Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo : Juin 2007

Nanozine numéro 15 !

C'est avec un grand plaisir que je rédige l'édito de ce nouveau numéro.
Je tenais à revenir sur l'évènement récifal majeur de cette année 2007: la sortie, ce mois-ci, du premier magazine papier français traitant de l'aquarium marin et récifal: ZEBRASO'mag , un trimestriel conçu et rédigé par des passionnés francophones expérimentés de l'aquarium récifal.

Les thèmes du magazine sont variés et riches d'informations, et les différents niveaux de lecture permettent à chacun d'y trouver son intérét. N'hésitez pas à consulter le blog du Zebraso'mag , forum interractif qui vous permettra de dialoguer avec les auteurs qui le souhaitent pour parler des sujets traités dans le magazine, de consulter le glossaire qui regroupe les termes complexes... vous y trouverez également toutes les informations nécessaires pour situer les différents points de vente et gérer vos abonnements: www.zebrasomag.com

Souhaitons également la bienvenue à Jeemy qui rejoint l'équipe rédactionnelle de Nanozine. Au sommaire de ce Nanozine n°15:

  • A propos du réglage d'un réacteur à calcaire par N-Dadou
  • Un joyaux exotique : les Tridacnas dans l'aquarium récifal par System c
  • Spirobranchus giganteus par Jlc
  • Le Quizz, Niveaux 1 à 4 par Jlc
  • Bâtisseurs du récif par Jlc
  • La varicelle des zoanthus: causes et traitement par System c et Géka

Et bonne lecture, System-c (alias Thomas)

A propos du réglage d'un RAC

Rubrique : Technique
Auteur :N_Dadou
Niveau : Débutant

Voici une explication sur le réglage d'un RAC (dédicace à Kerjakinec, après ça tu vas devoir te lancer dans la rédaction....)
La méthode sur le papier parait toujours très facile mais face à votre RAC, votre meilleur atout sera ... la patience....

Rappel:
Le principe: De l'eau du bac est acidifiée à l'aide de CO2, cette eau passe alors sur un substrat calcaire.

ici en photo le "RAC+++" de JMS

Pour le réglage, il vous faut: les tests KH, Ca et pH ( encore mieux un pHmètre) et de la patience comme je vous l'annonçais au début...

le réglage est "simple": on recherche les valeurs aux alentours de 40 d°KH et 500mg/L de calcium en sortie du RAC ( je donne ces valeurs mais là encore, cela dépend de votre RAC; en générale la quasi totalité des personnes sont en accord avec la valeur du KH mais pour ce qui est du calcium la fourchette est de l'ordre 400 à 600 mg/L)

Le pHmètre sert uniquement à surveiller le pH du bac puisque généralement l'eau qui sort du RAC est acide, d'autant plus s'il est mal réglé...

Pour atteindre des valeurs dans le même ordre de grandeur, il faut jouer tout d'abord sur la quantité de CO2, mais cela aurait sans doute été trop facile, vous devrez sans doute jouer également sur le débit du RAC...( notamment pour ne pas renvoyer du CO2 dans le bac)

Ce réglage ce fait donc sur plusieurs jours d'autant que les valeurs vont varier puisqu'il faut tenir compte du KH et du Ca du bac qui monte lors de l'installation d'un RAC.

Des liens sur le sujet:
http://jmsnat.free.fr/site/rac+++.html
http://www.reef-guardian.com/news-article-975.html

Un joyau exotique : les Tridacnas dans l'aquarium récifal

Rubrique: animaux
Auteur: System c
Niveau: tous



On trouve les bénitiers dans tout l'océan Indo-Pacifique et la mer Rouge.
Les spécimens couramment proposés dans le commerce aquariophile vivent en eau peu profonde sous un ensoleillement maximal entre la surface et vingt mètres de profondeur.
Ces coquillages bivalves appartiennent au genre Tridacna, qui comprend sept espèces réparties en deux genres, Hippopus ( H.hippopus et H.porcellanus) et Tridacna ( T.crocea, T.derasa, T.gigas, T.maxima, T.squamosa).
Leur raréfaction dans le milieu naturel a rendu leur protection par la Convention de Washington nécessaire. Toutes les espèces sont maintenant soumises à des autorisations CITES comme les coraux durs.


Signes distinctifs des bénitiers

Particularités physiologiques

Les Tridacnas possèdent une coquille en carbonate de calcium pour protéger leurs organes internes constituée de deux parties symétriques reliées par un ligament caoutchouteux et des muscles adducteurs chargés de leur fermeture et ouverture.
Les coquilles ont un orifice dans la partie inférieur par lequel passe le pied et le byssus. Le pied sert au positionnement temporaire, le temps que le bénitier choisisse une oientation favorable.
Le byssus désigne un ensemble comprenant une glande dite byssale et le lien qu'elle sécrète. Ce lien est constitué de filaments liquides qui durcissent au contact de l'eau en formant une attache très résistante.
Ce lien peut etre coupé à ras de son support avec un outil tres tranchant en prenant la précaution de ne pas endommager la glande bysalle, sans quoi l'animal dépérirait.
Leur durée de vie est relativement élevée, de dix à cinquante ans pour les especes de petite et moyenne tailles. Tridacna gigas, le bénitier géant, peut dépasser une centaine d'années.

Mode alimentaire

Les Tridacnas sont les seuls coquillages qui hébergent des algues unicellulaires, les zooxanthelles qui sont situées sur le manteau du bénitier.
La relation entre l'animal et ces algues est symbiotique: les zooxanthelles synthétisent à partir de l'énergie lumineuse des glucides et protides permettant aux bénitiers de vivre dans des zones très pauvres en nutriments. Cette symbiose permet de satisfaire la majorité des besoins alimentaires du bénitier.
Les Tridacnas sont aussi des filtreurs : ils pompent dans l'eau des éléments organiques dissous.
L'eau aspirée est dirigés par les cils à travers les branchies, puis les nutriments retenus sont envoyés vers la bouche et passent dans l'estomac ou une partie de la digestion est effectuée. Ensuite le contenu stomacal arrive dans l'intestin et les résidus sont transformés en fèces et expulsés.

Leur reproduction en milieu naturel

Les Tridacnas sont hermaphrodites simultanés. Leur maturité sexuelle se passe en deux étapes distinctes. Ils deviennent d'abord males reproductifs et élaborent des gamètes d'une couleur laiteuses, puis quand ils atteignent la maturité sexuelle complète, ils sont capables de produirent des ovocytes de consistance granuleuse. C'est quand ils atteignent leur taille adulte, une à deux années plus tard qu'ils produisent les gamètes femelles.
Quand ces conditions sont réunies, la reproduction se déroule de façon succinte: les gamètes males sont lachées en premier, ensuite un message biochimique alerte les autres bénitiers du voisinage du phénomène, ce qui déclenche leurs pontes. Environ une heure apres les ovocytes sont à leur tour expulsées. L'influence de la lune, des marées, des courants ou l'instint de survie du bénitier sont des facteurs qui peuvent déclencher une ponte.
En aquarium, meme si elles sont rares, les pontes peuvent arriver. Dans ce cas, les gamètes libérées en milieu clos peuvent rapidement devenir toxiques, et dans cette situation un changement d'eau massif associé à une filtration sur charbon peuvent sauver les habitants de l'aquarium.



L'achat et l'acclimatation

Les bénitiers étant sensible aux changements de qualité d'eau et au stress du transport, il faut veiller à acheter un animal en bonne santé pour qu'il puisse s'acclimater à une nouvelle vie dans votre aquarium.
Les conditions de stockage chez votre détaillant, qui inclut la qualité de l'eau et de la lumiere doivent etre adéquats.
Le coquillage que vous allez acquérir ne doit pas présenter de baillement au niveau du syphon ce qui révèle un état de faiblesse. Le manteau ne doit pas montrer de blanchissement ou d'éclaircissement prononçé, caractéristiques qui indiquent un rejet de ces zooxanthelles.
Un bon test pour vérifier la santé d'un bénitier: intercaler votre main entre la source de lumiere et la surface de l'eau: celui-ci doit réagir à l'ombre provoqué en se refermant rapidement, si ce n'est pas le cas évitez de l'acheter.
Une fois votre joyaux soigneseument sélectionné et si votre aquarium est aux normes récifales, son acclimatation ne posera pas de difficultés particulieres.


Le bac de référence

L'aquarium idéal pour acueillir un bénitier est de type récifal ou il trouve les conditions satisfesantes de qualité d'eau et de lumiere.
Les parametres doivent etre rigouresement surveillés et stabilisés dans des conditions optimales, en particulier l'alcalinité à l'aide de RAH/RAC ou de solutions bi-composants pour obtenir un taux de calcium entre 420 et 480 mg/l et un KH de 8-10. Ces éléments sont déterminants pour sa bonne santé.
Calcium et carbonnates lui sont indispensables pour sa croissance. Une densité comprise entre 1023 et 1028 et une température de 25 à 29°c lui convienne bien. Les bénitiers supportent des taux de nitrates plus élevés que les SPS, cependant des taux bas sont souhaitables.
Pour l'éclairage, point crucial, le HQI est une des clés de sa maintenance. Un watt par litre est le minimum pour leur bien-etre. Des températures de couleur au alentour de 10000K sont appréciés par les Tridacnas. Les tubes T5, en quantité suffisante, donnent aussi de bons résultats.
Un bon brassage est nécessaire pour la santé générale du bac, il faut seulement veiller que le flux des pompes ne soit en aucun cas dirigés directement sur eux.


Les ennemis des bénitiers

Dans le milieu naturel, les poissons perroquets et les grands labres se nourissent souvent de bénitiers.
En aquarium, le plus connus des prédateurs est un escargot minuscule de 2 à 8 mm de la famille des Pyramidellidés comme Tathrella sp et Pyrgiscus sp. Ils doivent etre recherchés sur la coquille et éliminés. Les grands vers polychètes comme Eunice et Nereis sont capables de perforer la coquille ou de pénétrer par le syphon pour les dévorer par l'intérieur. Les petits vers polychètes sont inoffensifs.
Certains Centropyges, poissons -anges et poissons -ballons comme Canthigaster valentini peuvent picorer à répétition le manteau du bénitier, conduisant au stress et à la mort de celui-ci.





Les trois espèces de Tridacnas les plus fréquemment proposé dans le commerce aquariophile

Tridacna crocea:
Habitat: dans toute la zone Indo-Pacifique tropicale depuis la mer d'Andaman jusqu'à la Nouvelle-Calédonie et les iles Fidji. Ils vivent à faible profondeur, souvent à moins de 5 metres, à l'intérieur de lagons et au bord de la pente externe.
Taille: maximum 20 cm
Coloration: chaque spécimen est différent avec des couleurs violacées, bleu électriques à turquoise.
Les motifs peuvent etre bigarrés avec des taches orangées.
Biologie: ils sont toujours enserrés dans la roche du récif ou dans la partie morte des Porites.
Le mouvement des coquilles et les sécrétions de l'animal permettent d'agrandir la cavité au fur et à mesure de la croissance. Sur un meme site, il n'est pas rare de trouver plusieurs dizaines d'individus sur un seul metre carré.
Maintenance: proches de la surface, ils ont donc besoin de beaucoup de lumiere pour se développer correctement. L'eau est la plus limpide possible pour limiter l'absorption de la lumiere.

Tridacna maxima:
Habitat: depuis la mer Rouge jusqu'aux iles Fidji et Vanuatu ainsi que vde Taiwan jusqu'au sud de Madagascar et la Grande Barriere de Corail australienne, aussi bien dans les lagons que sur les cretes récifales et le début de la pente externe jusqu'à 10 metres de profondeur.
Taille: jusqu'à 35 cm
Coloration: tres variable. Le bleu, le vert, l'orange et le marron sont le plus fréquents avec presque toujours des yeux noirs sur le bord du manteau. Les couleurs intenses sont plutot mates avec des motifs tachetés ou striés mais également presque unies.
Biologie: comme les T.crocea, les coquilles sont profondément enfouis dans une cavité rocheuse.
Le bord de la coquille qui dépasse est parfois colonisé par d'autres espèces comme Pocillopora damicornis.
Maintenance: l'espece est un peu moins exigente en lumiere que T.crocea. Il faut cependant placer le bénitier à l'horizontale pour que le manteau reçoive la meme quantité de lumiere sur toute sa surface.

Tridacna squamosa:
Habitat: depuis la mer Rouge jusqu'aux iles Fidgi. Il n'est cependant pas présent dans le Golfe du Bengale. Il se rencontre dans les lagons et les parties abritées de la pente externe jusqu'à 15 metres.
Taille: jusqu'à 40 cm.
Coloration: très variée avec des couleurs pastel, vert, nacré, beige, orange ou brun. Les motifs sont le plus souvent tachetés ou striés avec une symétrie et une régularité surprenante.
Biologie: contrairement aux deux espèces précédentes, celle-ci n'est pas enchassée dans la roche. Elle est seulement fixée par son byssus à la roche ou à un squelette de corail. Elle ne vit donc que dans les endroits abrités. Les écailles très développées sur toute la surface externe de la coquille lui offrent une certaine stabilité sur le substrat sableux.
Maintenance: moins exigeant que T.crocea et T.maxima, on le place plutot au fond du bac en lui offrant une stabilité suffisante pour qu'il ne bascule pas lorsqu'il se referme brusquement. Brassage modéré et eau parfaitement limpide.


Photos de bénitiers en milieu naturel: (photographies de Jlc)
Les photographies ont été prises les 10 et 11 avril 2007 sur l'ile de Koh Rang (à proximité de Koh chong), Golfe du Siam, Thailande, profondeur entre 1 et 13 mètres.
Un grand merci à Jlc pour le pret de ses magnifiques photos:
http://microrecif.ovh.org/milieu.htm

Spirobranchus giganteus

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Tous


Après avoir publié quelques photos ‘d’arbres de Noël’ (Spirobranchus giganteus) prises en milieu naturel dans le golf du Siam, j’ai reçu quelques questions concernant la maintenance de ces animaux en aquarium, j’ai également voulu en connaitre plus. Voici le résultat de mes investigations.

Ou l’appellation ‘Arbre de Noël’ prend son sens…

Biologie
Bien que semblant faire partie intégrante des blocs coralliens, les ‘arbres de Noël’ [alias the 'Christmas trees'] font partie des vers polychètes. Les polychètes sont des vers annélides porteurs de soies chitineuses. Ils se divisent en deux groupes : Les vers sédentaires (fixés à un support) et les vers errants capables de se déplacer (comme les ‘ver de feu’ dont fait partie le célèbre Hermodice carunculata).
Les vers polychètes sédentaires sont principalement tubicoles, c’est le cas de notre ‘arbre de Noël’.

Ce dernier groupe comprend notamment les Sabellidés et les Serpulidés.

Les sabellidés se distinguent par leur panache circulaire unique. Ce plumeau spiralé en simple ou double hélice est de grande taille (jusqu’à 8 cm), les motifs dans les dominantes de couleurs pastelles sont variés. Le fourreau est de consistance semi-souple. Il est généralement dissimulé sous des pierres ou enfoncé dans le sol sans être fixé. Les grandes Sabelles sont ainsi vendues 'à la pièce' comme animal hôte de nos aquariums. Bien que cet article ne les concerne pas directement, les soins nutritifs dérivés de ceux apportés aux Spirobranchus spp. cités ici peuvent être appliqués à ces vers.

Les Serpulidés possèdent un panache double très facilement identifiable. Le tube ou fourreau est rigide et calcifié, généralement invisible car profondément ancré dans le substrat. Notre ‘arbre de Noël’ Spirobranchus sp. possède un opercule d’occlusion qui lui permet de se réfugier hermétiquement à l’intérieur de son tube. Il se distingue ainsi de Protula sp. à double panache spiralé mais dépourvu d'opercule de fermeture.
Vue des deux panaches spiralés et de l’opercule de fermeture de Spirobranchus giganteus.
Cette espèce est ainsi très facile à identifier et ne peut être confondue.


Bien que nommé giganteus, les panaches de Spirobranchus ne sont pas particulièrement impressionnant puisqu'il font qu'au maximum 4 cm. L'originalité n'est pas là. Uniforme ou à motifs monochromes, la couleur de chaque sujet est éclatante. De plus, les diverses couleurs possibles se rencontrent au sein d’une même colonie ce qui rend l'observation particulièrement attractive.

Les Spirobranchus giganteus affectionnent le support des blocs de coraux massifs comme les Porites ou les Millepora. Ils sont présents sur toutes les mers récifales du globe. Bien que non-symbiotiques ils sont liés à leur hôte corallien toujours hermatypique. Ils ne se situent donc que dans les eaux superficielles entre 1 et 10 mètres de profondeur.
Un même corail est colonisé par d’innombrables sujets de couleurs différentes

Les blocs de Porites abritent nombres d'animaux : Des mollusques bivalves perforateurs comme les Pedum spondylium, ou les Tridacna (visibles sur les photos publiées). Toutes ces espèces affectionnent l'abri de ces coraux massifs de croissance lente, compatible avec leur propre expansion (moins d'un millimètre par an pour le Spirobranchus). Ces derniers sont pourvus d’une très grande longévité (supérieure à 10 ans) et nécessitent cette stabilité territoriale. Le corail recouvre totalement le fourreau du ver qui demeure très souvent parfaitement invisible.

Par son caractère répulsif, le corail assure, bien qu'involontairement, une protection au ver contre d'autres organismes épibiontes, prédateurs, ou pathogènes. Son rôle s'arrête là. Il est en effet très improbable que le corail apporte, par son mucus, un complément nutritionnel au ver. Des recherches sur la croissance des vers sur différents coraux hôtes n'apportent aucun élément significatif sur ce point. Si le corail supporte et abrite le ver, le ver en retour n’apporte aucun bénéfice au corail. Il s’agit donc d’une relation unilatérale de parasitisme (et non pas de symbiose comme c'est le cas pour d'autres animaux ou plantes du récif). Et lorsque que l'hôte meurt, le parasite ne lui survit pas. C'est effectivement le cas de Spirobranchus Giganteus qui ne s’observe que sur les coraux vivants. Ce n'est pas vrai pour d'autres tubicoles qui colonisent les débris morts de coraux.
Les blocs coralliens massifs servent de support et de protection à des animaux parasites, ici un Tridacna bénéficie d'une exposition parfaitement exposée au soleil, il est en compagnie de Spirobranchus sp. qui exploite la protection du Porite

Le double panache spiralé de Spirobranchus rempli plusieurs fonctions :
  • Il sert en premier lieu de ‘filet’ permettant de capturer et diriger vers la bouche du ver les particules de plancton nourricier. Des cils vibratoires provoquent un courant qui augmente significativement l’efficacité de cette pêche. La taille des particules capturée est en relation avec la petitesse des cils. Est donc concerné en premier lieu le phytoplancton qui est la base de l'alimentation du Spirobranchus . Le zooplancton constitué d'organismes de petite taille peut aussi être capturé.
  • Le mouvement d’eau crée par le double panache sert à la respiration de l'animal (parfois le terme de 'branchie' est utilisé pour désigner le panache).
  • Enfin les cils détectent les vibrations transmises par l'eau et permettent la rétractation instantanée, assurant au ver une certaine sécurité face à ses prédateurs. Celui-ci semble également sensible aux variations brusques de luminosité.
Photographie d’un Spirobranchus giganteus se rétractant dans son tube, photo qui m’a valu le prix Cousteau-Lucky Luke 2007

L’incroyable diversité de couleurs au sein d’une colonie, reste, pour moi, un mystère. Il est probable que la couleur soit un signe non déterminant pour l’espèce (comme, par exemple, la couleur de nos yeux ou nos cheveux). Hypothèse, toute personnelle : Le Spirobranchus giganteus attire le plongeur sous-marin parce qu’il adore se faire photographier... A moins que l’éclair du flash n’attire le zooplancton... (bon j’arrête le délire ici). SVP, si vous connaissez l'utilité de cette profusion de couleur, communiquez-moi la clé de l'énigme.
La diversité de couleur des Spirobranchus giganteus est stupéfiante et très attractive pour le plongeur.

Dans l'aquarium

Comme tous les invertébrés fixés non symbiotiques, c'est à dire ne bénéficiant pas de l’apport nutritif 'de proximité' des algues symbiotiques zooxanthelles, la conservation à long terme dans l'aquarium est problématique alors que le vers peut espérer vivre près de 40 ans dans le milieu naturel !

Dés l’issue de sa phase larvaire errante, le vers se fixe puis s'enchâsse dans le corail. Adulte, il ne peut plus en être séparé. Pour obtenir des Spirobranchus sp. , il faut se procurer une pièce de corail, généralement un bloc de Porites, hébergeant des spécimens fixés.
Première condition : L’aquarium doit être apte à la conservation des coraux durs à forte consommation calcite. Il est conforme aux critères rigoureux d’excellence récifale garantissant la pureté de l’eau et la survie des invertébrés sensibles.

La biodiversité de l’aquarium est aussi un critère déterminant. L’aquarium doit favoriser un milieu riche en microflore et microfaune. La présence d’un réfugium, d’un réacteur à plancton (par exemple Phytoplancton breeder de Grotech), de production naturelle de nauplies de copépodes ou de rotifères est certainement un plus.
L'apport de particules planctonique est la seconde condition. La distribution est effectuée régulièrement tous les deux ou trois jours. Les composants floculées seront constituées de très fines particules compatibles avec la taille des soies du vers. Par exemple Marine snow ou Phytoplan de Two Little Fishes. Pour avoir les informations pertinentes à ce sujet, se référer à l’excellent article de Marc Lacuisse parut dans nanoZine : Une nano salle de culture

Les vers ayant un réflexe de protection devant tout mouvement anormal de leur environnement il est assez difficile d’apporter la nourriture localement à l’aide d’une seringue sans déclencher un repli stratégique. La patience caractérisant l'amateur, vous pouvez tenter de le faire en évitant les mouvements brusques. Les particules sont distribuées sous le panache pour être entrainées par le courant des cils vibratoires (bien entendu, pour ne pas perturber la distribution à la pipette, vous aurez pris le soin de couper le brassage pendant cette manipulation). L'utilisation d'une cloche de confinement est une possibilité pour maintenir une forte concentration locale. Cette technique convient bien avec les coraux prédateurs tels les Tubastrea nourrit avec aux Cyclop eeze ou aux nauplies d'Artemia. Ici la manipulation n'est pas très simple car l'animal se rétracte au moindre mouvement et les particules vraiment très fines.

Le plus simple est d’effectuer une distribution 'générale' hebdomadaire ou tous les deux ou trois jours quelques minutes avant l’extinction de l’éclairage en suspendant totalement la filtration et l’écumeur et cela pendant quelques heures pour que tous les organismes filtreurs de l'aquarium tirent le bénéfice maximal de cet apport. Un aquarium spécifique de ces animaux est une clé de la réussite de leur maintenance.
Il faut être conscient que la distribution de nutriments planctoniques nécessite un savoir-faire que seule une solide expérience peut apporter. Bien d'excessivement attrayants, je déconseille les animaux demandant ces soins aux amateurs inexpérimentés ou à ceux ne pouvant pas assurer une maintenance assidue et continue de leur aquarium.

Sources Internet
http://www.advancedaquarist.com/issues/sept2002/toonen.htm
http://www.reef-guardian.com/news-article-148.html
http://marinebio.org/species.asp?id=543
http://www.itis.gov/servlet/SingleRpt/SingleRpt?search_topic=TSN&search_value=68306

Le Quizz _ Niveaux 1 à 4

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Le Quizz
Toujours le petit 'saut' sur le site microrecif.ovh.org pour accéder aux 'quizz'.
Niveau 1 (généralités, niveau facile)
Niveau 2 (Termes et vocabulaire)
Niveau 3 (nouveau, identifications faciles)
Niveau 4 (identifications milieu naturel)

Bâtisseurs du récif

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Débutant


Introduction
La présence des roches corallienne est à l’origine de la grande biodiversité des récifs. Ces roches sont en réalité des concrétions édifiées par des colonies animales. Elles sont la base du biotope qui favorise l’épanouissement d'une multitude d'autres organismes marins. Le milieu propice aux récifs coralliens est caractérisé par une température élevée et constante, des eaux cristallines ainsi qu'un fort ensoleillement.
Taxonomie
Les coraux édificateurs de récifs font partie de l'ordre des madréporaires. Dans la classification des invertébrés, les madréporaires font partie de l’embranchement des Cnidaires, classe des Anthozoaires, ordre des Hexacoralliaires caractérisés par leurs polypes à 6 tentacules.







Embranchement

Cnidaires


Classe - Ordre

Hydrozoaires
Schyphozoaires
Cubozoaires (méduses)

Anthozoaires

Hexacoralliaires

- Antipathaires
- Cérianthaires
- Corallimorphaires
- Zoanthaires
- Actiniaires

- Madréporaires











• Octocoralliaires

- Stolonifères
- Alcyonaires



• Antipathaires

Famille

Milleporidés
Cassiopéidés






Anthipathidés
Cérianthes
Actinodiscidés
Zoanthidés
Actiniidés, Stichodactylidés

Thamnastériidés
Pocilloporidés
Acroporidés
Agariciidés
Fungiidés
Poritidés
Faviidés
Oculinidés
Mussidés
Pectiniidés
Caryophylliidés
Dendrophylliidés

Tubiporidés
Alcyoniidés
Xeniidés
Nephthéidés

Espèce

Millepora
Cassiopea






Antipathes, Cirripathes
Pachycerianthus
Actinodiscus, Amplexidiscus
Zoanthus, Palythoa
Heteractis, Entacmea

Psamnacora
Stylophora, Seriatopora
Acropora, Montipora
Pachyseris
Fungia, Heliofungia
Goniopora, Porites
Favia, Goniastrea
Galaxea
Lobophyllia
Echinophyllia, Oxypora
Plerogyra
Tubastrea, Turbinaria

Tubipora, Clavularia
Sarcophyton, Sinularia
Xenia, Anthelia
Dendronephthya


Les principales familles de madréporaires sont les Thamnastériidés (Psamnacora), Pocilloporidés (Stylophora, Seriatopora), Acroporidés (Acropora, Montipora), Agariciidés (Pachyseris), Fungiidés (Fungia, Heliofungia), Poritidés (Goniopora, Porites), Faviidés (Favia, Goniastrea), Oculinidés (Galaxea), Mussidés (Lobophyllia), Pectiniidés (Echinophyllia, Oxypora), Caryophylliidés (Plerogyra), Dendrophylliidés (Tubastrea, Turbinaria).
Hermatypiques
Ces organismes sont semblables aux autres anthozoaires, ils ont pourtant la particularité de se regrouper en colonie et d’élaborer un squelette constitué de calcaire dur (aragonite). C’est ainsi une multitude de petits organismes, ou polypes, qui, regroupés, bâtissent progressivement des blocs massifs et résistants. Il est impressionnant de s’apercevoir que les pierres bordant certaines plages tropicales sont en réalité des débris coralliens de plusieurs dizaines de kilos et non pas de véritables roches. L’appellation de 'coraux pierres' ou 'coraux durs' n’est certainement pas usurpée.
Le nom donné à ces coraux est hermatypique. En réalité ces coraux constructeurs opèrent en collaboration avec des algues unicellulaires, les zooxanthelles. Les matières sont échangées de façon réciproque entre les deux métabolismes animal et végétal et cette symbiose aboutit à cette remarquable production, base de l’écosystème récifal. Le soleil, les eaux claires, sont ainsi nécessaire à l’épanouissement de la colonie. L’essentiel des besoins nutritifs des polypes est effectivement assuré par la photosynthèse effectuée par les zooxanthelles. Cette ressource trophique est majoritaire pour les coraux bâtisseurs du récif.
Le terme hermatypique, constructeur de récif, est ainsi synonyme de symbiotique ou encore de zooxanthellé.

Récifs coralliens, colosses aux pieds d'argile
Les coraux les plus résistants aux fortes houles sont aussi ceux dont la croissance est la plus lente. Le renouvellement des colonies se situe donc sur une durée séculaire. Si la croissance d'un récif est excessivement lente, sa détérioration peut être rapide comme le prouve les photographies de récifs décimés par un 'blanchiment' brutal des coraux durs, conséquence de l'élévation de la température et l'expulsion des zooxanthelles symbiotiques. Les conditions favorables sont facilement perturbées par une modification, même minime, du milieu. Comme la plupart des biotopes de notre planète les récifs sont actuellement menacés par l'activité humaine. Nous aquariophiles, le savons, ils sont particulièrement vulnérables. Désormais les coraux durs sont protégés par le CITES (Convention de Washington pour les espèces menacées de disparition) mais cela ne suffit pas à écarter le risque de réduction progressive des zones récifales. Les principales sources de pollution sont :
  • L’eutrophisation du milieu du à la concentration humaines favorables au développement des algues au détriment des coraux (engrais, pesticides, matières en suspension, rejets divers),
  • L'expansion des zones urbaines sur le littoral (tourisme), érosion des côtes,
  • Le dégazage des navires en mer,
  • L'utilisation des coraux comme matériaux de construction,
  • Et bien entendu le très inquiétant réchauffement climatique (risque de disparition massive des colonies, augmentation du taux de CO2).
Plongeurs sous-marins et aquariophiles sont sensibilisés à ce problème. Bien entendu, nous ne détériorions pas cette situation déjà catastrophique mais nous nous devons d'intervenir activement dans la réduction des nuisances. Les richesses marines nécessitent désormais une gestion stricte pour que cette ressource soit durable. Nous sommes collectivement responsables de ce patrimoine. L'engagement de chacun est de faire en sorte qu'il soit transmis aux générations futures.
La France avec ses territoires de l'outre-mer à la responsabilité directe d'un très important patrimoine récifal

Et pour aller plus loin :
Management et restauration des récifs coralliens
Coraux et photosynthèse vu sous un autre jour

La varicelle des Zoanthus : Cause et traitements

Rubrique : Vivant
Traduction : Géka et system-c
Niveau : Tous

Voici un article que Géka a trouvé sur internet concernant la varicelle des Zoanthus appelée Outre-atlantique "zoaPox". Géka a fidèlement traduit l'article d'origine et celui-ci étant très intéressant pour les amateurs de Zoanthus, nous l'avons adapté pour nanoZine.


LES SYMPTOMES

Cette maladie commence généralement par l'apparition de taches ou de boutons blancs ou jaunatres sur les pieds de nos Zoanthus, puis les taches colonisent l'ensemble externe des polypes. Ceux-ci se referment et la colonie est alors complètement atteinte et va ensuite régresser jusqu'au dernier polype. Des colonies complètes peuvent etre décimées par cette maladie, le processus pouvant se répandre rapidement sur de petites boutures , et prendre des mois pour les plus grandes.


On distingue l'apparition des taches blanches sur cette colonie



LES CAUSES

Bien que la cause exacte ne soit pas connue pour le moment, des amateurs ont constaté des observations communes. Il semblerait que les Zoanthus soit plus sensibles à cette infection pendant une période déterminée. Un nombre important de varicelles ont infecté des colonies entre octobre et décembre, les conséquences pourrait donc dépendre de la température, de la saison, de la pression atmosphérique et d'autres facteurs inconnus à l'heure actuelle.


A LA RECHERCHE D'UN TRAITEMENT

De nombreux aquariophiles ont tenté diverses techniques afin de d'enrayer ce fléau:
- Immersion en eau douce
- Immersion dans une solution à forte ou faible teneur en lugol
- Immersion dans une solution composée de tétracycline
- Emerger la colonie à l'air libre pendant plusieurs heures ( 5 heures)
- Déplacement de la colonnie à un autre endroit du bac
- Bouturer la colonie
Ces différentes techniques n'ont pas permis de stopper la maladie, à la pus grande désolation des récifalistes, voyant leur colonie dépérir malgré leurs efforts. Certains ont eut un succes limité en ajoutant directement dans l'aquarium des doses infimes d'anti-oxydants (vitamines) en tres petite quantité afin d'éviter une explosion d'algues.
Une autre méthode (ayant beaucoup plus de réussite contre cette maladie) est d'enlever la bouture de l'aquarium principal et de la transférer dans un bac de quarantaines avec de l'eau de mer neuve et avec une température plus élevée que celle de l'aquarium de maintenance.


UN VRAI TRAITEMENT

Than Nguyen a découvert un moyen simple et efficace de soigner nos Zoanthus, il a utilisé un médicament servant à la base pour guérir certaines maladies des poissons: le FURAN-2.
( nous ne savons pas si il est disponible en France)
Ce médicament en comprimés est efficace contre une grande variété de maladies bactériennes pour les poissons d'eau douce et d'eau de mer. Lors de l'introduction des comprimés dans le bac, l'eau devient verdâtre mais sans incidences sur le bac, et la couleur peut etre enlevé avec du charbon actif.
Ce médicament est utilisé pour traiter les maladies comme l'hydropisie, furunculosis, la maladie des ouies, la putréfaction des nageoires.
Ingrédients du FURAN-2: nitrofurazone 60mg, furazolidone 25mg, bleu de méthylène 2mg.

LE TRAITEMENT DE LA VARICELLE: MODE D'EMPLOI
Il faut pour la procédure de traitement:
- Un 1er sceau avec de l'eau du bac (10 litres)
- Une capsule de FURAN-2
- Un 2eme sceau d'eau du bac pour laver la colonie apres le traitement ( Than Nguyen fait cela pour supprimer tous les risques envers les autres poissons et coraux du bac mais il signale également que après les traitements il n'y a jamais eut d'incidences sur les animaux du bac)
- Mettre une capsule de FURAN-2 dans le 1er sceau et agiter jusqu'à ce que l'eau devienne verdatre
- Mettre la colonie de Zoanthus dans le sceau pendant 15-20 minutes
- Puis transférer la colonie dans le sceau d'eau propre et agitez celle-ci pour la nettoyer légèrement et remettez là dans le bac à un endroit ou le brassage est vigoureux. (les polypes seront un peu vert, la coloration disparait en 2 jours)
- Refaire ce traitement deux fois mais espacé de 24 heures. Laisser ensuite la colonie se reposer 7 jours, et recommencer le traitement plusieurs fois si nécessaire, jusqu'à la complète guérison.
Une augmentation de la température et de la périodicité des changements d'eau pendant le traitement sur le bac principal est bénéfique pour les Zoanthus.

INSTRUCTIONS RECOMMANDÉES POUR LE TRAITEMENT A LONG TERME
1ere semaine:
Jour 1: le 1er traitement a commencé par une immersion de 20 minutes
Jour 2: le 2ème traitement a commencé par une immersion de 20 minutes
Jour 3: le 3ème traitement a commencé par une immersion de 20 minutes
Laissez la colonie se reposer pendant une semaine dans le bac principal.

2 ème semaine:
Jour 1: le 1er traitement a commencé par une immersion de 10 minutes
Jour 2: le 2ème traitement a commencé par une immersion de 10 minutes
Jour 3: le 3ème traitement a commencé par une immersion de 10 minutes

LES DIFFÉRENTES ÉVOLUTIONS DU TRAITEMENT

La bouture à son arrivée: on voit l'attaque de la varicelle sur une partie de la colonie

La bouture hors de l'eau, nous distinguons bien les différentes taches blanches

La colonie après le premier traitement

La colonie après le deuxieme jour

La colonie après le troisième jour de traitement: on note la régression de la maladie

La colonie une semaine et demi apres le traitement, les polypes sont presque tous ouverts
Le FURAN-2

Par contre, nous ne savons pas si ce médicament est disponible facilement en France, mais avec quelques contacts on peut certainement en faire venir des USA.

Traduit de : http://www.zoaid.com