Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo : Janvier 2007

numéRo 9 : nanoZine a 1 an !

Le fonctionnement en mode Blog est resté des plus aisé permettant à chacun d’apporter sa pierre et de construire ensemble rapidement selon les disponibilités de chacun.
L’impulsion de départ est restée intacte renforçant les ramifications à travers les sites, blogs et développements personnels, nanoZine étant le lien principal entre tous.
La preuve que la mise en commun des informations est bénéfique !

« FNR » (Francenanorecif) est maintenant une communauté autonome affirmée avec la détermination et efforts de chacun. L’esprit artisanal et familial de tous y est pour beaucoup, et bien plus qu’un simple nom de domaine. D’échanger librement sans grande contrainte est un des atouts important à conserver, la liberté n’a pas de prix !

Le Nouveau forum hébergé par un professionnel comme le site nous augure un fonctionnement optimum avec une administration et modération plus aisée.
Actuellement en rodage et en cours de finition vous pouvez le tester à votre guise, il remplacera ensuite le forum Aceboard.

La sortie de 2 livres spécialisés Français sur les Nano ainsi que des articles dans la presse spécialisée montre bien maintenant une connaissance du domaine et technique « Nano » renforçant encore la communauté.
Une avancée supplémentaire dans la littérature française dont nous pouvons être fiers.
Les professionnels français ne s’y trompent pas et cela nous amène à une perspective d’avenir plus ouverte j’espère.

Nous vous souhaitons une bonne année 2007 et particulièrement pour l’aboutissement de vos projets « Nano »
Merci à tous.

Andycam

Littérature française :
  • Les petits aquariums marins - Micro & Nano-récifs (aux éditions Animalia)
  • Petits aquariums récifaux - Guide pratique du débutant (aux éditions Eugen Ulmer)
Nouveau forum en rodage :
http://forums.francenanorecif.com

Au sommaire du numéro de Janvier :
  • Thor amboinensis – 27-L
  • Les Zoanthidae (première partie) – JLC
  • Comment préparer les animaux au transport - JLC
  • Une nano-salle de culture – SingingLarvae
  • De l’eau et du sel – JLC
  • Le projet 'Graines de récif' (version 'lite') - JLC
PS (de JLC) : Le projet K2 est toujours vivant ! Comme tout bon projet hexagonal il prend un peu de retard (excès chronique d’optimisme ?). Mais cela avance, Stéphane (Coyote) a maintenant un prototype de série du spot et c’est moi qui ralentit avec la carte contrôleur qui n’est pas encore réalisée. Bon, encore un peu de patience, c'est pour cette année, promis…

Thor amboinensis (De Man, 1888)



Rubrique : Animaux
Auteur : 27-L
Niveau : Débutant
Arthropoda/Crustacea/Decapoda/Hippolytidae/Thor amboinensis

Petite crevette de 1,5 à 2,5 cm de long connue également sous le nom de "Crevette Sexy" ou mieux encore en anglais "Sexy anemone shrimp", ce qui nous donne une première indication de relation avec une anémone.

En fait en milieu naturelle elle affectionne vivre sur (ectocommensal) et à proximité d'une anémone telle que Heteractis aurora mais ne dédaigne pas d'autres anemones ou coraux tel qu e Cryptodendrum adhaesivum, Actinodendron sp, Megalactis griffithi, Pocillopora damicornis, Tuniciers, anémone tube, Epicystis crucifer.


Ayant une espérance de vie dépassant 5 ans elle est une hôte parfaite de nos nanos, elle possède un esprit grégaire,un comptage est arrivé à une moyenne de 2,3 individus par hôte (Wirtz 1997). Il est donc sensé de se procurer au moins 3 individus. A la différence de certaines lysmatas, comme wudermanni, elle est peu farouche et passe son temps à découvert, sa rapidité à "bondir" d'un coup de queue en cas de danger explique peut être également se comportement qui ravira vos yeux.
La présence d'une anémone, peu recommandable dans un nano, n'est pas une nécessité, elles passeront la journée à fouiller vos pierres vivantes à la recherche de nourriture et le soir venu choisiront un corail pour y passer la nuit. Les aquariophiles l'ont vu dans des sarcophytons, caulastreas (Géraud), Euphyllia ancora, Discosomas, Seriatopora hystrix, Heteractis crispa, ici un euphyllia glabrescens:



On la dit fragile à des écarts de salinité, PH et à un fort taux de nitrate mais nos nanos correctement entretenus lui offre un environnement de choix. Comme toute crevette il faut éviter toute carence en iode pour que les mues se passent sans problème. En résumé vous aurez compris que cela implique d'avoir un osmolateur, un bon brassage de surface et de pratiquer des changements d'eau régulier, ce que vous faites déjà....

A la diffèrence des grands bacs nos nanorécifs sans prédateur tel que certains "hawk fish" lui donneront un confort l'incitant jusqu'à la ponte:


La différenciation sexuelle est assez aisée, les femelles sont nettement plus grosses que les mâles

Un sol sableux lui offrira un repas de choix sous forme d'animalcules mais elle ne dedaignera pas des nourritures tel qu'oeux de poisson, arthémias ou de simples comprimés pour poisson de fond.


Et maintenant place à la dance qui lui vaut le nom de sexy :





La famille des Zoanthidae (première partie)

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Les Zoanthus
Embranchement : Cnidaria
Classe : Anthozoa
Sous classe: Hexacorallia
Ordre: Zoanthidea
Non commun : Anémones coloniales, anémones incrustantes.

Les Zoanthus font partie des coraux ‘mous’ (dépourvus de squelette). Ils ressemblent à de petites anémones charnues possédant de très courts tentacules, d'un diamètre d'un centimètre environ pour une hauteur de deux à trois centimètres. Les colonies sont très denses et forment un tapis de polypes excessivement esthétique. Il est même possible de les confondre au premier regard avec les coraux durs de la famille des faviidés. Les polypes se propagent spontanément par division sur des substrats inertes constitués généralement de squelettes de coraux morts (nos pierres vivantes). Dans de bonnes conditions la colonie est rapidement compacte et occupe alors de façon homogène la face exposée à la lumière du support. Cette espèce n’est pas particulièrement invasive et ne pose pas de problème sauf dans les aquariums destinés à n’abriter que des SPS (coraux durs à petits polypes).
Les Zoanthus sont symbiotiques, c'est-à-dire que ces animaux hébergent des algues unicellulaires dans leurs tissus et que celles-ci pourvoient à une partie de leur besoin alimentaire. La photosynthèse effectuée par ces zooxanthelles suffit même très généralement pour les maintenir dans un aquarium et une bonne source d’éclairage garanti d'assurer leur bien-être. Mais les Zoanthus sont aussi capables de capturer de petites proies, comme les nauplies d’Artemia. Les zooxanthelles sont très généralement de couleur brune ou beige et les Zoanthus les plus colorés sont, hélas, aussi ceux qui demandent une plus grande part de zooplancton. Si vous souhaitez conserver des Zoanthus aux couleurs éclatantes et inhabituelles essayez de les nourrir avec des particules fines et en les plaçant dans des situations un peu moins éclairées que les Zoanthus se nourrissant exclusivement de leurs algues symbiotiques et qui sont, certes, véritablement jolis mais aussi moins spectaculaires et où seul le disque oral apporte une touche de couleur (souvent vert) dans un polype à dominante marron foncé.
Dans tous les cas l’éclairage HQI n’est pas indispensable. Les polypes sont fermés pendant la phase nocturne.

Les Zoanthus demandent un brassage modéré mais supportent aussi des périodes de brassage énergique ceux-ci étant solidement fixés au substrat. Il ne faut cependant pas que la force du courant oblige les polypes à se refermer.
Les Zoanthus ne sont pas particulièrement agressifs lors des luttes chimiques et compétition pour l'occupation du territoire. Ils peuvent être associés à d’autres coraux mous, également parents des anémones, comme les Discosomas.

La propagation est facile, il suffit de décoller le manteau (stolon) avec une lame de cutter et de fixer le greffon sur son nouveau support par ligaturage , cette technique est préférable, pour les Zoanthus, à la colle cyanoacrylate qui est une solution alternative utilisée généralement avec les coraux mous.
En conclusion : Le développement harmonieux, la beautée des différentes variétés, leur facilité de conservation ainsi que leur petite taille en font un corail de choix pour un nano-aquarium récifal

Cet article est inspiré du travail collaboratif de FRANCENANORECIF
Suivre également le projet : La communauté du Zoanthus

Crédit photographiques : Geka, Ironik et JLC

Comment préparer les animaux au transport

Rubrique : Technique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Avertissement : Ces quelques conseils sont acceptables pour un amateur désirant faire un déménagement ou un échange mais sont insuffisants pour un usage plus professionnel.

Isolation thermique
Nos animaux tropicaux supportent très mal les variations rapides de température ainsi que les valeurs qui s’écartent de leur standard. Aussi des précautions sont impérativement prises pour que les valeurs maximale de 28° et minimale de 18° ne soient pas franchies sous peine de perte des animaux. Il est, bien entendu, idéal de faire le transport dans un véhicule climatisé et cela pendant les saisons et périodes météo les plus clémentes. S’il est parfois possible de planifier ce déplacement il faut avouer que c’est rarement le cas. Il faut alors mettre en place des solutions palliatives et cela en fonction des conditions climatiques. D’autre part le transport en soute d’avion nécessite toujours de bonnes précautions : Exposition au soleil lors du chargement et au froid dans la soute pendant le voyage. La forte chaleur est très mal supportée car elle influe sur le métabolisme et aussi la quantité de gaz dissous dans l’eau, en particulier l’oxygène, et cela peut conduire à une asphyxie des animaux.

Le grand conteneur
Les meilleurs conteneurs sont ceux utilisés par les professionnels mais à défaut une glacière type ‘camping’, ou de transport de biberons pour bébés, en polystyrène convient très bien. Le conteneur est recouvert, ou non, de tissus ou de plastique dur, ce qui peut être utile si on désire renforcer la résistance aux chocs : Voyage en soute d’avion par exemple. Les animaux ne sont généralement pas placés directement dans la glacière, à l’exception des grandes pièces de corail, mais conditionnés dans de plus petits récipients.

Le petit conteneur individuel
Les sacs en polyéthylène transparent, que votre revendeur peut vous fournir mais qui sont également disponible en VPC, ont l’avantage de la souplesse et s’adaptent facilement à la place disponible dans le grand conteneur. Ils autorisent aussi de recourir au gonflage à l’oxygène. En revanche ils sont assez fragiles et les pots en plastique ou en verre hermétiques conviennent aussi bien pour les coraux et petits invertébrés. Attention avec les coraux durs coupant et les poissons chirurgiens qui peuvent percer les sacs plastiques avec leur scalpel. Dans le cas d’utilisation de pots il faut un nettoyage parfait avant l’utilisation. Lors d’un transport aérien la pression externe varie et il faut prévoir que les récipients étanches acceptent ces variations.
Julian Sprung signale une méthode de transport des coraux durs en sacs maintenus simplement humides mais il ne faut pas prendre le risque que le corail ne sèche de trop. Cela est certainement possible avec les coraux du platier récifal confrontés régulièrement aux marées basses. Cette technique est également possible avec les pierres vivantes ou les grandes pièces de coraux fixés sur des pierres pour limiter le volume d'eau à transporter.
Ces petits conteneurs sont des systèmes fermés, c'est-à-dire des récipients clos de manière étanche. C’est la solution la plus simple à mettre en œuvre. Sachez que des systèmes de transport ouverts, avec diffuseurs d’air ou d’oxygène, voire un chauffage, alimentés par batterie, sont aussi possibles mais pour un amateur ce sont des solutions plus adaptées au stockage provisoire pendant une réfection de l'aquarium qu’au transport.

La chaleur massique
L’air du conteneur est un bon isolant mais a une très mauvaise 'chaleur massique' aussi il faut essayer d'améliorer cela en augmentant la ‘masse’ mise à température pour augmenter le temps pendant lequel elle sera acceptable. Le plus simple est d’utiliser des conteneurs individuels de grande capacité qui augmentent naturellement la quantité d’eau. L’eau prélevée dans l’aquarium peut alors être importante. Il faut prévoir son remplacement partiel pour pallier à la baisse de niveau dans l'aquarium. Une autre bonne pratique consiste à mettre des poches remplies de gel conservant la température (ou liquide eutectique). Les poches sont mises précisément à la température de l’eau de l’aquarium au bain-marie avant leur utilisation (ne pas chercher à chauffer même de quelques degrés, cela peut avoir un effet inverse à celui espéré). A défaut de ces poches de simples bouteilles d’eau conviennent mais il est alors préférable d’avoir des conteneurs individuels de plus grand volume.

Climatisation
Dans le cas d’un transport assez long en voiture non climatisée il peut être utile de disposer soit d’un refroidisseur Peltier, soit d’un petit radiateur, pour remettre une poche de gel à la bonne température. Des poches chauffantes contenant de l’acétate de sodium permettent aussi de restituer de la chaleur sur une simple pression. Cela peut être utile si on prévoit un abaissement très important de la température. L’utilisation sans risque n’est cependant pas facile car l’élévation locale de température atteint 50°. Il est vraiment préférable de bien isoler thermiquement plutôt que d’essayer de climatiser le conteneur.

Conservation du taux d’oxygène
Une autre préoccupation lors du transport des poissons est la conservation du taux d’oxygène et la réduction du taux de gaz carbonique. Pour cela les poissons sont placés dans des sacs remplis que partiellement et contenant une partie importante d’air. L’agitation et le stress augmentent la respiration et pour réduire cet effet le sac est rapidement placé dans l’obscurité pour tenter de calmer l’animal.
Pour augmenter la surface de contact air/eau il est possible de ranger le sac à l’horizontal dans le conteneur isotherme de transport. L’agitation de la surface pendant le transport suffit généralement aux échanges gazeux.
L’élévation de la température réduit aussi les concentrations d’oxygène aussi des précautions supplémentaires sont prises lors des fortes chaleurs et pour ne pas dépasser la limite des 28°. Cette dernière remarque est bien entendu valable avec les invertébrés. Il est même préférable d’abaisser légèrement et progressivement, de deux ou trois degrés, la température habituelle de conservation des animaux, ce qui ralentit leur métabolisme. En revanche le retour à la température normale pendant la phase d’acclimatation risque de déclencher naturellement un abaissement du pH (par augmentation du taux de CO2) et même l’apparition d’ammoniac excessivement toxique. Le réchauffage de l’eau de transport tient compte de ce paramètre et il est préférable, dans le cas d’un voyage très long où l’on suspecte une pollution par déjections, d’opérer un échange partiel d’eau pour remonter progressivement la température et non pas un simple bain-marie.
Il faut noter que l’abaissement du taux d’oxygène et du pH lié à l’augmentation du taux de CO2 se produisent rapidement, pratiquement dès la première heure du transport.
Les professionnels utilisent des solutions tampons pour limiter les effets d’abaissement du pH, éventuellement des zéolithes comme régulateur de l’ammoniac ou encore de l’eau oxygénée pour l’amélioration de la concentration d’oxygène, je déconseille l'emploi de ces méthodes à l’amateur.

Gonflage du sac à l’oxygène
C’est une bonne solution en prévision d’un transport d’un poisson de grande taille pendant une longue période. Votre revendeur peut certainement vous aider pour le gonflage des sacs à l'oxygène. Des locations de bonbonnes sont aussi possibles dans les magasins de bricolage [poste à souder] ou de matériel médical. L’utilisation d’oxygène n’a pas de contre-indication avec les poissons, en revanche elle n’est pas mise en oeuvre dans le cas de transport d'invertébrés, en particulier de coraux.

Limitation de la population
Chaque sac ne contient qu’un animal pour réduire les risques d’agression mais aussi individualiser les besoins. Ainsi les moindres consommateurs ne sont pas pénalisés par un appauvrissement du milieu par un animal plus gourmant en ressources. Cela offre aussi la possibilité d’une capacité optimale faite pour chaque animal. D’une manière générale : Plus le volume alloué par animal est grand, meilleures sont les chances de réussite.

Sevrage et soins
Les déjections des animaux produisent des quantités d’ammoniac et d’ammonium pouvant être importantes. Les animaux sont donc sevrés 48H avant le conditionnement (plus aucune distribution de nourriture) afin de réduire une production rapidement toxique dans un si petit volume. Autres soins, pour garantir les meilleures conditions, une bonne propreté est essentielle : les coraux sont au maximum débarrassés de leur mucus avant le transport, les pierres débarrassées des sédiments, etc.

Chocs
Il faut éviter les chocs entre pierres, coraux, animaux. Un peu de mousse de perlon (ouate filtrante blanche) non tassée permet de caler les pierres et coraux. C’est aussi un moyen d’assurer une accroche possible aux invertébrés comme les crevettes, et cela sans aucun danger, ce qui n’est pas le cas si on place une petite pierre qui risque d’infliger des blessures aux animaux lors des mouvements et secousses du transport. Ce support est également complètement neutre, ce qui n’est pas le cas des végétaux qui, en se dégradant, risquent de provoquer une pollution de l’eau et n’apportent aucun bénéfice (pas de production de O2 en l’absence de photosynthèse).
Les coraux durs de petites tailles sont particulièrement fragiles, la solution consiste à les faire voyager piqués dans un morceau de polystyrène. Comme le polystyrène flotte à la surface de l’eau, les coraux voyagent ‘la tête en bas’ mais sans aucun inconvénient. Selon Peter Wilkens et Julian Sprung cette méthode peut être appliquée aux Xenia qui supportent assez mal les voyages.

Les chocs seront minimisés par un emballage individuel de chaque sac ou pot pour atténuer les vibrations (et cela améliore aussi la protection thermique) : ‘Chips’ en polystyrène, papier journal, papier ‘bulle’, etc. En aucun cas les sachets ou pots ne doivent pouvoir bouger dans le conteneur isotherme.

Agressions
L’idéal est d’individualiser le transport et pour cela de disposer d’un conteneur par animal ou plante. Si cela n’est pas possible, il faut regrouper les animaux par famille ne risquant pas de s’agresser. Les coraux notamment se livrent des combats chimiques et il ne faut pas tenter d’en placer deux, d’espèces différentes, dans le même sac. Les animaux peuvent également se livrer des combats physiques, exacerbés par la petitesse du territoire et les collisions répétées (même lorsqu’il s’agit de couple habituellement paisible, crevettes Stenopus par exemple).
En revanche le fait d’être enfermé dans un petit volume n’affecte en rien la survie des animaux.

Spécial échinodermes
Les échinodermes (oursins, étoiles de mer) risquent de mourir s’ils sont exposés à l’air. Il faut donc les capturer et les relâcher sous l'eau dans l’aquarium mais aussi les maintenir immergés pendant toute la durée du transport. Pour cela le sac servant au transport des échinodermes sera complètement rempli d’eau, toute bulle d'air chassée.

Pour finir
A la fin du transport, tout ce petit monde doit retourner dans l’aquarium. La technique est décrite dans le nanoZine de décembre : Une procédure d'acclimatation rapide en 4 étapes

Une nano-salle de culture

Rubrique : Technique
Auteur : SingingLarvae
Niveau : Tous

Pourquoi pas une (nouvelle) culture ?

Depuis quelque temps, les récifalistes s’intéressent de plus en plus à la maintenance de coraux non hermatypiques, c'est-à-dire de coraux non photosynthétiques. La maintenance de tels coraux (encore rare au niveau de nos nanos et autres micros) requiert une alimentation le plus souvent distribuée sous forme de phytoplancton (micro-algues) ou zooplancton (rotifère, Artémia ou copépodes). Certains préfèrent eux offrir à leurs pensionnaires photosynthétiques (comme par exemple les Ricordeas, Zooanthus, etc) un complément alimentaire pour permettre un développement optimal de leurs souches. Là encore, la solution Phyto/Zoo est souvent employée. Mais on peut (doit) aussi envisager l’utilisation d’une telle alimentation pour élever des animaux issus de reproduction au sein de nos propres aquariums, comme c’est déjà le cas pour les poissons clowns, crevettes et autres Pterapogon kauderni. Pensez donc : votre propre élevage de Lysmata sp. !!

Dans tous les cas, on a le choix entre utiliser des produits « concentrés » en provenance du commerce (qui se garderont quelques semaines au réfrigérateur dans le cas de phytoplancton) ou bien s’essayer à une culture maison : installer sa propre nano-salle de culture !

Rapides rappels de biologie

Avant de se lancer dans la construction et la culture de nos nouveaux pensionnaires, faisons plus ample connaissance avec ces derniers.

Phyto = phytoplancton = micro-algues

Par phytoplancton, on entend généralement des micro-algues. Ces dernières ne nécessitent pas grand-chose pour se développer : de l’eau de mer, différents nutriments (phosphates, azote et traces d’éléments minéraux principalement) et surtout de la lumière !

La croissance des micro-algues suit une courbe bien définie, caractérisée grosso-modo par 4 phases :

  1. Une phase de latence, que l’on pourrait traduire par un temps d’adaptation aux nouvelles conditions de culture.
  2. Une phase de croissance exponentielle, les cellules se multipliant au maximum de leur capacité, mettant à profit l’ensemble des nutriments présent dans le milieu. C’est durant cette phase qu’une micro-algue présente le meilleur profil nutritionnel.
  3. Une phase stationnaire, les nutriments sont épuisés et/ou certains composés issus de la multiplication cellulaire viennent limiter la reproduction.
  4. Une phase rapide de décroissance, les cellules meurent, induisant une pollution importante du milieu ; on parle de crash de la culture.
Dynamique de croissance des micro-algues (Schéma : Aquoa.net)

On le voit, l’intérêt du récifaliste est de maintenir sa culture de phytoplancton le plus possible en phase 2 ; celle exponentielle. Dans la pratique, on oscille souvent entre les phases 1 et 3.

Parmi les milliers d’espèces de phytoplancton, un très grand nombre de souches peut être cultivé (certaines banques alguales comptent plusieurs centaines, voire milliers d’espèces au sein de leur catalogue). Dans la pratique, seules quelques espèces sont utilisées (pour la plupart ces dernières le sont également en aquaculture) ; les plus courantes sont au nombre de 4 : Chlorella sp. , Nannochloropsis sp. , Tetraselmis sp. et Isochrysis sp. Chacune possède ses propres caractéristiques que l’on pourrait résumer dans le tableau suivant :



Points positifsPoints négatifsCouleur
Chlorella sp.Très bon aliment pour les rotifèresProfil nutritionnel peu satisfaisantVert foncé
Nannochloropsis sp.Culture excessivement facilePeut contaminer d’autres souches du fait de sa facilité d’adaptationVert clair
Tetraselmis sp.« grosse cellule » (alimentation du corail), bon profil en acides gras, bon enrichissement pour les rotifères Tend à sédimenter si le brassage de la culture est insuffisantVert très foncé
Isochrysis sp.Très bon profil en acides gras, excellent enrichissement pour les rotifèresLa phase 3 est relativement courte, d’où une attention particulièreBrun

D’un point de vue pratique, la maintenance de 3 espèces n’est pas nécessaire pour des cultures à but « alimentation de coraux » ; une seule d’entre elle suffira. Dans le cas d’une utilisation du phytoplancton et/ou zooplancton pour élever de jeunes larves de poissons ou de crustacés, on peut conseiller un mélange à 50% d'Isochrysis sp. et de Tetraselmis sp. (le profil nutritionnel étant alors complet au niveau acides gras).La culture de phytoplancton se fait généralement à température ambiante (18-20°C), en milieu saumâtre (environ 20 gr de sel par litre ) et sous un éclairage permanent. Il est parfois recommandé une photopériode comportant une courte phase d’obscurité (par ex. 20h jour – 4h nuit). Dans tous les cas, des néons type Grolux sont parfaitement adaptés.

Zooplancton = Rotifères = Brachionus plicatilis (ou presque)

Malgré les très nombreuses espèces animales présentes dans ce que l’on appelle le zooplancton, seules 2 espèces sont couramment cultivées : les Artémias et une espèce de rotifère : Brachionus plicatilis. C’est cette dernière qui est la plus intéressante pour les récifalistes de par sa petite taille et sa bonne tenue en eau marine.

B. plicatilis est un fait un tout petit ver (phylum des Rotifera) qui peut se nourrir indifféremment de phytoplancton ou de nourritures inertes (aliments spécialisés ou même… levure de boulanger !). Cette espèce ne présente pas un bon profil nutritionnel, mais on lui reconnaît la faculté d’ « emmagasiner » les nutriments absorbés. Il faut donc considérer les rotifères comme un transporteur vivant de substances nutritives (on parle d’enrichissement), d’où l’impératif de bien les nourrir !

L’immense avantage de B. plicatilis par rapport à de nombreuses espèces est sa reproduction qui peut être asexuée ou sexuée. Un seul individu peut, si les conditions sont bonnes, donner rapidement naissance à 3 ou 4 clones de lui-même, clones qui se multiplieront eux-mêmes par la suite. On peut donc, à partir d’une petite souche, produire rapidement de grandes quantités de rotifères. Une culture en bonne santé présentera sous une forte loupe ou un microscope des rotifères circulant rapidement dans le milieu et porteurs de nombreux œufs.


Cycle de vie schématisé de B. plicatilis (Schéma: K.L. Schultz)

Cette espèce se cultive de préférence dans une eau saumâtre (20 à 25 gr /litre) et de 20 à 27°C (25°C étant une température optimale). Ces animaux étant relativement sensibles au taux d’ammoniac, il convient de renouveler fréquemment l’eau de culture (par exemple lors de l’ajout de phytoplancton). De même, il faut éviter de trop grands chocs osmotiques (variations brusques de salinité, par exemple lors de l’ajout de phytoplancton ou lors de l’introduction dans l’aquarium).

Une nano salle de culture

Matériel technique

Pour monter une nano-salle de culture, il vous faudra réunir le matériel suivant :

  • Bouteilles d’eau minérale, soda, etc…., de 1.5 litres à 5 litres
  • Pompe à air et tuyaux à air
  • Eau de javel contenant exclusivement de l’hypochlorite de sodium (et aucun autre composé) ; à défaut un four à micro-ondes
  • Eau du robinet / Eau osmosée
  • Sel synthétique
  • Dans le cadre d’une culture de phytoplancton : un engrais liquide pour plantes vertes, un tube fluorescent (les Grolux Sylvania sont parfaits pour cette utilisation)
  • Dans le cadre d’une culture de rotifères : un tamis à plancton de 100µm, à défaut, un filtre à café « permanent » (filtre en mailles plastique), une culture de phytoplancton, éventuellement de la levure de boulanger, un petit aquarium et une résistance

Nano salle de culture (phyto- et zoo-plancton) (Photos : Advance Aquarist Online Magazine)

Généralités

La culture de tels micro-organismes (phyto- et/ou zoo-plancton) ne présente aucune difficulté tant que l’on respecte quelques règles de bases :

  • Tout le matériel doit être systématiquement désinfecté
  • Chaque espèce / souche ne doit en aucun cas être mélangée avec une autre (sous peine de voir une seule espèce supplanter toutes les autres)
  • Toute culture qui présente une odeur, un aspect (mousse, couleur), etc. peu ragoûtant devra être immédiatement éliminée.

La stérilisation est une des étapes qui doit être la plus soignée, bien qu’assez contraignante. On utilise pour se faire soit de l’eau de javel (vérifier sur l’étiquette qu’elle ne contienne que de l'hypochlorite de sodium) soit un four à micro-ondes.

Pour une désinfection à l’eau de javel, ajouter environ 2 ml d’eau de javel par litre d’eau à désinfecter. Laisser l’ensemble reposer 24 heures, puis aérer fortement durant 4 heures minimum. L’eau de javel étant un composé volatil, il ne restera que de l’eau stérilisée et vous n’aurez plus qu’à ajouter votre sel synthétique (environ 20 gr -s de sel par litre). L’avantage de cette méthode est que l’on peut stériliser ainsi tout à la fois le récipient de culture (nos bouteilles d’eau minérale), le tube d’aération et l’eau !

Le four à micro-ondes permet de stériliser efficacement l’eau : il suffit de placer la quantité souhaitée dans un récipient, de passer l’ensemble à puissance maximale durant 2 minutes (l’ébullition n’est pas requise) et de transférer le tout, une fois refroidi dans une bouteille préalablement lavée et soigneusement rincée. Ajouter le sel et c’est prêt !

Protocole simplifié de culture de Phyto

La culture de zooplancton doit se faire en permanence sous illumination, les Grolux de Sylvania conviennent parfaitement bien, mais toute source lumineuse peut convenir. Pour grandir, le zooplancton ne vous demandera que cela, une aération forte (un tuyau à air branché sur une petite pompe) et une petite quantité de nutriments, ajoutés sous la forme de 5 gouttes d’engrais liquide par litre de culture (en plus bien sûr de l’eau de mer stérile !).

L’objectif étant de maintenir en permanence la souche de phytoplancton en phase 2, la méthode la plus simple est celle dite de culture en "batch" : on introduit dans une bouteille de culture un petit volume de phytoplancton appelé inoculum (on recommande d’introduire 100 à 200 ml pour 1 litre de volume) que l’on laisse se développer jusqu’à son optimum (en général au bout de 3, 5 jours). Une fois cet optimum atteint, soit on utilise cette culture pour en démarrer de nouvelles, soit on l’utilise pour alimenter son zooplancton ou son aquarium.

Afin de se prémunir de tout risque (crash, problème de contamination, etc.), il est recommandé de maintenir 4 à 6 bouteilles de 1,5 litres de culture en permanence dans la nano-salle de culture (par exemple, 2 bouteilles en phase de démarrage, 2 en phase intermédiaire et 2 « récoltables »). Ces 4 à 6 bouteilles permettront d’alimenter vos coraux en phytoplancton et de maintenir une petite culture de rotifères.

En résumé :

  • Milieu de culture : 1 bouteille de 1.5 litre avec 1 litre d’eau saumâtre stérile (20 gr -s de sel /litre) et 5 gouttes d’engrais liquide
  • Branchement de la bouteille de culture sur une pompe à air : bullage moyen à fort ; illumination continue par une source lumineuse (fluorescent)
  • Innoculum (mise en culture) : 100 à 200ml d’une culture de phytoplanctonexistante
  • Culture durant 3 à 4 jours
  • Récolte au bout de 4 à 5 jours, exploitable durant 2 jours environ

Protocole simplifié de culture de rotifères

La culture de rotifères demande un peu plus de « doigté » que celle du phytoplancton. En effet, comme indiqué auparavant, les rotifères sont sensibles à l’ammoniac (cela tend à réduire leur capacité de reproduction), mais aussi au manque d’aliments. Il faudra donc doser soigneusement les ajouts de nourriture !

Le démarrage d’une culture se fera là encore dans une bouteille d’eau minérale, d’un volume de 1.5 litres (petite culture) ou de 5 litres (grandes cultures) remplie d’eau saumâtre stérile. Il suffit d’introduire dans ce volume un inoculum de rotifères (environ 200 ml) et du phytoplancton (environ 700 ml dans le cas d’une petite culture et 2.5 litres dans le cas d’une grande culture) ; branchez le tout sur votre aérateur, le bullage devant être doux à moyen. Placez la bouteille dans un petit aquarium rempli d’eau dans lequel vous placerez une résistance réglée à 25°C (bain marie) ; de cette manière, on peut implanter plusieurs cultures en utilisant un seul thermostat.

En une petite semaine, la couleur de la culture va passer de vert à un vert-jaune. En observant soigneusement, on devra distinguer de nombreux petits points blancs : nos rotifères qui se sont multipliés ! Une culture saine et bien établie présentera une couleur oscillant entre le blanc cassé et le jaune et une très légère mousse sur le dessus ; les rotifères observés à la loupe auront de nombreux œufs et se déplaceront rapidement ; si ce n’est pas le cas, démarrez rapidement une nouvelle culture.

En prélevant chaque jour une portion d’une culture mature (de 5 à 15% du volume total suivant l’aspect de la bouteille), on pourra remplacer le volume prélevé par un volume égal de phytoplancton ou par de l’eau saumâtre stérile additionnée d’un peu de… levure de boulanger ! La levure de boulanger (attention, la véritable levure de boulanger !) peut effectivement être utilisée pour nourrir vos rotifères. Pour se faire, diluez quelques grammes dans un peu d’eau saumâtre stérile et ajoutez de 5 à 15 gouttes dans votre culture.

Le volume récolté quotidiennement peut servir à démarrer une nouvelle culture (on recommande là encore une culture par batch ; une bouteille ne devant pas excéder 2 à 3 semaines de production) ou à alimenter vos pensionnaires. Pour récolter les rotifères, passez le milieu de culture récolté sur votre tamis à plancton ou à défaut votre filtre à café « permanent », rincez rapidement à l’eau de mer puis introduisez dans votre aquarium, brassage et écumeur coupé.

En résumé :

  • Milieu de culture : 1 bouteille de 1.5 litres avec 700 ml de phytoplancton et 100ml d’eau saumâtre stérile (petite culture) ou 1 bouteille de 5 litres avec 2.5 litres de phytoplancton et 2 litres d’eau saumâtre
  • Température de culture : 25°C
  • Branchement de la bouteille de culture sur une pompe à air : bullage doux à moyen ; illumination non requise
  • Mise en culture : 200ml (700ml dans le cas d’une grande bouteille) d’une
    culture de rotifère existante
  • Culture durant une semaine
  • Récolte durant 2 à 3 semaines en prélevant de 5 à 15% du volume total
  • Alimentation journalière en remplaçant le volume prélevé par du phytoplancton
    ou de l’eau saumâtre additionnée de 5 à 15 gouttes de levure de boulanger
  • Récolte des rotifères en passant le milieu de culture sur un tamis à plancton (100 µm) ou à défaut un filtre à café « permanent », rincer rapidement à l’eau de mer puis introduire dans l’aquarium

Se procurer une souche

Pour démarrer vos cultures, le plus difficile sera de se procurer une souche de départ. Pour se faire, il vous est soit possible de passer par un ami maintenant déjà de telles cultures (renseignez vous auprès des clubs, forums, etc.), soit d’acheter directement vos souches. Vous trouverez ci-après quelques adresses :

  • Marine Life : Préférez les cultures de phytoplancton pures, non celles en mélanges !
  • Nauplium (encore en activité ?) : Nauplium, route d’Arles, 13270 Fos sur Mer
  • AlgoBank : Une banque alguale française. Les souches sont garanties 100% pures

Liens

De l’eau et du sel

Rubrique : Technique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Introduction.
Les changements d’eau sont conseillés pour diluer la pollution, en retirant notamment une partie des nitrates et des phosphates qui risquent de s’accumuler dans un aquarium. Son autre avantage est important : L’apport d’eau neuve pallie à une partie de la supplémentation des composants consommés naturellement par les organismes lors de leur croissance.

Dans un petit aquarium ces changements ont facilement un effet très significatif. Ils peuvent remplacer tout ou une partie du matériel d’épuration mécanique (écumeur, décantation, filtre externe) et celui chargé de la supplémentation en calcium, magnésium, carbonates (Réacteur A Hydroxyde, Réacteur A Calcaire, solutions bi-composants, buffer, etc.), ainsi que la micro-supplémentation : Iode, strontium, métaux et oligo-éléments.

Cela facilite beaucoup la tâche de maintenance au débutant confronté à une chimie complexe de l'eau où les multiples interactions et difficultés de dosages posent parfois des problèmes insolubles (!) : "J’augmente le pouvoir tampon de l’eau (dureté) en ajoutant du buffer et je constate que le taux de calcium diminue ! J’ajoute du chlorure de calcium et le taux de magnésium chute... Mon pH varie énormément, que faire ?, J’utilise un RAH mais mon taux de calcium a chuté brutalement, pourquoi ?, Faut-il ajouter des oligo-éléments ?", etc. Aussi mieux vaut-il d’éviter de jouer à l’apprenti chimiste et utiliser une méthode simple avant d’avoir acquis un peu d’expérience et de pondération.

L’ajout d’un sel équilibré permet, à priori, de ne pas commettre d’erreur et d'avoir une situation maintenue à peu près correctement... Alors, le changement d'eau, une solution parfaite pour nos nano ? Oui, tout du moins, si on respecte quelques règles de bon sens.
Un changement d’eau c’est quoi en fait ? Eh bien c’est :
  • Un choix d’ingrédients
  • Une préparation
  • Un protocole, ou guide d'utilisation
Le choix des ingrédients. Cela semble simple, il n’y a que deux composants : De l’eau et du sel… En fait il faut faire les bons choix.

L'eau douce, la qualité d’abord. Un des objectifs avoué du changement d’eau est la réduction des produits polluants, autant s’assurer que l’on n’en introduit pas ! La meilleure précaution est d’utiliser soit de l’eau osmosée, soit de l’eau minérale en bouteille.

L’eau osmosée est la solution ‘classique’ et l'achat d'un osmoseur est un bon investissement car un aquarium récifal utilise une assez grande quantité d’eau que cela soit pour les changements périodiques et aussi ceux nécessaires à la compensation de l’eau évaporée. Il suffit d’acheter un appareil de bonne qualité et de bien l’entretenir (il faut penser à changer cartouches filtrantes et membranes selon les recommandations du constructeur, attention au matériel d'occasion).

L’eau minérale en bouteille est l’alternative, économiquement possible avec un très petit aquarium (moins de 100 litres). La sélection de l’eau passe simplement par la lecture de l’étiquette : Un taux de nitrates (NO3) inférieur à 1mg/l est une excellente indication.

En ce qui concerne le taux de minéralisation : Pour une préparation d’eau salée il vaut mieux une eau douce et un pH proche de 7 (ni trop de calcium ni trop de carbonate pour faciliter la dissolution du sel). Mais si c’est pour une compensation d’eau évaporée, sans passer par un RAH (réacteur à hydroxyde de calcium), une eau plus dure, contenant calcium et magnésium convient mieux pour supplémenter partiellement l'aquarium. L'eau de marque 'Cristalline' a une bonne réputation sur les forums, cependant celle-ci semble avoir diverses sources et sites de production et certains sont moins recommandables. Pour cette raison je ne cite pas de marque et je conseille de toujours lire l’étiquette avant d’acheter un pack. C’est un très bon choix si l’eau est correctement sélectionnée et que son coût est acceptable (à vos calculettes !).

Enfin l’eau du robinet ne convient que rarement car trés (trop) souvent les nappes phréatiques sont polluées par les rejets agricoles et industriels. L'analyse systématique ou tout du moins très régulière est impérative, on recherche les nitrates ‘marqueur’ de la qualité globale de l’eau. Difficulté supplémentaire des additifs sont ajoutés par les distributeurs, ceux-ci sont destinés à l’assainissement des germes pathogènes ou encore à la protection du réseau, citons par exemple : Chlore, ozone, UV, produits de neutralisation du tartre, etc. L’eau peut aussi véhiculer des particules 'récupérées' pendant son cheminement dans le réseau (métaux lourds). Cela nécessite une étape supplémentaire de préparation pour réduire leur effet négatif sur les animaux de l’aquarium. Utiliser de l’eau du robinet est, certes, une solution peu coûteuse, mais elle est cependant risquée (le jeu en vaut-il la chandelle ?). A l’exception de quelques chanceux bénéficiant d’une source non polluée (mais cela va devenir de moins en moins fréquent) il vaut mieux purifier l'eau de conduite par un osmoseur.
Le Sel. Il est rassurant de faire un choix consensuel : Instant Ocean, d’Aquariums Systems (pour ne pas le citer) est la référence généralement admise car assez neutre. C’est certainement une bonne sélection, mais j’ose quelques remarques. AS propose aussi un sel qualifié de ‘récifal’. Celui-ci est 'enrichi' pour mieux convenir à une utilisation dans un milieu où essentiellement le calcium mais aussi carbonates, magnésium, etc. sont puisés directement de l’eau, ingrédients vitaux au métabolisme des organismes marins, en particulier pour constituer leur squelette calcaire. Ce sel, Reef Cristal est donc préférable ? Probablement mais sa composition diffère de celle de l’eau naturelle. Les résultats sont cependant globalement bons. Je signale que je fais toujours un goutte à goutte avec ce type de sels car je les soupçonne de perturber les concentrations normales de l’aquarium (une éventuelle modification des paramètres comme le pH est possible). Les sels de type Red Sea sont plus naturels, je les préfère dans le cas de changements plus conséquents, en revanche, issus d’un processus naturel, ils apportent moins (?) de supplémentations et comportent un risque très minime d'importation d'éléments non désirés. Le sel qui semble faire l’unanimité est Tropic Marin, son prix est assez dissuasif mais (toujours l'avantage du nano) acceptable dans un petit volume. Tropic Marin vient de sortir une version 'Reef' (augmentation du taux de calcium au détriment des carbonates), comparaison par Tropic Marin à voir ici.

Pour faire votre opinion consultez le débat ouvert sur les qualités des sels sur le fil :
http://forum.aceboard.net/4978-1215-20626-0-arriverai-jamais.htm
D'autres informations sur la composition de l'eau de mer et celle des sels du commerce :
http://mars.reefkeepers.net/Articles/EauDeMer.html
http://mars.reefkeepers.net/Articles/ChimieEdM.html
http://www.recifal.fr/chimie.htm

Pour ma part j’applique une règle simple : J’alterne les marques, selon l’usage que j'en fais, pour gommer les éventuels défauts et bénéficier des avantages. Bien entendu, si vous trouvez un sel qui vous satisfait pleinement vous pouvez le conserver pour toutes les utilisations. Notez qu’en ‘primo remplissage’ lors de la mise en route, un sel moins 'riche' est conseillé pour éviter une aide supplémentaire à l'eutrohisation (apport excessif de nutriments). Petite précision : Le sel n'est jamais directement ajouté dans l'aquarium, même pour ajuster la salinité. Une forte concentration est extrêmement dangereuse pour les organismes vivants. Il est toujours préférable d'attendre et de monter (ou descendre) la salinité par petits palliés en effectuant des remplacements d'eau régulièrement.

L’eau de mer naturelle. C'est une solution appliquée avec succès par quelques amateurs, elle est cependant sujette à beaucoup de précautions (j'exprime les mêmes réserves que celles faites à propos de l’utilisation de l’eau du robinet). En effet les pollutions d'origines agricoles et industrielles qui dégradent nos rivières se déversent en final dans la mer. Le prélèvement près des côtes est donc largement aléatoire. Pour information la croissance des coraux dans certains lagons tropicaux est inférieure à celle constatée dans nos aquariums... Surprenant n’est-ce pas ? En fait les lagons sont souvent pollués par l’activité humaine (insecticides, etc.) qui réduisent de façon très significative la croissance normale des populations qui vivent dans ces eaux. Autre inconvénient (qui peut être aussi un avantage), l’eau de mer naturelle n’est pas inerte et peut dissimuler des passagers clandestins. Ceux-ci peuvent prendre la forme d'un apport de nourriture zoo et phytoplancton aussi bien que celle de parasites. La solution passe par un puisage en profondeur (qui n'est pas très facile à réaliser), complété par un filtrage efficace avant l’utilisation. L’avantage est que l’on dispose malgré tout d’une eau équilibrée en grande quantité. C'est acceptable sous réserve de tests systématiques prouvant l’innocuité du prélèvement. Notez aussi que la quantité utilisée doit être compatible avec la législation en vigueur.
La préparation. Tout d’abord cette règle simple : On verse le sel dans l’eau et non pas l’eau dans le sel, cela peut sembler aller de soi mais il faut le savoir. Quelle quantité de sel ? Pour répondre à cette question il faut savoir à quelle salinité on veut arriver. En fait on parle très souvent de densité à la place de salinité car la densité est un paramètre plus simple à mesurer (il est aussi possible d’utiliser l’indice [réfractomètre] ou la conductivité pour caractériser l’eau de mer). L’aquariophilie récifale reproduit la salinité des zones tropicales (Océan Indien, Indonésie, Mer Rouge, Caraïbes). Les concentrations en sels pour ces régions sont assez proches et stables tout le long de l’année (à l’exception d’effets très localisés durant de fortes pluies dans les lagons et près des côtes). Les valeurs de densité mesurées sont comprises entre 1023 et 1026. Dans nos aquariums récifaux, c’est la valeur haute de 1026 qui est recherchée, propice à la croissance des invertébrés. Cette densité varie très légèrement en fonction de la température. Comme l’air, l’eau chaude est ‘plus légère’ que l’eau froide aussi une petite correction est nécessaire pour avoir la valeur réelle. Faut-il 26 grammes de sel pour faire une densité de 1026 ? Réponse : NON, il en faut beaucoup plus, environ 38 grammes par litre. Un petit programme (très pratique) vous permet de calculer combien de sel est à peu près nécessaire pour obtenir une densité voulue :
http://www.webglaz.ch/artemias/ArmorDensity.html
(Attention il reste à intégrer le taux d'humidité contenu dans le sel, cette estimation ne suffit pas pour un résultat précis il faut mesurer la salinité avant utilisation.)

Prenez la précaution de fermer le sac de façon étanche, le sel est avide d’eau et va en absorber progressivement au fil des utilisations, changeant le poids nécessaire pour le même résultat. La bonne solution (merci Coyote) consiste à préparer toutes les doses individuellement ensachées à partir d'un paquet neuf, d'autres utilisent des bidons plastiques étanches, pour ma part je stocke le sel en refermant consciencieusement le sachet en le tenant fermé par une pince à linge.

Une fois les deux éléments en présence il faut les mélanger rapidement. Puis il faut attendre l’équilibre de la préparation, ce qui prend plusieurs heures : Température, quantité de gaz dissous, fin des réactions chimiques. La procédure habituelle consiste à brasser, par un bulleur ou une pompe de brassage, le mélange pendant 24H. Un thermoplongeur met le mélange à la température de l’aquarium. Même en cas d’urgence prévoir au minimum quelques heures pour que le mélange soit prêt à être introduit dans l’aquarium. A la fin de la période d’équilibrage il faut évaluer la salinité du mélange et celle de l’aquarium pour les mettre à la même valeur (en ajoutant soit de l’eau, soit du sel dans la préparation).

Pour se faire, le plus économique est de peser l’eau par l’intermédiaire d’un densimètre Si le mélange est à la température de l’aquarium, inutile de faire une correction, ce qui importe n’est pas tant la valeur absolue mais plutôt réduire la différence risquant d'entrainer un choc osmotique sur les animaux. A l’usage un réfractomètre apporte beaucoup de confort et n’est pas soumis aux défauts des densimètres (nettoyage minutieux des modèles à aiguilles, imprécision, fragilité et inconfort des modèles en verre). Si des additifs sont ajoutés (iode ou strontium par exemple) ils sont mis quelques minutes seulement avant l’utilisation qui se fait, dans ce cas, de préférence en fin de journée.
Le protocole. Il reste à verser le mélange dans l’aquarium. Bien entendu il faut d’abord retirer un volume équivalent dans l’aquarium. Si un filtre externe est utilisé, il est possible de tenir compte de ce volume en arrêtant et en isolant le circuit du filtre pour le nettoyer après le remplissage. Cette opération va malgré tout faire baisser le niveau d’eau dans l’aquarium. Il ne faut pas trop s’inquiéter car souvent les coraux et autres animaux sont résistants et supportent l’exposition à l’air (c’est souvent le cas des animaux du platier récifal pendant la marée basse). Il faut cependant faire attention aux échinodermes (oursins et étoiles de mer) qui supportent très mal une exposition à l’air même de très courte durée.

Avant de retirer l’eau il est possible de faire une tempête pour agiter les sédiments, en profiter pour nettoyer l’intérieur des vitres, siphonner ou clocher le sable, capter l’eau de surface, etc. Il est plus utile d’essayer de retirer une eau chargée en débris organiques et sédimentation excessive qu’une eau ‘propre’.

Si l’eau est retirée rapidement, généralement sans inconvénient, l’ajout se fera, malgré la préparation très consciencieuse, avec précaution. L’idéal est de faire cela en goutte à goutte dans la décantation ou à la sortie d’une pompe de brassage afin de disperser le mélange en évitant les concentrations locales.

Combien d’eau faut-il changer ? Vaste question, la réponse dépend de la configuration et de l’âge de l’aquarium, du nombre de grands animaux (poissons), des apports de nourritures, de l’équipement (présence d’un écumeur, d’une décantation), du résultat des mesures (NO3, PO4) et de l’observation attentive de l’aquarium. Ces paramètres pondèrent la fréquence et le volume des échanges.

Avec nos petits aquariums le changement d'eau n’est ni une grande corvée, ni un coût important. De plus les petits volumes ne sont pas aptes à conserver beaucoup de poissons (en-dessous de 100 litres seules quelques petites espèces sont possibles). Dans cette configuration le matériel peut être fortement réduit. Les changements d’eau assurent alors le rôle joué par les équipements de filtration mécanique. Mais n’oubliez pas que l’équilibre de l’aquarium repose toujours sur une autoépuration biologique fondée, notamment sur les pierres vivantes.

Changer un volume important est plus efficace que faire plusieurs changements pour un volume total équivalent. La pollution est ainsi plus rapidement diluée mais, en contre partie, le bouleversement risquant d’être apporté par de l’eau neuve, est également plus ressenti. Aussi il faut trouver avec, l’expérience, une juste mesure entre la fréquence des changements et le volume changé chaque fois.

Une bonne base consiste à changer entre 5% et 10% du volume par semaine. Changer un volume plus important est aussi plus efficace mais cela n'est justifié qu'en cas de problème ou de dérive importante.

De cette façon, vous acquerrez progessivement l'expérience et la maitrise nécessaire au maintien des paramètres de l’eau, sans trop de complication dans un premier temps, et lorsque le moment sera venu (vos premiers coraux durs, dans un an !), la mise en oeuvre d'un RAH ne sera qu'une formalité :-)
Lien connexe
http://www.reef-guardian.com/augmenter-kh-et-calcium-901-article.html

Graines de récif version 'lite'

Rubrique : Echange de boutures
Auteur : JLC
Niveau : Tous

Graines de récif est un projet dont le but est de faciliter l'échange de boutures entres récifalistes.

En attendant la mise en place d'une base de données intégrée au site FranceNanoRécif, il est possible de tester une version 'légère'. Cette version est basée sur un tableur proposé par Google sous le nom de 'Spreadsheet' équivalent à un tableur de type Excel. C'est un service gratuit, il ne nécessite pas d'installation de logiciel sur le PC, les documents sont très facilement partagés entre membres enregistrés. L'inconvénient est qu'il impose l'ouverture d'un compte 'Google' pour chaque membre FNR désirant participer au projet. Voici donc la procédure d'inscription si vous souhaitez participer :
  1. Ouverture du compte Si vous n'avez pas de compte GMail, le plus simple est de recevoir une invitation d'un membre disposant d'un compte. Vous pouvez me le demander par MP ou e-mail en précisant une de vos adresses e-mail. Vous suivez les étapes indiquées par le service Google (au passage vous disposez d'un compte et d'un espace disque de 3 Go, celui-ci peut être vu comme un disque virtuel grâce à l'outil de gestion GMail Drive). Choisissez un nom de compte XXX (XXX@gmail.com). Prennez un nom qui ressemble à votre pseudo FNR sinon on a un peu de mal à vous identifier lors des discussions en direct ('chat' appelé ici 'Discuss').
  2. Accès à Graines de Récif Une fois le compte ouvert, il faut ouvrir l'accès à l'adresse mail XXX@gmail.com. Le membre qui a envoyé l'invitation est aussi prévenu de l'ouverture du compte (généralement vous n'avez qu'à attendre sagement). Sinon il faut me prévenir et me demander d'ouvrir l'accès (toujours par MP ou e-mail en indiquant uniquement votre compte GMail sans votre mot de passe). En retour vous recevez une invitation de partage de documents.
C'est fini. Il ne vous reste plus qu'à vous connecter à votre compte :
https://www.google.com/accounts/Login
Ainsi vous pouvez accéder aux divers services qu'offre votre compte dont 'Documents et Tableurs' et donc aux feuilles 'Graines de Récif'.

Le résultat (visible par tous en lecture seule) est ici :
http://spreadsheets.google.com/pub?key=pV5XxgGt7FobKKqfoUuPlcA

Pour une aide détaillée des fonctionnalités et de l'utilisation de Spreadsheet :
http://docs.google.com/support/spreadsheets/

Quelques conseils :
  • L'accès en modification est total, aussi allez y prudemment, surtout au début. Actuellement il est impossible de 'geler' les cellules aussi ne changez pas les paramètres communs. Heureusement une touche 'undo' permet d'effacer les dernières commandes et l'historique des modifications est conservé.
  • Ajoutez une offre immédiatement au-dessous de l'offre précédente. Chaque ligne correspond à une offre unique de bouture. Si vous en proposez plusieurs, utilisez plusieurs lignes cela clarifie les propositions.
  • L'initiative reste au Donneur. Le Receveur ne propose pas de recevoir une bouture, il attend sagement une proposition qui lui convienne.
  • Le copier-coller marche très bien et facilite beaucoup la saisie (inspirez-vous des offres et réponses postées en copiant-collant les cellules qui vont bien).
  • Pour modifier le texte d'une cellule double-cliquez dans celle-ci.
  • Un lien hypertexte (vers une image par exemple) est tout à fait possible. Une cellule contenant une adresse http fait qu'une une petite icône (flèche) apparait si on clique sur la cellule. Un clic sur l'icone permet d'accéder au lien. Il est même possible de réduire le texte affiché en utilisant la commande :
    =hyperlik("http://img171.imageshack.us/img171/1673/img6698ja2.jpg","Lien photo")
    dans ce cas seul le texte "Lien photo" est affiché.
  • Un 'chat' est dispo (appelé Discuss, ça ne s'invente pas), bien pratique pour dialoguer en direct. Cependant Graines de récif à tout prévu : Des cellules sont là pour laisser place au dialogue entre donneur et receveur.
  • Les modifications apportées à la feuille sont sauvées automatiquement aussi ne vous souciez pas de cela. Visiblement les modifications simultanées sont très bien gérées.
  • N'ajoutez pas de feuilles (bouton [add sheet]) sans raison. Une nouvelle feuille correspond à un besoin clairement identifié : Echange de matériel, de coraux durs, une région, etc. Pensez qu'il va falloir s'y retrouver...
  • Une sauvegarde locale sur votre ordinateur est possible avec la fonction du menu FILE puis EXPORT, choisissez XLS si vous disposez d'Excel.
NB: Il est possible de relever son courrier GMail à partir de logiciel de messagerie standard comme OUTLOOK, les paramètres du compte sont ici :
http://www.google-stories.com/article.php3?id_article=107

Voilà, j'espère que cela vous éclaire un peu. Acuellement la feuille boutures est orientée 'rencontre parisienne du 13 01 07', c'est un essai. Après quelques jours de rodage le classeur 'Graines de Récif sera mis en place. Il sera alors possible de faire des feuilles par régions, par type de corail, ... Et même des classeurs pour d'autres échanges, comme le matériel.

Toutes vos idées sont les bienvenues.