Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

L’osmolation : du robinet à votre bac

Rubrique : Technique
Auteur :N_Dadou
Niveau : Débutant

Introduction

Le temps passe et les volumes augmentent très souvent chez la plupart d’entre nous… Par soucis de se faciliter la tâche, nous avons souvent recours à l’automatisation du bac tout du moins en ce qui concerne l’osmolation. Le but de c’est article n’est pas de présenter chaque composant séparant le robinet du bac mais de faire des rappels sur l’ordre de ces constituants pour éviter les surprises, telles que la présence d’air dans un RAH, qui s’il contient du CO2 risque de faire précipiter l’hydroxyde. Au cours de cet article je présenterai tout d’abord les erreurs courantes puis plusieurs solutions allant de la chaîne utilisant des minuteries à la chaîne intégralement automatisée.

Voyons tout d'abord les erreurs à ne pas commettre:

  • le positionnement de l'anti-retour
L’une des erreurs les plus courantes est sans doute le mauvais positionnement du clapet anti-retour. En effet, c’est élément est obligatoire si l’on ne possède pas une pompe péristaltique ou à clapet en amont du RAC/RAH sous peine de le voir se vider dans votre réserve d’eau et le désamorçage de la pompe. Il y a deux solutions possibles qui se présentent alors, le mettre à l’entrée du RAH ou en sortie, cette dernière solution est désastreuse (pour sa durée de vie et son efficacité) car l’eau en sortie du RAH est saturé en calcium, l’anti-retour alors se bloque en position ouvert puis se colmate empêchant dans les deux cas le bon fonctionnement. Au contraire l’eau à l’entrée du RAH est une eau claire et même s’il arrive que le clapet reste bloqué, vous n’aurez pas besoin de le mettre dans le vinaigre toute les semaines…
  • le positionnement du robinet limiteur de débit
On a l’habitude de mettre des robinets à l’entrée et à la sortie du RAH/RAC de façon à pouvoir l’isoler pour la maintenance (changer l’hydroxyde, nettoyage, etc...) et régulièrement on utilise l’un des deux pour obtenir notre fameux goutte-à-goutte. L’erreur, ici, est de choisir le robinet de sortie pour la même raison que précédemment, le colmatage rapide. Il est préférable de garder le robinet de sortie grand ouvert et régler le débit avec le robinet d’entrée.
  • l'assurance d'une réserve pleine
Combien de pompes d'osmolateur ont été brulées en fonctionnant à vide? Il n'existe pas à ma connaissance de statistiques sur ce sujet et pourtant, les fournisseurs cités dans les différentes constructions ont du avoir pas mal de commande...
On remarque d'ailleurs que les commerçants dans le monde des aquariums ont toujours quelques pompes Tunze ( la même que celle de Conrad en plus cher).
C’est pourquoi, lors de la conception de notre osmolateur, il est préférable d’utiliser deux capteurs de niveau plutôt qu'un seul : l’un dans la décantation, l’autre dans la réserve. Il est possible de modifier celui proposé par Tunze à moindre coût s'il on décide de l'acheter tout fait ( il suffit de couper le fil du capteur et d'en intercaler un nouveau en série ). On préfèrera également choisir le 12V pour ce qui est des capteurs pour la sécurité des personnes. On obtient ainsi le schéma suivant autour du relais:
Un exemple d'automatisation :


On utilise les schémas électriques suivants pour commander la pompe et l'électrovanne:
Les avantages et inconvénients de ce système:
Cette technique permet de mettre à température l'eau doucement via la chaleur de la maison, et ainsi de se séparer en partie de l'oxygène dissout ( environ 12mg/l au robinet) puisque plus l'eau est chaude plus elle s'appauvrit en eau ( formation de bulles le long des parois). Cette solution permet également d'avoir une réserve d'eau osmosée pour les changements d'eau par exemple.
Cependant il faut lutter contre l'évaporation et l'introduction de poussières dans cette eau propre.
Notons ici, que les schémas électriques possèdent des capteurs de sécurité non obligatoires mais recommandés ( surtout coté bac à cause du sel).

Un exemple similaire mais sans réserve d'eau:


Ce montage comporte plusieurs inconvénients: obligation de tout démonter pour les changements d'eau, possibles passage de l'eau du RAH/RAC vers les égouts ( franchissement de l'osmoseur dans le sens inverse) si l'osmoseur n'est pas surélevé par rapport au RAH/RAC.
Impossibilité de régler le débit du RAH/RAC obligatoirement identique à celui de l'osmoseur.

Je propose donc le même schéma amélioré:
Notons que le dégazage de l'eau dû à l'augmentation de la température se fera toujours dans le réacteur. Cependant, l'anti-retour et le système de vannes permettent d'éviter le passage de l'eau dans le sens inverse de l'osmoseur et le démontage de toute l'installation lors du nettoyage de l'osmoseur ou lors d'un changement d'eau.



Ce genre de montage oblige de faire courir un tube d'un point d'eau jusqu'au bac, or l'aquariophile 'moyen' possède des bacs à peu près partout mais souvent loin de son osmoseur...
C'est pourquoi je vais présenter une solution viable pour des volumes inférieurs à 200L sans électrovanne, ni relais, mais qui simplifie la vie par rapport à l'osmolation "manuelle".

L'osmolation par minuteries:

La solution suivante peut paraître ridicule pour ceux qui ont déjà fait l'acquisition d'un osmolateur, j'ai pourtant moi-même utilisé cette solution sur 200 litres pendant plus de 5 ans avec succès.

Cette méthode remplace l'électrovanne par une minuterie mécanique pour arrosage (style Gardena, voir photo ci-après) dans le but de remplir un bidon. Puis une simple minuterie électrique achetée pour une poignée d'euros dans la grande distribution pour commander la pompe. On choisit le temps de fonctionnement en fonction de l'évaporation et du débit du RAH en procédant à quelques essais.
Bien sûr, la mise à niveau n'est pas très rigoureuse et il faut parfois, le soir, faire marcher la pompe une dizaine de minutes en plus et réajuster le temps suivant les saisons.
Cette méthode est certes imprécise mais cela contribue à vous ramener souvent devant votre aquarium; il ne faut pas oublier que c'est une attention particulière de chaque instant qui fait que votre bac se maintient.




Pour continuer sur le même registre, mes recherches sur le web m'ont amené à trouver un (nano) article "l'eau nanofiltrée : une première mondiale". Je tenais donc à faire un petit clin d'oeil à cette tentative du SEDIF (Syndicat des Eaux d'Ile de France). On ne peut que reprocher de n'avoir étendu ce procédé à la France entière :-) et de ne pas distribuer cette eau non mélangée avec celle traitée différemment.

édiTo : Février 2007

Le numéRo 11 !

C’est avec un très grand plaisir que je rédige l’édiTo de ce nouveau nanoZine. C’est en effet une énorme satisfaction de voir l’équipe de rédaction s’étoffer au fil des numéros, c'est extra la biodiversité des idées :-)

Bienvenue à Julien (absolute) et Thomas (System c) et longue vie à notre blog’Zine !

Je profite de cette mini tribune pour vous faire rêver à ce que vous pourrez un jour contempler dans vos bacs. Pierres-Yves (clown974) me communique ces alléchantes photos de culture de bénitiers en cours de développement par Laurent Yan en Polynésie. A la Réunion, les premières pontes d'Amphiprion ont eu lieu et l'élevage démarre sa phase de production. L’année 2007 nous réserve certainement de sacrées bonnes surprises dans ce domaine et je ne manquerai pas de vous tenir au courant des dernières nouvelles.

Collectage, élevage et réensemencement de bénitiers

Différentes couleurs sélectionnées

Un spécimen bi-color assez incroyable

Crédits photographiques : Laurent YAN, Service des Ressources Marines de Polynésie.

JLC (Jean-Louis Cuquemelle)

Au sommaire du numéro de février :
  • Le mode de nutrition des coraux en milieu naturel - System c
  • Le plexiglass, un matériau à 'nano-pter' – SingingLarvae
  • Les étoiles de mer - Absolute
  • L'osmoseur ou Comment rendre l'eau du robinet pure – Vonvon
  • Les Zoanthidae (Suite) – JLC

Le mode de nutrition des coraux dans le milieu naturel: la symbiose et la prédation

Rubrique : Animaux
Auteur : System c
Niveau : Débutant

Introduction et généralités:

Les récifs de corail comptent parmi les écosystèmes les plus anciens de la Terre, parmi les plus riches aussi du point de vue de la diversité biologique. Souvent comparés aux forets tropicales humides, ils sont apparues pour la premiere fois il y a 200 millions d’années, et certains types de coraux encore vivants aujourd’hui se sont formés il y a 150 millions d’années.

Le récif est un écosystème extrêmement organisé, ou le recyclage des éléments nutritifs est le maître mot. Ceci est vital car les eaux chaudes tropicales ou baignent les récifs sont pauvres en nutriments.
Ce n’est donc qu’en utilisant et en recyclant ce qui se trouve déjà sur le récif et le peu provenant du plancton dérivant que cet écosystème peut se maintenir.

LES CORAUX DANS L’ECOSYSTEME RECIFAL:

Les coraux sont des invertébrés, des cnidaires, qui comprennent les coraux durs, les mous, les plumes de mer, les gorgones, les hydroïdes et les anémones de mer. Ils partagent des structures semblables: une bouche centrale, des tentacules et des nématocystes (organe urticants) qui leur permettent de capturer des proies.
Ce sont les coraux à squelette calcaire (scléractiniaires) et les algues calcaires qui construisent les récifs coralliens et assurent la périnnité de l’écosysteme récifal.

Chaque espèce de corail dur batit son squelette à sa maniere, d’où l’extraordinaire variété de formes chez les coraux durs. L’éventail est large et pour compliquer la chose, la même espèce croit de façon différente selon les conditions environnantes: vagues, courants marins, lumière et lutte pour l’espace vital.
Acropora sp

Favia sp

LE MODE D’ALIMENTATION DES CORAUX DURS: LE ROLE DE LA SYMBIOSE ET CELUI DE LA PREDATION DANS L’ACTIVITE DE NUTRITION ET DE CROISSANCE DU CORAIL :


LA SYMBIOSE:
Nul corail dur ne pourrait bâtir son squelette rocheux à cette allure sans une aide extérieur. La clé de la formation des récifs réside dans leur collaboration (symbiose) avec des millions d’algues unicellulaires: les zooxanthelles qui sont stockées dans les polypes des coraux.
Les zooxanthelles vivent dans l'endoderme des polypes des coraux. Comme les plantes, elles produisent par photosynthèse des sucres simples et de l'oxygène qui sont utilisés par les coraux et permettent la production du carbonate de calcium, en contre partie le corail fournit du dioxyde de carbone aux zooxanthelles. Les pigments des zooxanthelles sont à l'origine de la couleur des coraux.
Les zooxanthelles font partie du groupe des Dinoflagellés, l'espece caractéristique présente chez les scléractiniaires est Symbiodinium microadriaticum. Elles sont généralement de couleur brune, jaune ou verte. Le processus de la symbiose représente 80% des besoins nutritionnels des coraux durs.

Organisation de la paroi des cnidaires
Les zooxanthelles sont stockées dans l'endoderme ( paroi des polypes )

Le processus de photosynthese :
Les zooxanthelles, chlorophylliennes et photosynthétiques, fabriquent de la matiere organique à partir d'éléments minéraux, eau, et CO2 grace à l'énergie lumineuse (autotrophie). Une partie de cette matiere, essentiellement glucidique, sera utilisée comme source de nourriture par le polype.
La photosynthése produit un dégagement de dioxygène (O2). La concentration en O2 des eaux chaudes est peu élevée du fait de sa faible solubilité qui, de plus, diminue avec la température. L'approvisionnement en O2, nécessaire à la respiration du polype est alors facilité.
Le prélèvement du CO2 par les zooxanthelles favorise la précipitation du carbonate de calcium, c'est à dire du calcaire, et donc l'élaboration du squelette du polype.


LA PREDATION:
Les polypes des coraux durs sont zoophages: ils se nourissent de petits animaux, le zooplancton, qu'ils chassent la nuit grace à des cellules spécialisées appelées cnidocytes ou nématocytes.
Définition du zooplancton: le zooplancton est représenté par des animaux généralement microscopique, avec une longueur maximale de quelques centimetres. Ils ont des organes de natation trop petites pour leur permettre de nager efficacement contre les courants.

La plupart des zooplanctons sont tres mobile et peuvent se déplacer dans la colonne d'eau de façon à maximiser leur prises tout en évitant les prédateurs. Certains zooplanctons représentent différentes étapes de vie de certaines espèces marines plus grosses.
A la différence du phytoplancton qui sont des organismes unicellulaires qui contiennent de la chlorophylle et qui, grace à la photosynthèse, transforme le carbone inorganique en carbone organique. Le phytoplancton apporte le carbone au réseau alimentaire de l'océan et se développe dans la zone euphotique de l'océan.

Coupe longitudinale de la structure des polypes de scléractiniaires

1) tentacule
2) bouche
3) mésentérie
4) cavité gastrique
5) septe
6) columelle
7) plancher
8) calice
9) polype-fille
10) partie molle

La prédation fournit au polype les protides et lipides. Il réunit ainsi tous les éléments nécessaires à sa croissance, à son entretien. L'activité métabolique du polype se traduit par les échanges gazeux de la respiration, absorption d'O2 et rejet de CO2. Ce meme CO2 est utilisé pour la photosynthèse par les zooxanthelles.

Le processus de la prédation:

Schéma d'un cnidocyste: ( cellule spécialisée contenu dans le polype et servant à capturer les proies)

1) filament urticant 7) noyau cellulaire
2) tube 8) cellule ectodermique
3) epines 9) ramification nerveuse
4) cnidocil 10) cavité du cnidocyste
5) opercule 11) poison sous pression
6) cnidocyste 12) cnidocyte

Quand un organisme planctonique effleure le cnidocil (4), l'opercule (5) s'ouvre et le filament (1) est expulsé en se déroulant. En effet sous la pression liquide interne venimeux (11), le filament urticant se dévagine comme un gant retourné.
Les épines (2) déchirent alors les tissus de la victime. Le filament s'enfonce dans son corps et se comporte comme une aiguilleinoculant le venin.

POUR CONCLURE:

Ainsi les coraux constructeurs de récifs sont des animaux zoophages qui hébergent des végétaux, plus précisemment des zooxanthelles (producteurs primaires) pour permettre l'édification d'un squelette minéral (calcaire). Cette activité assure au moins 80% de leur besoin nutritif.
C'est grace à cette association que le scléractiniaire est batisseur de récif, il est qualifié de "hermatypique".
Si la forte productivité primaire des récifs coralliens est liée à l'activité des zooxanthelles, on peut néanmoins s'interroger sur l'origine des éléments minéraux nécessaires alors que justement les mers chaudes en sont partiellement dépourvues à cause de leur faible productivité primaire.
Du fait de la relative pauvreté des mers tropicales en zooplancton et autres éléments nutritifs, on peut penser que la prédation chez les coraux ne couvrent que 10 à 20% des besoins nutritifs.

Depuis toujours, la beauté et la diversité biologique des récifs corralliens émerveillent les habitants des régions cotières et intérieures, et sont porteurs d'une profonde signification spirituelle et esthétique pour de nombreuses populations, dont nous, aquariophiles passionnées par l'écosysteme récifal.

Le plexiglass, un matériau à 'nano-pter'

Rubrique : Astuces
Auteur : SingingLarvae
Niveau : Tous

Fabriquer un déversoir, un écumeur, une boite à vagues, un aquarium, un refugium, un support à boutures… toutes ces constructions sont possibles en employant un matériau qui est facile à trouver, à travailler et surtout inerte en eau de mer : le Plexiglas !

Un tel plastique permet d'obtenir facilement ces petits accessoires ou matériels qui ne sont bien souvent pas disponibles pour nos nanos. Et la plupart du temps pour un prix de revient imbattable ! Voici donc quelques petits conseils et astuces pour vos futures créations ou projet « made in plexiglas » !

Plexiglas ?

Le plexiglas est en fait une appellation commerciale, passé dans le langage courant. On devrait normalement appeler cette matière du polyméthacrylate de méthyle ou PMMA. Cette matière est disponible sous plusieurs appellations telles que Plexiglas, Acrylglas, Lucite, Perspex, Altuglass, Setacryl, Acrylite. Dans tous les cas, la matière de base est la même, seuls quelques additifs ou adjuvants sont ajoutés afin d'améliorer certaines propriétés (conductivité, résistances
aux UVs, etc). Dans la suite de cette article, on utilisera le terme plexiglas ou plexi pour plus de facilité.

Le plexiglas se trouve facilement en magasin de bricolage, le plus souvent sous le terme « verre synthétique ». Il est facile à couper, à coller, à mettre en forme à chaud. Il est relativement
résistant aux rayures et peu cassant.

D'autres matériaux peuvent aussi être trouvés tels que le polycarbonate ou le styroglass. Un petit récapitulatif est proposé dans le tableau ci-dessous :

Nom commercialLexan, makrolonStyroglas
MatièrePolycarbonatePolystyrène
Reconnaître à l'odeur (approchez une flamme à proximité
du plastique)
le polycarbonate n'a quasiment aucune odeurle styroglass a la même odeur que du ploystirène fondu
UsagesTrès difficile a coller donc peu utilisé en aquariophilie
mais c'est le plus résistant à la cassure. Un peu sensible aux
rayures.
Très facile a couper, coller, plier a chaud mais pas résistant
aux rayures et très cassant. A réserver pour les petits bricolages
sans contraintes mécaniques

Le plexiglas est livré avec des films de protection sur ses deux faces et il est recommandé de laisser ces films en place le plus longtemps possible afin d'éviter toute rayures ou autre traces éventuelles. Un marqueur à pointe fine est la solution la plus simple pour marquer vos différents traits de découpes et autres annotations.

Afin d'éviter toute fissures ou autres « explosions » du plexi, il est préférable pour la plupart des opérations de maintenir le plexiglas fermement fixé entre deux planches à l'aide de serre-joints.

La découpe

La découpe du plexiglas peut se faire de différentes manières : par rayure avec une griffe puis cassage, avec une scie circulaire ou bien encore avec une scie sauteuse. Dans les deux derniers cas (surtout dans le cas de l'utilisation d'une scie circulaire), portez des lunettes de protection : les poussières de plexiglass étant assez grosses et projettées à grande vitesse.

  • La griffe en tungstène (il est aussi possible d'employer un cutter à moquette mais avec des résultats souvent moins nets) : excessivement simple d'utilisation, on peut l'employer pour du plexiglas jusqu'à 6mm d'épaisseur. Il suffit de rayer le plexiglas jusqu'à environ la moitié de son épaisseur, de placer une planche ou tout autre support sous la totalité de la ligne de coupe puis d'exercer une pression net sur la partie « flottante ». Le plexiglas se cassera alors selon le trait de découpe (si tout va bien !). Il reste néanmoins préférable de
    s'exercer sur quelques chutes afin de prendre le « tour de main ».
    Griffe en Tungstène - Photo Coyotte

  • La scie circulaire : fixée sur table, c'est sans doute le meilleur outil. Préférer une lame pour matériaux plastiques non avoyée et une découpe à une vitesse d'environ 3000 tours par minutes (afin de ne pas faire fondre le plexiglas). Il est à défaut possible d'employer une scie circulaire standard à condition de se servir de guide lors de la découpe et de fixer solidement la plaque à découper entre deux planches.
  • La scie sauteuse : son usage sera à réservée aux tracés courbes (pour des découpes rectilignes, préférez les méthodes précédentes plus précises). Il vaut mieux prendre une lame pour plastiques/bois tendres et découper avec une vitesse suffisamment lente pour éviter de faire fondre la matière. il est INDISPENSABLE de bien caler le matériau sous peine de voir le plexiglas éclater sous les vibrations. L'idéal étant deux planches avec un espace laissant passer la lame.
  • Le dremel donne des résultats moyens; en effet, il est difficile de maintenir l'outil perpendiculaire au plan de travail, ce qui entraîne des bords obliques, et de plus, il est assez difficile de faire une découpe droite. Son usage est donc a réserver aux petites surfaces. des disques de découpe standard suffiront; plus ils seront fins et plus la découpe
    sera précise, en revanche s'ils sont trop fins, le plexi découpé et fondu risque de recoller la partie coupée en durcissant. Des vitesses faibles sont préférables, même si l'avance sera moins rapide,car ces vitesses minimiseront le phénomène de fusion du plexiglas.

Dans le cas où le plexiglass viendrait à fondre (cas d'une découpe à la scie sauteuse ou circulaire), il est préférable de laisser le plexi refroidir (quitte à avoir les parties encore soudées entre elles) puis d'appliquer la méthode de la griffe (appui sur une planche et pression nette) : le plexi se cassera alors selon le trait de coupe. Avec une pince à bords coupant, on fera sauter le maximum de plexi fondu.

Pour gommer les éventuelles imperfections de coupes, on pourra employer un couteau solide et bien aiguisé (Opinel, couteau suisse) que l'on passera à la manière d'un rabot, la lame étant placée quasi perpendiculaire à le tranche du plexi. Un ponçage léger au papier de verre (taille de grains moyenne) permettra d'obtenir une finition optimale.

Le perçage

Percer le plexiglas est un jeu d'enfant avec une bête perceuse électrique. On peut employer des forêts standard (à métaux par exemple) ou bien, pour des trous de diamètres supérieurs, des cloches à bois.

Dans tous les cas, il faudra employer une vitesse de rotation faible (meilleure finition, absence de fonte de la matière) et percer de manière lente pour éviter de voir des micro-fissures apparaîtrent : prenez votre temps, laissez la mèche travailler sans efforts violents. Attention à bien fixer votre plaque sous peine de la voir partir en rotation en même temps que votre foret !!

Mise en forme

Pour modeler du plexiglas (arrondi, angle droit, etc), le must est un décapeur thermique ; à défaut un petit chalumeau ou une gasinière à gaz feront l'affaire. Si le plexiglass ne dépasse pas 2 mm d'épaisseur, il est aussi possible de le plonger dans l'eau bouillante.

Dans tous les cas, il est nécessaire de se protéger les mains avec une paire de gants, de manipuler le plexiglass chaud avec une paire de pince (par exemple, pince en bois) et de travailler dans un local bien aéré (les vapeurs dégagées sont toxiques).

Pour permettre une mise en forme optimale, il est recommandé de ne chauffer que la partie à courber et de protéger le reste de la chaleur en utilisant par exemple des planches. Passer votre source de chaleur en effectuant des allers-retours lents et continus le long de votre ligne de pli. Il convient de ne pas approcher le plexi trop près de la source de chaleur (sinon, il « bullera »), ni trop loin (sinon, il ne se courbera pas). Une fois la bonne température atteinte, le plexi deviendra mou et se travaillera très facilement. Attention néanmoins, le temps de travail est relativement court, le plexi regagnant son état « solide » en une petite dizaine de secondes.

Le site Cool-tuning.be propose un excellent tutorial sur la mise à forme à chaud tout en photo et avec d'excellentes explications.

Assemblage, collage

Avant tout travail d'assemblage du plexiglas, il peut-être nécessaire de retirer l'éventuel film de protection des futures zones de collage et de les dégraisser en passant un petit chiffon imprégné d'acétone. Cela assurera une adhérence optimale de la colle (et permettra aussi de retirer d'éventuelles traces de marqueurs).

La colle idéale pour le plexi est le chloroforme, qui colle vite (quasi-instantanément), de manière excessivement solide et de façon invisible. Cela n'est néanmoins disponible officiellement que sous ordonnance médicale. Si néanmoins vous arrivez à vous procurer ce produit, sachez qu'il est extrêmement inflammable, volatil et dangereux ! Il est impératif de placer ce produit dans un endroit sûr, loin de toute source de chaleur et de ne travailler que dans un endroit EXCESSIVEMENT bien ventilé, voir sous un ventilateur ou un extracteur d'air.

La méthode d'utilisation est néanmoins simpliste : il suffit de placer vos deux parties à coller l'une en contact avec l'autre et de faire glisser quelques gouttes de chloroforme le long de cette zone de contact. Attendre quelques instants et… c'est collé !

Il est aussi possible d'employer de la colle à maquette (produit beaucoup plus facile à trouver et moins dangereux d'utilisation) : il suffira de placer un fin filet de colle sur chacune des parties à coller puis de les mettre en contact l'une avec l'autre. Le collage peut-être considéré comme sec au bout de quelques dizaines de minutes. Attention, la colle à maquette tâche fortement le plexi : il peut être utile de mettre du scotch pour protéger d'éventuels débordements.

L'emploi du silicone est possible, mais l'adhérence et la résistance mécaniques sont vraiment très faibles ; on limiteraau maximum son emploi.

Une autre solution envisageable est de dissoudre chutes et "poussières" de plexi dans un peu de tricholoroéthylène. En enfermant le tout dans un petit récipient en verre, on obtiendra au bout de quelques jours une pate collante suceptible d'être employée comme colle ou mastic

Quelques exemples de réalisations

Un mini-écumeur

Mini écumeur

Lien vers la discussion sur le forum FNR

Plans disponibles sur FranceNanoRecif.

Une boite à écrémer la surface

Boite à écremer la surface

Lien vers la discussion sur le forum FNR

Liens


Les étoiles de mer

Rubrique : Technique
Auteur : Absolute
Niveau : Tous

Parlons un peu de ces animaux magiques qui au 1er coup d’œil nous font craquer et qui bien souvent se retrouvent dans nos bacs sur un coup de tête en magasin !

Mais ces animaux qui d’aspect paraissent simplissimes demandent une maintenance souvent bien contraignante, voici donc les choses à savoir avant de se laisser tenter et pour bien les conserver.

Tout d’abord quelques généralités :
L’étoile de mer est un animal échinoderme qui a habituellement cinq bras à partir d'un centre (symétrie penta radiale) qui peut atteindre 45 cm de largeur. Il existe au moins 1 600 espèces réparties en plus de 30 familles dans tous les océans.
On la retrouve jusqu'à 200m de profondeur, et l’espèce La plus grande, Midgardia xandaras, peut dépasser 1,30 m de diamètre.
Elle n'a pas de squelette déplaçable mais des pseudopodes, petits tubes présents ég
alement chez les oursins, qui peuvent projeter de l'eau depuis la face ventrale et qui servent pour la locomotion et l'alimentation.

Certaines espèces ont la possibilité de régénérer, c'est-à-dire, la capacité de faire repousser un ou plusieurs de leurs bras si elles en sont détachées. Un bras perdu peut être régénéré en moins d'un mois. Un genre en particulier, Linckia, nommé d'après le naturaliste J.H. Linck, est même capable, à partir d'un bras, de reconstituer l'étoile de mer en entier, et utilise cette capacité comme moyen de multiplication asexuée. Lorsque cette capacité à se régénérer n'était pas connue, et que l'étoile de mer était considérée comme une espèce nuisible, il était courant de les couper en deux et de les rejeter à la mer afin d'en contrôler la population.

Quelques espèces compatibles avec nos petits bouts de récifs

FROMIA INDICA

FROMIA MONILIS






Région : Indonésie
Cette étoile de mer peut avoir plusieurs colorations de rouges. Elle possède une multitude de pores noires sur sa surface (L'extrémité des pattes de Fromia Monilis sont légèrement plus claire que le reste de sont corps ce qui la différencie de la Fromia Indica) Vivant généralement seule, elle peut être tenu en petit groupe dans un aquarium disposant de nombreuse pierres vivantes. Elle requière un aquarium mature bien peuplé en algues où elle trouvera assez de micro-organismes et détritus. Elles sont diurnes et ne tolèrent ni le cuivre ni un haut taux de nitrate ni un changement de salinité, pH et niveau d'oxygénation de l'eau. Un changement de salinité est souvent la cause d'une infection bactériologique et la nécrose de ses bras et la possibilité de sa mort. Il est très difficile de la faire reproduire du fait qu'il n'existe pas de caractéristiques distinctives pour différencier les deux sexes.


-LINKIA LAEVIGATA :


Région : Indo-Pacifique

Cette étoile de mer bleue se retrouve sur les franges récifales
ensoleillés et est surnommé étoile comète. De couleur bleue elle peut avoir à la surface de son corps des points rouges ou mauves. Les caractéristiques de l'aquarium sont importantes, elle aura besoin d'un espace sableux fort éclairé mais aussi de nombreuses pierres vivantes où se cacher.

A l'état juvénile elle est bleue verte et passe la plus part du temps cachée dans des anfractuosités des pierres. Une fois adulte, on la retrouve accrochée aux pierres ou à la vitre, un ou deux bras flottants dans l'eau à la recherche d'organismes flottants. Généralement solitaire, elle peut être maintenue avec d’autres étoiles de mer ou poissons pacifiques. Cette étoile de mer ne supporte pas les changements brutaux de salinité, pH et oxygénation de l'eau. Elle ne supporte pas non plus une exposition à l'air et au cuivre. Lors de l'introduction il faudra soigneusement l'examiner afin de voir si elle ne possède pas de Thyca Crystalinna ou Thyca Stellasteris, ce sont des petits escargots parasites à la coquille en forme de casquette qui se trouvent fréquemment sur la face orale des bras, leur coloration est homochrome, ils sont solidement fixés à leur victime par leur trompe qui s'enfonce dans le gouttière ambulacraire où ils sucent les tissus et fluides corporels de l'astérie.

Le genre Linckia comme d’autres genres d'étoiles possède un pouvoir régénération impressionnant car elles sont capables de recréer un individu complet à partir d’un simple bras. Ne pas tenter de réaliser ce type de reproduction en aquarium car les risques sont trop importants pour l’animal potentiel comme pour celui d’origine.

Ainsi que :

Echinaster sepositus

Linckia multiflora

Choriaster granulatus

Asterina anomala…

Ce qu’il faut savoir avant de se lancer.

!!! Ne jamais introduire d’espèces prédatrices dans un aquarium récifal, elle sont prédatrices des poissons et autres crustacées, ces étoiles demande un bac spécifique!!!

La maintenance en aquarium des étoiles de mer n'est pas toujours sans problèmes :

La nourriture qu’ont leur propose doit être variée, essentiellement à base de produits d'origine marine. Dans les tissus des étoiles on a pu mettre en évidence une teneur de 70% d'acides gras insaturés oméga 3 et des taux élevés en iode. Afin que les animaux soient à leur aise, il faut les alimenter si possible avec des organismes marins frais contenant ces substances (moules fraîches, varech, mysis, crevettes).

Mais la concurrence alimentaire due surtout aux poissons fait que les étoiles n’ont pas souvent le temps de goûter a ces mets de choix !

Il faut donc privilégier une alimentation ciblée directement à l’orifice buccale de l’étoile.

Pour leur apporter le complément d’alimentation manquant il est également préconisé d’introduire régulièrement de petites pierres vivantes neuves, Les animaux s'y précipitent immédiatement pour la brouter.

L’acclimatation est la plus problématique. Celle-ci doit s'effectuer le plus lentement possible, afin que la densité de l'eau du sachet de transport s'adapte progressivement avec celle de l'aquarium (méthode du goutte à goutte). Les appareils de chauffage ne doivent pas se trouver dans l'aquarium car les étoiles ne disposent pas de la sensation classique de la chaleur et elles peuvent ainsi être "grillées" sur le chauffage. Les tuyaux d'aspiration des pompes doivent être sécurisés afin qu'elles ne puissent être aspirées. Les étoiles de mer ne doivent jamais être retirées de l'eau car l'air peut pénétrer dans les canaux annulaires et ainsi dans le système hydrostatique. Il en suit une nécrose des bras et malgré leur pouvoir de régénération naturel elles sont incapables de les régénérer en aquarium. Des exceptions confirment cependant la règle. Les espèces provenant des zones de marée supportent sans problème un transfert immédiat et un séjour temporaire dans l'atmosphère. Cependant on il est fortement déconseillé de tenter un transfert immédiat.


des espèces inoffensives peuvent parfois s'attaquer à leurs congénères comme Les individus du genre Fromia, toujours proposés par les commerçants, qui ne peuvent être maintenus longtemps (souvent moins d'une année) car dans un aquarium certaines composantes de leur alimentation à base d'Aufwuchs ne peuvent leur être proposés.

resultat d'un achat impulsif

En conclusion on peut donc dire que l’achat d’une étoile ne doit jamais être quelque chose d’impulsif, il ne faut jamais oublier que tout animal acheté pour nos bac vivait il y a peu tranquillement sur un vrais récif !

La mort d’un animal ne doit pas être excusé par une non expérience !

Les étoiles sont donc à réserver a des bacs matures ayant suffisamment d’aliments présents pour la survie de ces animaux.

L'osmoseur : ou comment rendre l'eau du robinet pure

Rubrique : Technique
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant

Introduction

Malheureusement, un des aspects les plus négligés dans la maintenance d’un bac récifal est la qualité de l'eau du robinet qui est employée dans l’aquarium. Pourtant, poissons et coraux se composent non seulement presque entièrement d'eau, mais ils vivent dans ce milieu où des échanges d’eau se font presque constamment dans leur propre corps.
En conséquence, la qualité de l'eau dans laquelle ils vivent joue un rôle essentiel pour leur existence à long terme.
Ainsi, en installant un bac récifal, il est essentiel que l'eau employée pour compenser l'évaporation ou pour les changements d'eau soit de haute qualité. Pour se faire il existe trois solutions :

- L'eau du robinet.
- L'eau de source.
- L'eau naturelle (pluie, rivières, puits).

L'eau du robinet présente l'avantage d'être peu onéreuse mais nécessite l'utilisation d'un osmoseur. L'eau de source quant à elle revient bien plus cher, mais suivant ses paramètres elle peut être utilisée telle quelle, sans osmoseur, idéal pour des aquariums de faible volume (moins de 50 litres). Les eaux naturelles sont soumises à de nombreuses pollutions présentes dans le sol et l'atmosphère, ce qui implique que des tests complets doivent être effectués avant leur utilisation (tests chimiques et bactériologiques).

L'article proposé traitant de l'osmoseur, nous allons nous concentrer essentiellement sur l'eau du robinet.

L'eau du robinet


Bien que la plupart des eaux locales soient adaptées à notre consommation, elle peut contenir des composés nocifs à la santé des poissons et coraux que nous maintenons. Non seulement la plupart des eaux du robinet contiennent du chlore ou des chloramines comme résidus de traitement et de purification de l'eau, mais elle peut également contenir des traces de métaux lourds, des pesticides, des herbicides, du phosphate, du silicate et du nitrate. Si ceux-ci ne sont pas enlevés ou ne sont pas réduits, ils s'accumuleront dans l’aquarium, produisant des effets toxiques pour grand nombre d’invertébrés.

La plupart de ces composés sont présent à un niveau relativement bas, donc difficilement discernable par le consommateur. Cependant, il est facile de s’informer sur la composition et la qualité de l’eau de votre ville en s’informant auprès de la mairie ou du service des eaux. En effet, les résultats d’analyse de l’eau potable sont publics, elles sont réalisées par un laboratoire agrée et transmises à la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales). Celle-ci les communique au Maire qui est tenu de les afficher. Ainsi, propriétaire ou locataire, vous pouvez être informés sur la qualité de l’eau. De plus, les données relatives au suivi de la qualité de l’eau sur les trois dernières années au moins doivent être tenus à la disposition du public en mairie.

Les résultats d’analyse énumèrent habituellement le niveau moyen jusqu'à 30 composés différents dans l'eau du robinet. Certains composés tels que des carbonates, bicarbonates, ou le fer ne sont habituellement pas problématiques, et même si leurs niveaux sont relativement élevés ils ne devraient pas présenter de problème. Cependant, s'il y a des niveaux discernables de métaux lourds (plomb, cuivre, fil, étain, etc.), du silicate, du nitrate ou du phosphate, il s’avèrera nécessaire d’utiliser un dispositif de purification de l’eau du robinet.

Pour information, la qualité de l'eau du robinet prend en compte une soixantaine de paramètres types, classés en six groupes. Pour chaque paramètre est déterminée une limite de qualité, qui fixe la quantité supérieure à ne pas dépasser. La limite de qualité est traduite par la CMA (concentration maximale admissible). Les paramètres sont :

- Paramètres organoleptiques
Il s'agit de la couleur, l'odeur, la saveur et la turbidité.

- Paramètres physico-chimiques
Exemple : pH (Limite de Qualité 6,5 à 9), Chlorures (Limite de Qualité 250 mg/l), Sulfates (Limite de Qualité 250 mg/l).

- Paramètres concernant les substances indésirables
Exemple : Nitrates (Limite de Qualité 50 mg/l), Fer (Limite de Qualité 0,2 mg/l), Fluor (Limite de Qualité 0,7 à 1,5 mg/l).

- Paramètres concernant les substances toxiques
Exemple : Arsenic (Limite de Qualité 0,01 mg/l), Cadmium (Limite de Qualité 0,005 mg/l), Plomb (Limite de Qualité 0,01 mg/l).

- Paramètres microbiologiques
Exemple : Coliformes (0 dans 95% des analyses), Streptocoques fécaux (0/100 ml), Coliformes fécaux (0/100 ml).

- Pesticides et produits apparentés
Exemple : Insecticides, herbicides...par substance (0,0001 mg/l), pour le total des substances mesurées (0,0005 mg/l).

En aquariophilie, on cherche toujours à mettre le moins d'impuretés possible dans l'eau de l'aquarium. Or, lorsque l'on veut compenser l'évaporation ou fabriquer de l'eau neuve, on est presque obligé de prendre l'eau du robinet. Le problème de cette eau, c'est sa qualité souvent médiocre pour l'aquarium (cela dépend grandement des régions). Si votre eau du robinet n'est vraiment pas adaptée à l'aquarium (KH trop élevé, nitrates, chlore, etc…), vous devez la traiter. Pour cela, vous pouvez utiliser un osmoseur.

Exemple : Concentration Eau de Paris

  • Sodium de 6 à 14 mg/l -> limite réglementaire : < à 200 mg/l
  • Potassium de 1 à 3 mg/l -> limite réglementaire : aucune
  • Bicarbonates de 170 à 300 mg/l -> limite réglementaire : aucune
  • Sulfates de 10 à 50 mg/l -> limite réglementaire : < à 250 mg/l
  • Chlorures de 12 à 35 mg/l -> limite réglementaire : < à 250 mg/l
  • Nitrates de 15 à 48 mg/l -> limite réglementaire : 50 mg/l
  • Calcium de 80 à 100 ml/l limite réglementaire : aucune
  • Fluor de 0,1 à 0,25 mg/l limite réglementaire : 1,5 mg/l
Histoire

Nous sommes à la fin du XVIII ème siècle lorsque l'abbé Nollet (physicien français) constate un phénomène sur une membrane, la vessie du porc. La vessie laisse passer un flux d'eau douce pour diluer une solution séparée de l'eau par cette paroi. C'est le phénomène d'osmose.
Abbé Nollet :

Au XIX ème siècle, le chimiste Néerlandais Van't Hoff donne une théorie de la pression osmotique et la façon d'utiliser des parois semi-perméables.

De nos jours, des matériaux de synthèse permettent la fabrication de membranes semi-perméables assez résistantes.

L'osmose a lieu quand de l'eau passe d'une solution moins concentrée vers une solution plus concentrée par une membrane semi-perméable pour aboutir à deux solutions de même concentration.

L’osmose inverse

osmose est un principe physique qui explique les transferts d´eau entre deux solutions ayant des concentrations différentes en sels minéraux, via une membrane perméable aux molécules d´eau. L´eau va de la solution la moins minéralisée vers la plus minéralisée pour aboutir à deux solutions de minéralisation identique. Cette osmose se fait sans aucune dépense d´énergie. Le principe recherché en aquariophilie (ou dans les industries) est exactement le contraire : obtenir une eau dépourvue de tous sels minéraux d´un coté, et une autre contenant tous les déchets et qui sera évacuée ==> c´est ce qu´on appelle l´osmose inverse :

Il s'agit de transférer le solvant d'une solution concentrée au travers d'une membrane permsélective par mise sous pression, en vue d'obtenir un solvant quasi pur d'une part (perméat) et une solution hyper concentrée chargée d’une grande partie des composés de l’eau traitée d'autre part (rejet). On parle d'osmose inverse puisqu'on effectue le transfert du solvant dans le sens inverse de l'osmose (transfert d'un solvant d'une solution diluée vers une solution concentrée, au travers d'une membrane permsélective). Il faut appliquer une pression sur l'eau pour la faire traverser la membrane.


En clair, l'osmose inverse est un procédé physique naturel, sans produits chimiques et sans utilisation d'énergie, qui permet d'extraire de l'eau du réseau non seulement les éléments solides en suspension, les matières organiques dissoutes, mais aussi les substances non ioniques, telles que les bactéries, les virus, les pesticides et de manière générale toutes les macromolécules.

Rappel : L'ordre de grandeur des atomes est l'Angström.1 Angström = 0,1 nm (nanomètre) = 0,0001 µm (micromètre) = 0,0000001 mm (millimètre) = 0,0000000001 mètre

La membrane est si fine (la taille des pores est comprise entre 1 et 4 Angströms maximum), qu'elle ne laisse passer que les plus fines molécules comme les molécules d'eau (Hydrogène et Oxygène) et certains gaz dissous (dioxyde de carbone). Les grosses molécules retenues par la membrane sont :
  • Les sels dissous de calcium et magnésium responsables de la dureté de l'eau.
  • Les oligo-éléments.
  • Les nitrates.
  • Les métaux (cuivre, plomb).
  • Les polluants (pesticide, herbicide, phosphates, chlore, etc.).
  • Les dioxines.
  • Les virus (environ 0,2 µm) et bactéries.
  • Les éléments radioactifs.
L'osmoseur

Un osmoseur est un appareil en trois sections, plus cinq tuyaux :

- Un filtre à sédiments : ce filtre va retenir tous les déchets organiques dans l´eau, et tout ce qui a une taille supérieure à 150 Angstrom.

- Un filtre à charbon actif : ce filtre va retenir toutes les odeurs, ainsi que tous les polluants (dont le chlore).

- La membrane semi-perméable : la partie centrale du filtre contient la membrane, qui est le coeur d´un osmoseur.
Le filtre à sédiments est relié à un robinet (robinet de cuisine, ou de machine à laver). Un tuyau amène ensuite l´eau dans le filtre à charbon actif, puis un autre dans le segment contenant la membrane. Deux tuyaux sortent de cette partie centrale :

- un tuyau de rejet : l´eau qui ressort par ce tuyau est de l´eau "sale", c´est à dire surchargée en sels minéraux, polluants et autres, et elle aura servi à nettoyer la membrane pour éviter qu´elle ne se bouche. Le débit est 5 à 7 fois supérieur dans ce tuyau.

- un tuyau d´eau osmosée : c´est par ce tuyau que ressort l´eau osmosée, et qu´il faut conserver. Le débit est très faible, et l´eau sort au goutte-à-goutte. L'élément principal du système est une membrane semi-perméable, généralement en composite polyamide/polysulfone, dont la taille des pores n'autorise que le passage des molécules d'eau pure. L'eau réseau arrive donc sous pression sur la membrane et la traverse par osmose inverse. Cette pression doit être supérieure à 2.5 bars et la température de l'eau idéalement aux alentours de 20°C (plus la température de l'eau d'adduction baisse, plus le rendement de l'osmoseur est faible, cependant les membranes sont très sensibles au gel et s'endommagent à partir d'une température de 35°C ).

Généralement, la pression fournie par les réseaux de distribution est suffisante, si l’on ne dispose pas de ce minimum de pression, on peut alimenter l'osmoseur par une pompe de surpression électrique appelée « booster *» (voir plus bas).

Pompe booster :

Il y faut compter 5 litres d'eau réseau en entrée pour obtenir 1 litre d'eau osmosée en sortie (perméat) et 4 litres d'eau usée (concentrat) qui peut d'ailleurs judicieusement servir à l'arrosage des plantes puisque concentrée en sels minéraux. Ce rapport doit être maintenu pour éviter de colmater la membrane par l'accumulation de précipités calcaires à sa surface.
De même il est souhaitable d'effectuer une pré filtration sur une cartouche filtrante de 5 µm et il est impératif de fixer le chlore présent dans l'eau d'admission, car celui-ci détruit irrémédiablement la membrane TFC dès 0.1 g/l.

A la sortie de l'osmoseur, l'eau a une duretée (TH) nulle, un pouvoir tampon (TAC) très faible et un pH légèrement acide (environ 6,3). De ce fait, l'eau osmosée est susceptible d'avoir de fortes variations de pH, cela est sans importance pour la préparation d’eau de mer neuve car elle sera de ce fait re-minéralisée. Cependant quelques précautions sont à prendre :

- Lors de l'osmolation, une certaine quantité d'eau osmosée va être injectée dans le bac, cela peut provoquer un choc osmotique pour les animaux, pour éviter cela il est possible de placer le rejet de la pompe de l’osmolateur dans un endroit fortement brassé dans le bac, ou bien dans la zone constante du bac de décantation si l'aquarium en possède un.

- L’eau doit être au moins à température ambiante pour ne pas faire chuter brutalement la température de l’eau dans votre aquarium (stress des poissons pouvant entraîner la maladie des points blancs, choc thermique pour les invertébrés, etc…).

Un osmoseur retient environ 98% des composés de l'eau du robinet. Un courant d'eau nettoie la membrane en permanence et évacue les impuretés et polluants par le rejet d'eau sale. Dans un osmoseur, il y a donc une entrée d'eau à traiter, une sortie d'eau pure faiblement concentrée et une deuxième sortie d'eau fortement concentrée en polluants et impuretés.Les membranes d'osmose inverse sont soit en acétate de cellulose (TAC) soit en polyamides (TFC - Thin Film Composite). Elles se présentent sous forme de fibres creuses (fins capillaires) ou de plaques enroulées en spirale autour d'un collecteur. Les membranes polyamides (TFC) sont les plus utilisées car plus résistantes. Des pré filtres sont installés en amont de la membrane. Un pré filtre pour retenir les sédiments en suspension et éviter le colmatage. Un autre pré filtre au charbon actif pour retenir le chlore et l'ozone qui sont très agressifs pour la membrane osmotique.
Membrane TFC :


Valeurs courantes de rétention d'une membrane TFC :

Nitrates : 97 % Pesticides : 98 % Plomb : 99 % Phosphates : 99 % Arsenic : 99 % Cadmium : 99 % Herbicides : 98 % Calcaire : 99 % Chlore : + de 90 % Sulfates : 99 % Sodium : 99 %Bicarbonates : 98 % Fer : 99 % Aluminium : 99 % Cuivre : 99 % Bactéries : + de 99 % Protozoaires : + de 99 % Cysts : + de 99 % Giardia : + de 99 % Sédiments : + de 99 %Turbidité : + de 99 % Radioactivité: 95% à 98 % Chlorures : 99 % Mercure : 98 % Zinc : 99 % Baryum : 99 % Manganèse : 99 % Potassium : 98 % Sélénium : 99 % Argent : 99 %

* Réflexion autour de la pompe « booster » : topic à lire absolument http://www.forumaqua.com/topic-18872-5.html

Précautions à l'installation

Installer chez soi un osmoseur ne nécessite pas de compétences particulières, tout au plus quelques notions élémentaires de plomberie, ces appareils étant généralement livrés avec tout les accessoires nécessaires à leur installation.

Il faut néanmoins impérativement installer l'osmoseur à la verticale (tout du moins les cartouches de filtration) pour éviter des poches d'air dans ces éléments, qui réduiraient à coup sûr leur efficacité.

Le raccordement au réseau s'effectue à l'aide du mousseur by-pass livré avec les osmoseurs aquariophiles.

Il faut également rincer les cartouches sédiment et carbone à l'eau claire avant d'insérer la membrane dans son porte filtre, puis laisser couler à l'égout pendant 3 à 5 heures l'eau osmosée avant de l'utiliser, les membranes TFC étant imbibées d'un produit les maintenant légèrement humide et prévenant d'un développement bactérien durant le stockage.

Prévoyez également une évacuation pour l'eau sale et une autre vers un élément de stockage de l'eau osmosée. (un petit aquarium vide ou un réservoir de qualité alimentaire). Cependant il faut éviter un raccordement direct de la conduite d'eau de rejet avec la conduite d'évacuation des eaux usées pour éviter une éventuelle contamination de l'appareil.

exemples de raccordement :


Entretien et maintenance de l'appareil

Lors de votre achat, vérifiez bien auprès du vendeur ou sur le boîte le type de raccord qui va venir se brancher sur votre robinet. Il existe en effet deux types, un pour les robinets de cuisine, et un autre pour les robinets de machine à laver (diamètres différents !). Il existe aussi des by-pass pour rediriger l'eau soit vers l'osmoseur soit vers un robinet classique.

Vérifiez également si vous pouvez vous servir du robinet pour vos propres besoins alors que l´osmoseur est connecté.
Lors de la première mise en route d´un osmoseur, il faut attendre patiemment que l´eau qui ressort soit bien transparente, contrairement au jus noir qui est évacué au début, et qui correspond à la poussière de charbon actif en suspension.

La membrane est très fragile, et doit être CONSTAMMENT DANS L´EAU. C´est pour cette raison qu´il ne faut surtout pas vider l´osmoseur, ni le mettre en position couchée !! La meilleure façon de le stocker est de le mettre debout dans un seau, ou de le fixer au mur sur un crochet.

Un osmoseur doit être utilisé régulièrement pour éviter que des bactéries, algues et champignons ne se développent dans les différents filtres. Il faut donc l´utiliser au moins une fois par semaine, pendant quelques dizaine de minutes.

Les filtres à sédiments et à charbon actif ont tendance à saturer (comme le charbon actif dans un filtre classique), donc il faut les remplacer tous les ans sous peine de rejets dans l´eau de tous les polluants qui ont été fixés par le charbon, tous les ans ou plus si la qualité de l'eau d'adduction le nécessite (la capacité de filtration des cartouches est notifiée sur leur corps).

De plus remplacer régulièrement les pré-filtres évite d'endommager la membrane. Cette membrane est à changer une fois tous les cinq ans (selon les recommandations du constructeur et de vos paramètres de l'eau de conduite).

La membrane est également fragile à la chaleur, donc veillez à n´utiliser que de l´eau froide, même si certains fabricants vous demandent d´utiliser de l´eau à 25°C. Tout excès de chaleur peut détruire de façon irrémédiable la membrane d´osmose ! Même si vous consommez un peu plus d´eau avec de l´eau froide, vous êtes sûrs de conserver dans de bonnes conditions votre osmoseur ! Vous devez par contre ouvrir votre robinet au maximum pour avoir le plus de pression possible.

On peut aussi équiper l'osmoseur d'un compteur d'eau inversé, branché en amont, qui coupe l'arrivée d'eau dès que la capacité programmée de la cartouche est atteinte. On peut également vérifier une fois par an le Kh en sortie qui doit être nul tant que la membrane TFC est bonne et vérifier le gonflage du vase d'expansion (0.350 bars sans contre pression).

Accessoires de raccordement

Les osmoseurs sont toujours livrés avec le minimum nécessaire à leur raccordement, mais pour des questions d'emplacement, ou pour les raccorder à nos bacs, il existe un certain nombre d'accessoires très utiles, simple à utiliser et peu onéreux :

- Le tube semi rigide de 6 mm (tubing) existe en plusieurs couleurs et se vend au mètre linéaire.

- Les raccords rapides DMfit ou équivalent, insérer le tube de 6 mm et c'est étanche, en cas d'erreur de branchement, on appuie sur la collerette mobile vers le corps du raccord et on tire sur le tube pour le libérer, et cela autant de fois que nécessaire.


- Les vannes d'arrêt et clapet anti-retour, toujours avec des raccords rapides ou un filetage 1/4" pour les vannes.

- Le petit filtre 10 µm à mettre avant une électrovanne de pilotage de l'osmoseur.


- Suivi forcément par l'électrovanne 230 volts 1/4" corps laiton, idéale et sûre pour piloter directement l'osmoseur avec un osmolateur.

Avantages / inconvénients

Avantages :

- Pas d'utilisation de produits chimiques pour traiter l'eau (fixer les métaux lourds ou modifier la dureté).

- Economie d'argent pour les grands aquariums.

- Les changements d'eau peuvent se faire plus souvent, par exemple changement de 10% de l'eau toutes les semaines.

- Economie de temps, pas besoin de se rendre au magasin ni de subir la foule du week-end.

- Economie d’énergie, plus besoin de faire des kilomètres avec un bidon de 30 litres au bout des bras.

Inconvénients :

- La membrane est sensible à l'eau chaude.

- Rendement faible de 25 à 30 % d’eau pure (pour 5 litres d'eau traitées, 1 litre est pur et 4 litres sont à rejeter).

- Le prix de l'appareil à l'achat.

- La durée de vie de la membrane d'environ 5 ans et d’un an pour les filtres.

- Prévoir de sur dimensionner l'osmoseur car il ne sera pas utilisé dans les conditions optimales de température et de pression, prévoir donc une réduction de 50% par rapport au débit annoncé par le fabriquant.

- Le temps pour obtenir l'eau osmosée est parfois long sur les petits modèles, il faut prévoir un peu à l’avance les remplacements d’eau, sachant qu’il faut environ 10 heures pour obtenir 30 litres d’eau osmosée plus le temps qu’il faut pour la mettre à température ambiante.

- Le risque de fluctuation du pH lors d’une utilisation abusive.

Liens

http://www.aquariophilie.org/pages/technique_osmoseur.php
http://www.sagep.fr/html/eau_sante/clacium_sodium.shtml
http://www.arpege-assistance.fr/les_chloramines.htm
http://jmsnat.free.fr/site/osmoseur.html
http://andrelau.free.fr/techniq/osmoseur.htm
http://www.agora-aqua.com/Page38.htm
http://www.gutzwiller.fr/

La famille des Zoanthidae (suite)

Rubrique : Vivant

Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Embranchement : Cnidaria
Classe : Anthozoa
Sous classe: Hexacorallia
Ordre: Zoanthidae
Non commun : Anémones encroûtantes

Les Palythoa
Les Palythoa se distinguent des Zoanthus par leurs texture plus ferme et même dure, ressemblant à celle des coraux cuirs (Alcyonidae). En revanche la colonie se développe de façon similaire aux Zoanthus en recouvrant uniformément l'intégralité du support rocheux. Leur résistance au brassage est très grande et on les trouve sur les roches située dans la zone de ressac où ils puisent une partie de leur nourriture. Il est cependant tout à fait possible de les maintenir en aquarium en situation correctement éclairée sans un apport spécifique de nourriture. Leur charme est cependant moins attractif que celui exercé par les graciles Zoanthus.

Sur cette photographie les Palythoa plus clair se distinguent facilement des Zoanthus

Notez bien : Les Palythoa contiennent une toxine très virulente (palytoxine) ce qui nécessite gants et lunette de protection lors des opérations de bouturage.

Palythoa

Les Parazoanthus gracilis
Les Parazoanthus gracilis sont au contraire les parents filiformes des Zoanthus. Leurs besoins sont ceux de cette famille : Un bon éclairage, un bon brassage et ils profitent d'un apport non systèmatique de petites proies comme les Artemia. Les proliférations de Parazoanthus sont cependant un plus difficiles à contrôler et ne sont pas à conseiller dans un aquarium hébergeant des SPS.

Parazoanthus gracilis - photo Aquaroche