable tel que dans nos aquariums récifaux. D’autre part son rôle n’est pas justifié dans une installation bénéficiant d’une décantation et d’un solide écumeur, ce qui jusqu’à présent était une règle d’or pour les mini récifs. Mais ce n'est plus vraiment une obligation dans les petits volumes peu producteurs de déchets, et cela remet au goût du jour les petits filtres externes.

La question est donc de réévaluer objectivement cette (mauvaise) opinion dans une configuration micro ou nano aquarium : Ce type d’équipement est-il définitivement à bannir ou peut-il jouer un rôle bénéfique dans un petit aquarium récifal ?

Rappel de son principe de fonctionnement
Le filtre externe a été conçu pour les aquariums servant à maintenir des poissons d’eau douce. C'est un circuit de passage d’eau dans une réserve de 2 à 3 litres contenant des masses filtrantes. Le débit est d'environ 300 à 600 litres/heure. L'eau est captée par une crosse munie d'une crépine placée près du fond (cela peut facilement être modifié). Une série de tamis retiennent les déjections des poissons, les débris végétaux, etc. L'eau retourne 'propre' dans l'aquarium par un déversoir. Au sein de ces masses filtrantes des opérations de chimiosynthèse effectuent l’épuration biologique qui permet d’assainir le milieu. Cette épuration biologique s’effectue strictement en zone aérobie, elle transforme ammonium, ammoniac et nitrites mais ne permet pas l’élimination des nitrates (CF les articles nanoZine sur le cycle de l'azote). Le résultat convient aux poissons sans être suffisant dans un aquarium récifal où les invertébrés sont très sensibles aux taux de nitrates au-delà de quelques milligrammes par litre.

Il faut retenir que le filtre externe est potentiellement une usine à nitrates si on l’utilise sans précautions (et même conformément au mode d'emploi ! :-). Il faut se placer dans une situation dans laquelle il est une aide et non pas un danger.

Utilisation récifale
Le filtre est vendu avec des masses filtrantes qui sont parfaites pour héberger des colonies bactériennes, jettez-les ! Il faut revoir complètement ce schéma et prévoir une utilisation strictement mécanique. Pour cela, on retire les masses filtrantes de l’appareil pour les remplacer simplement par très peu de mousse de perlon (ouate filtrante). Il faut en mettre vraiment peu et prévoir de la changer souvent, au moins une fois par semaine. Cette ouate retient les particules en suspension dans l’eau, les bonnes (la faune pélagique phyto et zooplancton) comme les mauvaises (le reste :-).

Ce n’est pas si mal, mais si son fonctionnement se limitait à cette utilisation l’intérêt du filtre externe serait très limité devant celui, par exemple, d’un écumeur. Voici quelques autres avantages qui plaident en sa faveur.

1. Il est pratique d’utiliser le filtre externe pour placer aussi une poche de charbon actif, voire ponctuellement une résine de traitement anti-phosphates. Dans ce cas la poche de charbon actif peut être laissé un peu plus longtemps, un mois par exemple. Cette poche est placée après le perlon pour ne pas être colmatée rapidement par les déchets.

2. Il reste encore un grand volume de disponible et, à l’instar des gaz rares, l’aquariophile désire occuper l’espace disponible. Le filtre sert alors de réserve pour des débris de coraux, diverses pierres poreuses, des zéolithes, grande quantité de charbon actif,… L’objectif de l'amateur étant de réaliser une dénitratation en zone hypoxique. Cela reste actuellement assez expérimental et aucun protocole, simple et sûr à mettre en oeuvre n'est déterminé. Pour ma part je ne pense pas que cela soit facilement atteignable pour un débutant ne maîtrisant pas encore le 'cycle de l'azote', et la meilleure place pour une action des PV reste l’aquarium lui-même. Le volume utile du filtre ne permettra qu’une action forcément limitée (si jamais il y a une action). En fait si vous faites cela je conseille de placer que des débris corallien en excluant tout autre substrat. Il faudra également nettoyer ces pierres (au moins une fois par semaine :-) avec l’eau de l’aquarium pour éviter toute accumulation de déchets ou de sédiments et cela en essayant de préserver la vie de petits organismes capturés par le filtre. En appliquant cette règle vous réduisez les risques d’une mésaventure et vous y trouverez même un intérêt.

3. Dans un volume très réduit, le débit du filtre, même modeste, est aussi une aide au brassage.

4. Le volume global d'eau, donc l'inertie de l'aquarium, est augmenté ce qui va dans le bon sens.

5. La pompe de refoulement n'est pas immergée, ce qui ne provoque pas un échauffement de l'eau. Il est même envisageable d'utiliser le circuit externe pour assurer le refroidissement de l'aquarium, et aussi placer la résistance chauffante dans le corps du filtre. (Pour rappel : Une des principales difficultés de l'aquarium de petit volume est la maîtrise de la température). Le filtre externe se transforme ainsi en climatiseur.

6. Avec nos aquariums de très petit volume un autre avantage du filtre externe est manifeste : Il nous force à faire des changements d’eau significatifs, et cela : C’est vraiment une très bonne chose !

Conclusion
Comme l’écumeur, le filtre externe est un complément mécanique à l'épuration biologique de l'aquarium récifal basée sur les pierres vivantes.

Il reste à déculpabiliser les utilisateurs de filtre externe dans une configuration micro ou nano récif. Car, même si ce n’est qu’un auxiliaire non indispensable, surtout si l’installation comporte un bon écumeur ou une décantation, il peut s’avérer utile. Ne serait-ce que pour y placer du charbon actif, faire un changement régulier d’eau, … ou y placer une résistance de chauffage.

Il faut quand même changer ses habitudes lorsque l’on vient de l’aquariophilie d’eau douce et pensez à changer les masses filtrantes le plus souvent possible pour ne pas démarrer une action bactérienne excessivement nitrifiante. (PS : N'oubliez pas de préparer votre ouate synthétique en la lavant à l'eau très chaude avant utilisation pour la débarrasser des produits de fabrication). Il est aussi possible de s'inspirer des règles de circulation de l'eau dans les installations comportant une décantation en réalisant une surverse pour capter l'eau de surface. 27-L propose une aussi solution ingénieuse sur son site http://nanorecif.over-blog.com/ permettant de camoufler totalement le circuit d'eau.

Il faut être conscient que, même correctement utilisé, ce type de filtre n’est pas suffisant pour une épuration de l’eau de l'aquarium récifal qui reste avant tout basée sur la méthode berlinoise.


27-L Expérience personnelle:
Le filtre externe m'apporte:
* un brassage supplémentaire avec un impact thermique limité
* un volume de 10% en plus 3l /27l
* un support bactérien additionnel
* un refuge obscure
J'ai choisi de remplir les premiers étages composant le filtre de billes de micromex (JBL) donné comme ayant une action dénitrifiante comme les PV.Cette zone est aujourd'hui le royaume des vers polychetes et des amphipodes.
Les étages suivants sont remplis de zeolite plus comme support bactérien additionnel aux PV que pour son pouvoir d'adsorption dont je soumettrai son action en milieu salin à interrogation dans un prochain nanoZine.
Je n'entretient pas ce filtre car je n'y constate pas de sédimentation (il est soumis à un passage de 300*le voulume/heure) et je ne veux pas perturber la microfaune qui s'y est établie.
En conclusion son action épuratrice n'est pas prouvée au constat pret que la sortie du circuit ou il y a juste une pompe connait des poussées d'algues celle du filtre n'en a jamais connu.
27-L

La macrophotographie... suite


Rubrique : Pratique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Partie III : Les conditions de la prise de vue

Utilisation du matériel

Le flash. Pour ma part j'évite d'y avoir recours. Reflets sur les vitres, couleurs modifiées, ombres portées, cela dénature trop la photographie. Nos éclairages HQI permettent heureusement de s’en passer. Si une lumière d'appoint s’avère malgré tout nécessaire j’utilise une lampe spot ou bien un flash externe muni d'un diffuseur (papier calque). Un exemple : Les photos de nuit rendent bien mieux avec une simple lampe de poche à faisceau étroit comme la ‘maglite’ qu’avec un flash intégré à l‘appareil.

Eh hop, une lampe de poche suffit pour faire une photo nocturne de Tubastrea

Solution pour atténuer les effets du flash : Un filtre polarisant élimine une partie des reflets mais réduit aussi la quantité de lumière forçant ainsi à augmenter l’ouverture de diaphragme (réduction de la PDC) ou le temps de pose (risque de bougé).

La mise au point : Si l’autofocus fonctionne assez bien sur les sujets immobiles, le mode manuel est préférable pour les sujets mobiles. Cela permet de prérégler la distance de mise au point et d’attendre patiemment que le sujet rentre dans le champ. En effet le temps pris pour la mise au point autofocus en conditions éclairage faible est d’une lenteur désespérante et ne permet pas une prise instantanée. D'autre part, du fait de la faible PDC, le mode manuel associé au mode macro est utile pour mettre au point sur la zone que l'on souhaite mettre en valeur.

Mode : Si votre appareil vous le permet vous choisissez le mode de priorité selon le type de photo :
  • Priorité vitesse pour les photographies de poissons ou d'invertébrés mobiles
  • Priorité diaphragme pour les photographies d'invertébrés fixés ou à faible mobilité
Sur les sujets fixes il est préférable de travailler à basse vitesse, appareil posé, pour améliorer la profondeur de champ (PDC). Les sujets mobiles, particulièrement les poissons, ne sont pas faciles à saisir. Dans ce cas, un objectif permettant une grande ouverture facilite la tâche car cela permet de passer à la vitesse supérieure. Comme l'augmentation de sensibilité se fait toujours au détriment de la qualité (CF Bruit), la solution pour réduire le temps de pose consiste à apporter un éclairage supplémentaire. Il est possible aussi d’utiliser les techniques sportives qui consistent à accompagner le mouvement du sujet donnant une impression de déplacement rapide.

Réglage de la focale : Le mode macro ne fonctionne que sur une plage de focale ‘intermédiaire’ du zoom. Choisir une focale courte permet d’ouvrir correctement le diaphragme mais impose de s’approcher très près du sujet ce que les poissons n’apprécient pas. Choisir un zoom plus important permet de s’éloigner et d’utiliser plus facilement un pied mais réduit aussi l'ouverture et nécessite une vitesse supérieure (pied obligatoire). Encore une fois tout dépend de la photo.

Préparatifs
  1. Quelques jours avant la prise de vue : Filtrer de manière à s’assurer que l’eau sera la plus limpide possible (éventuellement sur charbon actif). Faire un bon nettoyage de l’aquarium pour qu’il se présente sous son meilleur aspect.
  2. Quelques heures avant la prise de vue : Nettoyer très consciencieusement les vitres. Prenez garde de ne pas les rayer : Une rayure gâche à jamais la vue, faites attention !
  3. Quelques minutes avant la prise de vues :
  • Arrêter le brassage de manière à ce que l’eau ne soit pas mise en mouvement. Cela évite les traînées dues aux particules et le flou dû au 'bougé' des coraux mous. Les poissons ont également une nage plus calme.
  • Enlever les gastéropodes sur les vitres pouvant apparaître sur la photo.
  • Placer la pièce dans l’obscurité totale pour éviter tout reflet parasite sur les vitres.
  • Cacher la lumière directe venant de la rampe d’éclairage (mise en place d'un bandeau ne gênant cependant pas la convection thermique).
  • Mettre l’éclairage en position maximum pour éviter d’avoir recours au flash.
Se placer dans la bonne position
Si vous faites une photo panoramique il est préférable d’utiliser un pied placé à une bonne distance de l'aquarium. Ainsi les poissons ne seront pas apeurés, le cadrage se fait en modifiant la focale du zoom.
Les couleurs des animaux nous aident à réussir nos photos (Amphiprion ocellaris + Pachyclavularia)

Dans le cas d’une photo de détail en mode macro, il est également possible d’utiliser un pied à distance intermédiaire, dans ce cas il faut aussi 'zoomer' pour recadrer le sujet. En revanche, avec les invertébrés fixés, il est possible de se placer contre la vitre et même d’y prendre appuis pour ne pas bouger. Dans ce cas l’objectif est réglé en grand angle ou sur une focale intermédiaire. L’avantage est qu’il est plus facile d’éliminer les reflets parasites de la vitre.

Réglage de la mise au point
L’idéal est de disposer d’un appareil débrayable permettant la mise au point manuelle. En mode macro la profondeur de champ ne dépasse pas quelques cm. Il faut voir ça comme un avantage car cela permet de bien mettre en valeur le sujet par rapport au flou du second plan. Dans le cas ou le sujet n’est pas net sur toute la photo, il est préférable de mettre au point sur l’avant plan (la tête du poisson et pas sa queue !). Vous pouvez aussi décider de recadrer la photo pour ne garder que la zone nette.
Les sujets immobiles sont plus faciles à photographier en faible éclairage (ici un Palythoa)

Appel à participation : Pour préparer la suite de ce petit article, pouvez-vous me communiquer une ou plusieurs de vos photos accompagné d'un petit commentaire, expliquer pourquoi vous l'aimez, les indications, que vous souhaiteriez y voir porté ?

Microfaune de nos nanos: les amphipodes

Rubrique : Animaux
Auteur : 27-L
Niveau : Débutant

PS: n'oubliez pas de cliquer sur les photos pour les voir en taille réelle

Les amphipodes se distinguent des autres crustacés par des yeux non égrappés, une absence de carapace et un corps latéralement aplati, leur taille varie de moins d'1cm à 28cm
Détaillons la photo-ci dessus, un amphipode capturé dans mon bac et qui y est retourné :



La tête est fusionnée avec le premier segment du thorax (appelée pour cela cephalothorax) et comporte deux paires d'antennes, une courte et une longue ainsi qu'une paire d'yeux à ommatidies. Chaque ommatidie se comporte comme un oeil simple individuel. Ensuite vient le thorax composé de 7 segments , chacun d'eux porte une paire de pattes.
La première paire de pattes est modifiée en mâchoire, les trois suivantes sont adaptées à la nage et enfin les trois autres à la marche . Puis vient l'abdomen composé de 6 segments et enfin une queue réduite.

Nous sommes donc en présence d'une espèce de la famille des Gammaridae
Animalia/Arthropoda/Crustacea/Malacostraca/Eumalacostraca/Peracarida
/Amphipoda/Gammaridea/Gammaridae


Le sous ordre des gammaridae est présent des plateaux du tibet , à nos nanorécifs en passant par les eaux souterraines du maroc .

Pourquoi un tel succès de reproduction dans nos bacs ?

La femelle ne pouvant être fertilisée qu'après une mue, dans bon nombre d'espèces, le mâle porte la femelle sur le dos jusqu'au moment propice.
La femelle une fois fécondée relâche ses oeufs dans une poche appelée marsupium où ils écloront, les juvéniles ainsi protégés sont relâchés à la mue suivante. Les juvéniles ne semblent pas connaitre un stade pélagique et ne pourront donc pas nourrir nos précieux coraux mais régalerons bon nombre de poissons.

ici à droite une femelle portant des petits dans le marsupium

Leur activité est plutôt nocturne mais en nano dépourvu de poisson vous pouvez les voir en permanence, fouillant les détritus ou parcourant vos pierres vivantes.
Leur alimentation est composé d'algue microscopique (diatomée) et de protozoaires (le biofilm), mais ils ne dédaignent pas un cadavre.


Les juvéniles libérés par la mère ont une croissance irrégulière opperée au moment des mues, vos vers polychètes se chargeront des exuvies. A la différence des insectes ils continuent à muer arrivés à l'age adulte.


Ici un vers polychaete Eurythoe complanata dévorant une
exuvie


En bas deux individus trouver dans mon filtre fontaine au milieu du perlon, (cliquez sur la photo jusqu'à 817*1024) .










PS: pour les âmes sensibles, tous les amphipodes de ces photos (canon A620) sont retournés vivre dans mon cube

Conception d'un nano avec la méthode dite « naturelle »

Rubrique : Nanorécif
Auteur : vonvon
Niveau : Tous






Introduction :

Si la méthode berlinoise a fait ses preuves dans le domaine de l’aquariophilie récifale, elle est utilisée surtout pour des bacs assez conséquents, où l’emploi d’une décantation externe est quasi inévitable, d’une part –comme son nom l’indique- pour faire décanter les sédiments, et d’autre part pour y loger le matériel technique, et quand on parle matériel on fait surtout allusion à l’écumeur, souvent de taille proportionnelle à celle du bac….

Technique assez répandue outre-atlantique, la méthode dite « naturelle » repose sur le fait que l’écumeur n’est pas utilisé. Rappelons que l’écumeur est utilisé pour extraire de l’eau certaines molécules indésirables comme les acides aminés, protéines et lipides, malheureusement il retire aussi des oligo-éléments et micro-organismes.

L’intérêt donc de la méthode dite « naturelle » sera double, primo se dispenser d’un écumeur -souvent coûteux pour peu qu’il soit fiable- prenant une place non négligeable dans un bac de petite taille dépourvu de décantation externe, secundo de préserver des oligo-éléments utiles aux invertébrés, voire même maintenir avec succès des coraux réputés difficiles à préserver dans le temps.

Voilà donc pour l’introduction, elle ne se veut pas convaincante, beaucoup de « nanorécifalistes » ayant beaucoup de succès avec d’autres méthodes (Berlinoise, DSB, Jaubert, etc.), mais plutôt attrayante, la possibilité de se passer d’un écumeur étant une question assez récurrente dans certains forums.

Principe de la méthode dite « naturelle » :

Cette méthode repose sur 3 facteurs :
- pierres vivantes de bonne qualité
- sable vivant
- changements d’eau quotidiens

La filtration biologique repose seulement sur le sable vivant et les pierres vivantes, la filtration mécanique et la complémentation des oligo-éléments par les changements d’eau.

Le choix des pierres vivantes est crucial, la présence de bactéries aérobies et anaérobies qui les habitent est nécessaire au processus du cycle de l’azote, les pierres vivantes doivent donc être très poreuses et légères, accessoirement agrémentées de coralline sans pour autant en être recouvertes exagérément. Il est préférable d’avoir des pierres grouillantes de vie pour démarrer le cycle plus rapidement, cela dit un brossage peut être nécessaire pour retirer, au préalable, un maximum de sédiments et d’animaux morts, par exemples les éponges (supportant assez mal les voyages). On préconise 2 kilogrammes de pierres vivantes par tranche de 10 litres, les récifalistes ayant comme préférence les pierres venant d’Indonésie pour leur biodiversité.



Concernant le sable vivant, il a été démontré que non seulement les bactéries qui y prospèrent nitrifiaient mais dénitrifiaient dans certains cas, une méthode naturelle donc pour réduire les NO3 dans nos bacs. L’épaisseur du lit de sable est à votre convenance, à noter toutefois que plus il est épais plus l’accumulation de sédiments et de déchets organiques et inorganiques est importante, donc un probable relarguage de PO4 dans le temps, ceci pouvant être éviter, du moins minimisé, par l’introduction d’animaux fouisseurs remuant le sable et consommant ce qui s’y trouve. On choisira de préférence du sable d'aragonite de faible granulométrie, de bonne qualité aussi pour éviter un apport de PO4 dès le départ. Evidemment, trouver du sable vivant relève souvent du parcours du combattant, sans compter son prix, mais en parcourant les forums aquariophiles, il est facile de trouver quelqu’un qui puisse vous offrir un peu de sable de son bac déjà bien rôdé, et ainsi ensemencer votre substrat. Sinon il y a aussi la technique de la moule, lors du démarrage du bac, vous la laissez au fond, les bactéries feront leur office, la vie se mettant en place doucement, les pierres vivantes apportant leur lot de micro-organisme et de concurrence alimentaire, le lit de sable se retrouvera au bout d’un certain temps grouillant de vie. Une fois les paramètres stables, l’arrivée des détritivores complètera l’efficacité du substrat, donc crevettes, ophiures, étoiles de mer et crabes adaptés seront les premiers hôtes de choix.



Bien sûr les pierres vivantes seules ne suffiront pas à boucler le cycle de l’azote, et ce même avec l’aide d’un lit de sable (à moins d’utiliser d’autres techniques de maintenance comme le DSB ou la méthode du professeur Jaubert, encore que...), il restera des nitrates qu’il va donc falloir exporter.
De plus l’accumulation de PO4 est très fréquente dans nos bacs, que ce soit par la nourriture apportée aux poissons, du mucus relâché par ces derniers et par les coraux, une mauvaise qualité d’eau osmosée, de sel, de sable ou de charbon actif, ou encore venant des minéraux relâchés par les algues mortes, les phosphates ne rentrant pas en jeu dans le cycle de l’azote, donc non transformés, là aussi il va falloir les exporter.
Enfin, les coraux consomment et transforment pour leur croissance des composés chimiques tels que les oligo-éléments, iode, strontium, magnésium, calcium, etc …impliquant donc une diminution de ces éléments nutritionnels vitaux pour les animaux maintenus.
C’est là que les changements d’eau entrent en jeu, cela permet d’exporter les molécules indésirables tout en « aidant » les pierres vivantes dans leur rôle d’épuration et, en contrepartie, d’apporter et compléter les éléments nutritionnels et oligo-éléments. Il est donc nécessaire de changer l’eau du bac de l’ordre de 10 % par semaine, ou bien 15 à 20% toutes les 2 semaines.

Conclusion :

Cette méthode porte bien son nom, du sable, des pierres vivantes et de l’eau renouvelée, exit donc les additifs, le matériel technique tel que l’écumeur et le réacteur à calcaire. Bien sûr cette méthode a ses contraintes, un aquarium de taille réduite du fait de la fréquence rapprochée des changements d’eau, une population de coraux et de poissons réduite, une attention particulière aux paramètres, une stabilité des paramètres physico-chimiques de l'eau assez longue à venir, donc être patient avant d'introduire les premiers coraux et poissons…Mais au final, ce que l’on cherche dans les aquariums récifaux de petite taille, ne serait-ce pas la simplicité ? Et n'oubliez cette maxime bien adapatée à l'aquariophilie récifale : "la patience est mère de sagesse"....

Liens :


http://users.skynet.be/ThomasD/article/Physchiecu.htm
http://mars.reefkeepers.net/Articles/CycleAzote/CycleAzote.html
http://www.reef-guardian.com/news-article-999.html
http://www.reef-guardian.com/modules.php?name=News&file=article&sid=68
http://www.reef-guardian.com/les-phosphates-910-article.html
http://www.nano-reef.com/articles/?article=3

http://saltaquarium.about.com/od/liverockandsandfilters

et l'incontournable http://www.francenanorecif.com/

La sédimentation marine utile ou dangereuse ?

Rubrique : Nanorécif
Auteur : Milan
Niveau : Tous

Partie I: Classification et rôles des sédiments.

Voila bien des années que nombre d’aquariophiles prônent la suppression des sédiments dans les bacs marins. Ces sédiments sont souvent source de nuisances dues à leur accumulation et plus précisément à l’accumulation de certains sous produits résultat de nombreuses réactions biochimiques se produisant dans nos aquariums. Ses sous produits se retrouvent figées dans la matière sédimentaire et deviennent une manne nutritive pour différents organismes aussi bien utiles que nuisibles.

Que sont les sédiments de nos aquariums ?
Comme dit précédemment les sédiments sont une manne nutritive composée des produits les plus divers.
La composition de ceux-ci est très diversifiée.
Les sédiments comportent plusieurs fractions différentes se répartissant comme tel :

-1. Fraction terrigène constituée de particules issues de l’altération des roches. Elle comporte des grains tel que les sables ; des argiles et des silicates de forte granulométrie.

-2. Fraction biogène constituée de morceaux de coquilles, squelettes et tests produits par les organismes marins. Sa composition est essentiellement carbonatée ; siliceuse et phosphatée.


Les foraminifères si il y en a dans le bac ont un rôle important et composent la plus forte part des éléments biogènes. Malheureusement ces foraminifères sont bien souvent absents de notre micro écosystème.

-3. Fraction hydrogénée ou authigène est une fraction composée principalement de matière provenant de la précipitation de molécules en suspension dans l’eau au niveau de l’interface substrat eau. Ils surviennent lors de surdosages de produits ou de dérèglements des réacteurs à calcium où a hydroxyde.

-4. Fraction volcanogène provient de résidus vocaliques tels que des cendres contenues dans les pores des pierres vivantes. Bien souvent de caractère chimique neutre, il n’interfère pas dans la pollution des bacs mais peux à de rares exceptions lorsque la qualité des roches est mise en doute apporter des phosphates ou autres polluants.

Bien souvent la sédimentation que nous exportons de nos bacs provient de 2 sources différentes.

  • La première source n’est pas difficile à trouver ; se sont les pierres vivantes que nous choisissons comme support pour les bactéries dé nitrifiantes. Ces pierres souvent très poreuses proviennent des hautes parties du récif la ou la sédimentation est la plus forte. Les sédiments viennent se logés en profondeurs dans les pierres vivantes et lorsque nous les exposons à des mouvements d’eau dans nos bacs ainsi qu’à l’action des détritivores et autres vers ; elles dé sédimentes naturellement. En général cette fraction des sédiments ne contient que très peux de sédiments biogènes et sont de par leur nature peux polluants. Je dirais même qu’il s’agit d’un excellent support pour tout les vers et autres microorganismes minéralisateurs qui composent le substrat. Il a aussi une action plastique car de par sa structure ; il va lier les sables et donner un substrat adéquat pour les systèmes tel que le Jaubert ou les lits de sables à algues.
  • Par contre la deuxième source de sédiments dans nos bacs est bien moins intéressante. Elle se compose essentiellement de produits issus de l’activité biologique de dénitrification comme du métabolisme des poissons et invertébrés. Elle sera donc composée d’une part importante de sédiments biogènes qui de par leur nature peuvent êtres composés de phosphates ; matières sulfurées et déchets organiques et d'autre part de sédiments authigènes.
    Dans cette deuxième source de sédiments ; les sédiments authigènes sont une source de phosphates importante. Et qui peux s’avérer être dangereuse si on ne l’élimine pas car il s’agit d’une bombe à retardement qui n’attend que des changements de pH ou de dureté carbonatée pour sauter.
    En effet le potentiel redox de l’eau influence énormément l’oxydation ou non des matières et donc la création de sédiments. C’est pourquoi de faibles variations de celui-ci sont importantes. Si nous désirons le conserver à un niveau stable ; une oxygénation importante de l’eau favorisera la sédimentation grâce au redox et piègera donc les polluants tels que les phosphates dans les précipités. (Chose intéressante si l’on s’efforce à les exporter manuellement mais chose ridicule si l’on utilise des résines anti-phosphates).
Cette deuxième source est la source principale des nutriments utilisés par les algues et cyanobactéries que l’on peut rencontrer dans nos bacs.

Ce que nous devons retenir c’est que le problème des sédiments est bien plus complexe que ce que nous voudrions bien croire ; en effet en fonction de sa composition en différentes fractions, la masse sédimentaire peux avoir des effets positifs sur le bac comme des effets négatifs par la simple présence d’une concentration en éléments biogènes et authigènes supérieure au autres fractions.
Nous pouvons dès lors dire qu’une masse sédimentaire bien gérée donnera mois de problèmes qu’une masse sédimentaire mal gérée ou les fractions néfastes ne sont pas réduites.
Vous allez me dire alors outre le fait de retirer tous les sédiments comme préconiser par nombre d’aquariophiles; comment supprimer uniquement la fraction néfaste de la masse sédimentaire pour enrichir la biodiversité animale et l’apport de minéraux provenant des autres fractions ?
Ce chapitre sera aborder dans un prochain article intitulé :
‘’la suppression des sédiments biogènes et authigènes de nos bac’’.