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Une procédure d’acclimatation rapide en 4 étapes

Rubrique : Astuce
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Avertissement. Cette procédure d’acclimatation est adaptée aux animaux, poissons et invertébrés, achetés et transportés jusqu’à l’aquarium en moins de deux ou trois heures maxi. En effet, lors d'un transport de plus longue durée, il y a un risque de production d'acide carbonique par dégagement du CO2 de la respiration animale qui entraine par conséquence une baisse du pH. Simultanément les excréments produisent de l'ammoniaque (NH3). pH et toxicité de l'ammoniaque sont liés. Un pH bas (inférieur à 7) favorise la formation des ions ammonium (NH4+) or l'ammonium est beaucoup moins toxique que l'ammoniaque et finalement les animaux tiennent le coup alors que l'eau de transport est polluée. Le risque est qu'un goutte à goutte remontant le pH ne reforme à nouveau l'ammoniaque toxique. La procédure décrite ci-après ne peut plus être appliquée sans risque. Il est alors nécessaire de préparer une solution à température, salinité et pH identiques à ceux de l'eau de transport (le pH est ajusté par ajout de CO2) puis de transférer l'animal brutalement dans ce mélange sans ammonnium et enfin procéder à l'acclimatation sans risque au goutte à goutte décrite maintenant :

Introduction
S’il semble naturel d’équilibrer les températures avant d’introduire un poisson dans l’aquarium il est également indispensable :
  • D’équilibrer également la salinité pour éviter un choc osmotique,
  • De réduire les différences de pH, l’eau du sac de transport s’étant modifiée peu à peu pendant la respiration de l’animal,
  • D’appliquer ce protocole à tous les animaux et non pas aux seuls poissons. En effet les invertébrés (mollusques, arthropodes, cnidaires, …) sont tout autant, et même plus, sensibles aux paramètres de leur environnent.
La préparation en vue du transport
Aussi, lors de la préparation en vue du transport insister auprès du vendeur pour que :
  • Chaque animal acheté soit conditionné séparément,
  • Que chaque sac soit gonflé à l’oxygène pour réduire l’abaissement du pH,
  • Que les précautions thermiques soient efficaces. Pour cela, je vous conseille d’apporter votre propre glacière ou une grande boîte en polystyrène isotherme qui sera bien plus efficace qu’un sac en papier.
Prendre la précaution d'utiliser une simple glacière pour le transport atténue fortement le stress thermique

L’acclimatation
  1. Si pendant le transport l'eau s'est bien refroidie, laissez flotter le sac dans l’aquarium environ un quart d’heure pour que les températures se stabilisent.
  2. Retirer le sac, l’ouvrir, le placer sous l’aquarium. Vider la partie d’eau de transport non utile aux animaux et avec un tube de faible diamètre munit d’un robinet de réglage remplir le sac par un goutte-à-goutte, au moins jusqu’au ¾. Cette étape doit être faite posément et prend environ entre vingt minutes et une demi-heure pour adapter en douceur l’animal aux paramètres de l’aquarium, en particulier la salinité et le pH et plus finement la température. La température ne doit pas chuter de nouveau, aussi il faut placer le sac dans un bain marie maintenu à température de l'aquarium.
  3. Jetez avec précaution l’eau du sac pour ne conserver que ce qu’il est nécessaire pour l’animal (le volume du départ) et recommencer l’étape 2 avec un rythme légèrement plus rapide. A la fin de cette étape l’eau de transport est remplacée par celle de l’aquarium à au moins 90%.
  4. Jetez à nouveau l’eau du sac avec précautions pour ne conserver à nouveau que le minimum. Si l'animal n'est pas venimeux, le saisir délicatement pour le placer doucement dans l’aquarium. Dans le cas d'échinodermes ou de spongiaires, refaire un cycle pour que l'eau soit changée à 99%, vider le sac en prenant la précaution de laisser l'animal totalement immergé, puis le transférer en plongeant dans l'eau mais sans que l'organisme ne soit exposé à l'air.
Autres conseils
Une nouvelle introduction est aussi un risque potentiel d'introduire involontairement une maladie ou un parasite en passager clandestin aussi minimisez les introductions dans un aquarium établi. Pour éviter tout risque de contamination de l’aquarium, l’idéal est de disposer d’un aquarium de quarantaine, mais seuls les amateurs les plus prudents disposent de cela.

Le meilleur moment pour relâcher un nouvel animal est le repas du soir (aussi calculez le moment de votre achat pour synchroniser cela). Le nouveau ne mangera probablement pas mais cette diversion fera que les autres poissons le laisseront tranquille. Dans tous les cas, poissons ou invertébrés, extinction de la lumière pour permettre une nuit de récupération au nouveau venu.

La nourriture ne sera probablement pas acceptée immédiatement. Un jeûne de quelques jours n’est pas un problème. Bien que vous essayerez d’apporter le régime alimentaire compatible avec le nouveau pensionnaire celle-ci ne sera tolérée qu’au bout d’une période allant de quelques jours à une ou deux semaines. Les Artemia vivantes (ou les nauplies) sont un met auquel peu de poissons résistent longtemps. Peu à peu de nouvelles nourritures seront acceptées : Nourritures sèches, végétaux terrestres, etc.

Un nouvel hôte, poisson ou invertébré, doit faire l’objet d’une surveillance accrue pendant quelques semaines. Pour bien interpréter les signes d’une inadaptation ou d’un problème, évitez les introductions multiples ou se succédant trop rapidement. Certains poissons comme les Acanthuridae développent fréquemment une dermatose (points blancs) après l’introduction. Il faut privilégier les médecines douces : Les crevettes nettoyeuses Lymata amboinensis et Lysmata debelius sont très utiles pour aider les poissons à se débarrasser de leurs parasites.

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