Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo : Août - septembre 2006

nanoZine numéro 6

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nanoZine compte désormais plus de 10.000 pages lues à son compteur, merci à tous, c'est le succès pour notre modeste 'Zine. Il ya, bien sûr, l'hexagone et sa zone d'intense activité située en Normandie, berceau du nano frenchy :-). De nombreux lecteurs viennent aussi de Belgique, du Canada, de Suisse, des DOM-TOM, des quatres coins de notre petite planète bleue. Nous sommes fiers de faire partie de cette communauté réunie autour d'un concept simple : Vivre sa passion de l'aquariophilie récifale avec une économie de moyens et un minimum d'impacts sur le milieu naturel. Small is beautiful.

JLC (Jean-louis Cuquemelle alias microrecif)

Au sommaire du numéro de septembre :
  • Quand la technique laisse place à la vie... (27-L)
  • Perçage du bac : Facile et pas cher (Vonvon)
  • Bouturage des coraux : L'enfance de l'art 2ème partie (Acropore)
  • Les LED, un nouvel éclairage pour nos nano ? (JLC)
  • Coraux et photosynthèse vus sous un autre jour (SingingLarvae)
  • Spot HQI grand angle DIY (Vonvon)
  • Five esasy pieces (JLC)
  • Modification d'un thermostat domotique (JLC)
  • Matériel nano : Ca bouge dans le bocal (JLC)

Quand la technique laisse place à la vie...

Rubrique : Way of life
Auteur : 27-L
Niveau : Tous


Par définition ce qui caractérise un nanorécif c'est son faible volume .
Ceci nous amène à aménager des paysages récifaux de tailles réduites, pour cela nous nous efforcerons de choisir des espèces ne cassant pas l'harmonie de nos microcosmes.

Même si les sinularias et autres sarcophytons sont attrayant pour les débutants on s'aperçoit qu'ils deviennent vite encombrant, notre forum héberge des exemples de bacs matures devant se séparer de ces hôtes devenus encombrants, pour rétablir consciemment ou non cet équilibre.

De la même façon même si un petit ocellaris de 2cm semble approprié aux proportions de votre jardin récifal, son embonpoint et sa taille adulte de 8cm cassera la magie et focalisera le premier regard.
Si il est facile, techniquement pas forcément sentimentalement, au bout d’une année ou deux de se séparer d’un corail ou d’un poisson, il est bien plus difficile de le faire pour une pompe…

Nous voici au cœur du sujet, que font ces monstres technologiques de 7 à 10cm dans notre paysage se voulant une bulle de nature dans notre salon ?
Nous allons voir qu’il n’est pas forcément onéreux de les faire disparaître si l’on y pense à la conception du bac. Cette réflexion sera bien souvent le gage de la perennité de votre récif, pourquoi arrêter un bac harmonieux et esthétique à la maintenance facile ?

La première solution que nous envisageons consiste à cacher le matériel dans la cuve elle même.
« Allez je planque tout cela derrière mes PV »

Au delà du fait que c’est souvent irréalisable de cacher un chauffage de 20cm et deux pompes dans des volumes de moins de 60 litres. Nous aurons tendance à le faire en « empilant » des pierres sur le matériel et le premier nettoyage de celui-ci nous démontrera que l’idée n’est pas si géniale que cela…

Deuxième idée plus réfléchie la cuve technique, dans le bac, incorporant également le brassage :
Imaginons un cube de 50 cm de côté et un moyen de dissimuler le matériel nécessaire à son fonctionnement .
Chauffage, écumeur, brassage et filtration par débordement sur perlon dans une partie réservée à l’arrière du bac :

Nous avons de droite à gauche:

Un compartiment ouvert en bas et en haut servant de cuve de brassage. Percè de deux trous permettant la sortie d'eau des pompes.

L'eau se deverse par trop plein sur un petit compartiment fait d'une grille et rempli de perlon pour la filtration mécanique.

Au milieu un compartiment à niveau constant ou nous pouvons mettre chauffage écumeur et résines .

Et enfin à gauche un conpartiment à niveau variable, pompe de "remonté" au fond avec un tuyau de remonté et c'est là aussi que nous mettrons le capteur de l'osmolateur. Et c'est également ici endroit fortement brassé que nous ferons arriver les osmolations.

Cette solution à l’avantage d’être compacte mais elle empiète à l’intérieur de la cuve, ici d’ 1/5 à 1/4 du volume environ et les pompes de brassage sont immergées, elles diffusent donc la totalité de la chaleur qu’elles dégagent dans l’eau.

Allez, encore un petit effort et sortons tout cela de la cuve principale...

Pour cela il va nous faloir percer la cuve, cela paraît effrayant pour un novice mais c’est en fait un jeu d’enfant avec peu de matériel. Trois solutions s’offrent au bricoleur standard, la dremel, les trépans bétons et enfin la solution trépan en cuivre et pâte à roder

Utiliser une dremel avec une mèche diamant est possible mais cette mèthode est fastidieuse pour vos oreilles et il est difficile d'obtenir un trou bien rond, mieux vaut choisir une des deux autres mèthodes:

Ici vonvon met en pratique la mèthode trépan béton probablement la plus simple et la plus efficace:



Là nous pouvons voir andycam fier de son perçage à la pâte à roder, notez cette main exempte de toute coupure, bon on vous ne montrera pas l'autre:


Vous trouverez l'ensemble de l'article décrivant cette méthode ici:
www.francenanorecif.com


Maintenant que nous savons percer parlons de "closed loop" ou boucle fermée en gaulois, rien de sorcier dans la technique, nous faisons sortir la pompe de la cuve et l'alimentons en eau par un trou de celle-ci et retour par un autre trou, oui je sais ... allez hop un schéma:


Les éléments principaux du closed loop:

Les passes cloisons appelés aussi passe cuve:


Pour un closed loop de brassage uniquement ne devant être démonté que tout les 6 mois pour nettoyage de la pompe, des vannes pvc simples suffisent:

Sinon pour un closed loop devant être démonté régulièrement mieux vaut investir dans des robinets double de qualité, les eheim sont excellents:

Ce système nous permet donc de sortir les pompes de la cuve et de disperser une bonne partie de la chaleur générée dans l'air à la place de l'eau.

Ces closed loop peuvent être réalisé également sur les parroies latérales ne permettant pas d'observer le récif, la vitre arrière par exemple.

Il est bien entendu préférable de mettre des crépines sur les sorties d'eau

Dans un de ces closed loop vous pouvez incorporer un chauffage, soit vous bricolez un tube permetant de le faire soit vous achetez une solution du commerce hydor vend ce type de matériel:


hydor eth en 200 et 300W seulement...

Mieux encore nous pouvons mettre sur un des circuits fermés un groupe froid utile à la saison chaude, sur les nanos ceux à base de peltier ont l'avantage d'être reversible et de faire office de chauffage également...

ou alors un filtre extérieur contenant du perlon changé chaque semaine pour une filtration mécanique ou des résines pour une action chimique...

A ce stade nous en somme là:






















Ce nano malgrés les apparences est chauffé, brassé et filtré... votre regard ne se serait il pas pointé en premier sur cette petite touffe d'algue en tout cas pas sur un chauffage ou une pompe.

Nous savons donc brasser chauffer refroidir filtrer par "closed loop" cela peu être suffisant, le même un an plus tard:


Par contre pour l'écumage nous n'échaperons pas à l'écumeur au niveau du bac, à l'extérieur tout de même ou à la cuve technique sous le bac, mais comment y amener l'eau ?

Première solution pour les refractaires au perçage ou les bacs déjà en eau :
le deversoir par siphon.
Le principe est simple un ou deux siphons amènent l'eau à l'extérieur du bac ou un débordement est réalisé, quoi ? encore !... ok un schéma:
Donc ici au lieu de percer le bac on perce une petite cuve externe en verre ou en plastique et on y amène l'eau par un siphon, par sécurité vous pouvez doubler le siphon, celui ci ne se désamorce pas quand la pompe de remonté est arrétée (cas du schéma) mais on n'est pas à l'abris d'un astrea baladeur...
Il est préférable de choisir du tube opaque pour le siphon afin d'éviter la formation d'algue dans celui-ci.
Notez qu'ici est rajouté une cuve de débordement dans le bac afin de débarasser celui ci de la pélicule grasse de surface.
Le système de peigne est amovible afin de pouvoir le néttoyer

Ce principe est ègalement utilisé si l'on perce le bac:

Sur le schéma vous pouvez voir une colonne de débordement elle n'est vraiment utile que sur les grands bacs pour pouvoir changer éventuellement le passe cloison, sur un nano il est envisageable de s'en passer en cas de problème vider une quarantaine de litres n'est pas si problèmatique.

Nous voici au bout de cette reflexion où le matériel à laisser place à la vie....

Percer son bac : Facile et pas cher

Rubrique : Bricolage
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant


Introduction

Sur le forum de France Nanorecif (et bien d'autres...) on peut constater que beaucoup de récifalistes ont commencé par l'aquariophilie d'eau douce, la plupart d'entre nous s'écriant un jour : "et pourquoi pas l'eau de mer ?". Mais devant les devis faramineux de cuves adaptées au récifal (bac plus large que haut, percé pour la descente et la remontée, colonne de débordement...), on se retrouve à recycler un ancien bac ou encore en acheter un peu pratique pour la maintenance. Et ce qui devait arriver arriva : "il me faut une décant' sous le bac", alors on se tourne vers un miroitier qui refuse de percer un bac déjà collé, et le faire soi-même parait du domaine de l'imaginaire.
Rassurez-vous !! Tout est possible !! Si l'aquariophilie récifal est en plein essor et accessible à tous aujourd'hui (du moment que l'on veuille respecter les animaux maintenus cela va sans dire), c'est grâce aux récifalistes désireux de faire avancer les choses, tester, échanger et partager leurs idées, et le net a accéléré les choses...
Alors voici mon expérience du percage de verre pour réaliser une descente en tube de 32 mm, je l'ai fait par deux fois, sur mon 240 litres et dernièrement sur mon 68 litres, et par deux fois sans encombre. La clef du succès ? La patience...mère de sûreté et de sagesse, mais cela a toujours été répété quand il s'agit d'aquariophilie récifale, donc vous connaissez !


Matériel nécessaire

- Scie cloche trépan béton 43 mm
- Foret centreur avec embase pour scie cloche trépan
- Perceuse avec variateur de vitesse
- Chute d'aggloméré
- Vaseline
- Chiffon
- Papier abrasif

Durée : moins d'une heure

Coût : moins de 20 euros

Réalisation
On commence par se faire un gabarit de perçage à l'aide d'une chute d'aggloméré, cela pour avoir un centrage parfait lors du début d'érosion du verre. On trace la cible de coupe tout en respectant un minimum de 3 cm d'espace entre le futur trou et les jointures du bac :


Ensuite on imbibe sans modération le gabarit de perçage, cela pour éviter au verre de trop chauffer et au trépan de "glisser" sur le verre, l'érosion devant se faire progressivement, sans hâte et sans appuyer sur la perceuse. Au moindre crissement utiliser du chiffon pour retirer la poussière de verre et rajouter de la vaseline (dans le cas contraire le faire tout de même toutes les minutes). Au bout d'une dizaine de minutes le verre est bien attaqué :

Arrivé à mi chemin (normalement au bout de 25-30 minutes pour les plus patients) l'idéal est de continuer à percer de l'autre côté, cela pour éviter tout risque d'éclatement sur les bords, ce n'est pas une obligation (perso je ne l'ai pas fait) mais ça permet d'avoir un trou vraiment net. Une fois l'érosion arrivée presque à terme (on commence par voir apparaitre quelque "trous" sur la découpe) ne pas se précipiter, c'est là que l'éclatement peut arriver, continuer sur le même rythme tout en retirant la poussière de verre et en arrosant de vaseline. Au bout d'une heure voici le résultat :

Sur la deuxième photo on distingue bien le surplus de verre dû à l'éclatement, d'où l'utilité tout de même de percer des deux côtés...

Ensuite au papier abrasif on pôli le trou, cela pour permettre d'insérer correctement le passe-cloison.

Voici donc mon bac avant et après :


Conclusion

Voici donc un bac percé en 1 heure et pour 3 francs six sous, facilement réalisable tant que vous n'êtes pas rongé par la précipitation. Bien sûr rien ne vaut une cuve collée, percée et cloisonnée par un professionnel, donc je ne saurais vous déconseiller de demander un devis dans un magasin près de chez vous ou même sur le net auprès de socover, d'autant plus que sur nos volumes (pico et nano) le prix reste encore abordable.

Liens utiles

Bouturage des coraux : L'enfance de l'art 2ème partie

Rubrique : Astuces
Auteur : AcroporeNiveau : Tous

La colle à Chaud

Cette technique, moins connue, permet de bouturer des branches volumineuses ou de modifier l’aspect morphologique de certains coraux, tels que les Euphyllia et les Caulastrea. Le support est essuyé, un point de colle est déposé, le corail y est ensuite enfoncé. Il est préférable de préparer un récipient contenant un peu d’eau de l’aquarium afin d’y tremper la bouture dans le but de refroidir la colle et de former ainsi un socle solide. Une fois la colle sèche, l’invertébré peut être replacé dans son environnement.
Le corail repoussera vite sur la colle rendant l’opération invisible.

Pour les coraux mous

Le collier de serrage en plastique et l’élastique sont surtout utilisés pour les Alcyonnaires afin de maintenir les boutures, car les matériaux évoqués précédemment ne prennent pas sur les tissus des coraux, ils se recouvrent de mucus. Pour les espèces de types Sinularia, Lobophytum, Lemnalia et les Nephtéides, un morceau branchu est prélevé avec une paire de ciseaux ou un cutter bien tranchant. Le sujet est placé sur son support et l’élastique (ou collier de serrage) et est posé de façon à maintenir l’animal bien place.
En ce qui concerne l’utilisation de l’élastique ou encore du fil de pêche, il faut veiller à ce que celui-ci ne soit pas trop serré afin de ne pas déchirer les tissus de l’animal. Dès que le corail est fixé de lui-même, ce qui est rapide, la ligature doit être enlevée, sous peine de voir la bouture sectionnée par ses propres liens lors de la croissance.


1er publication aquarium magazine n° 194 juillet/Août 2002

Les LED, nouvel éclairage pour nos nano ?

Rubrique : Techno
Auteur : JLC
Niveau : Tous

Nota : Cet article a été complété et actualisé sur le site alpheus : http://www.alpheus-aquarium.com/technologieLED.htm alpheus à une vocation commerciale, j'ai cependant tenté d'exposer objectivement les informations concernant les éclairages à LED pour aquariums récifaux. JLC

La technologie LED [acronyme de Light Emitting Diode] commence à émerger dans notre quotidien. Cette source d'éclairage semble particulièrement intéressante pour nos nano-aquariums. Elle titille nos neurones, il suffit de voir les développements de ce sujet sur francenanorecif Solaris en DIY et sur d'autres forums. Autre exemple, la société Solaris commercialise dés à présent des rampes pour aquariums récifaux équipées de LED Philips Lumileds™ Luxeon®.
Alors, les LED sont-elles une solution alternative aux tubes fluorescents T5 et aux lampes HQI ?
Voici une tentative de réponse.

LED Luxeon K2
Introduction
Les nouvelles générations de LED haute puissance sont actuellement développées pour les besoins des flashs d'appareils photo et des téléphones mobiles, de la signalisation automobile ou publique, de l'éclairage domestique, du rétro-éclairage des écrans LCD, etc.

Les avantages mis en avant par les constructeurs de cette technologie sont :
  • Une haute fiabilité (dégradation n'excédant 70% des performances initiales et moins de 5% de panne après 50 000 heures d'utilisation, durée de vie largement supérieure aux autres solutions),
  • Un encombrement miniature,
  • Une faible tension d'alimentation,
  • Aucune inertie lors de l'allumage ou de l'extinction (temps de réponse très court),
  • Une certaine protection de l'environnement et la compatibilité avec les nouvelles exigences RoHS (Restriction of certain Hazardous Substances], il est cependant probable que cette avantage soit invonlontaire,
  • Un choix de couleurs pouvant s'additionner,
  • Un rendement maintenant assez équivalent aux lampes traditionnelles pour un surcoût acceptable.
Les aquariophiles 'eau salée' y voient d'autres points d'intérêts :
  • Le spectre lumineux des meilleures LED blanches est de 6500K (pour les Luxeon K2), ce qui est apparemmment compatible avec l'activité photosynthétique.
  • En ce qui concerne les LED bleues le choix est proche de nos tubes supra actiniques.
  • Les puissances obtenues sont actuellement de l'ordre de 100 lumens (par LED] et des progrès sont encore attendus. Cela permet la réalisation de rampe miniature dont la puissance est ajustée parfaitement au volume.
  • La dissipation thermique vers l'aquarium semble réduite.
La faisabilité d'un 'spot à LED' spécifiquement conçu pour un aquarium récifal n'est donc plus à démontrer, elle est belle est bien possible.

Mais avant d'acheter son spot il est préférable de comprendre 'comment ça marche' et de vérifier si les performances théoriques sont effectivement compatibles avec l'aquariophilie récifale.

Première partie : La théorie
Caractéristiques électriques
Le reste de cet article fait référence à la LED Luxeon K2 (ce n'est pas une pub éhontée, elle me semble simplement actuellement le meilleur choix). Le flux lumineux d'une LED haute puissance Luxeon n'a absolument rien à voir avec celui d'une LED classique.

Vous trouverez la documentation complète du produit utilisée pour cet article sur le site Luxeon® Lumileds™.

Le graphe ci-dessous a la forme d'une 'loi de Moore' selon les générations de LED développées. Cela fait état d'un progrès constant. Comme pour toutes les technologies de la sphère électronique il est toujours urgent d'attendre :-) [mais il faut bien se décider un jour !]
Le principe de mise en oeuvre
L'intensité obtenue par la petite LED K2 est donc de 100 lumens. Cela reste modeste si on la compare aux 9000 lumens d'une lampe HQI de 150W. Cette intensité lumineuse est obtenue en faisant circuler un courant de 1 Ampère, attention ce n'est pas rien, dans la LED.
La courbe du rendement en fonction du courant tend à s'infléchir, c'est à dire qu'il est inutile d'augmenter le courant au-delà de 1A qui est la valeur 'nominale' de bon fonctionnement. A une valeur de 800 mA les performances sont déjà à 85% du nominal.

Toutes les diodes sont caractérisées par une tension directe qui correspond au seuil de tension à partir de lequel la diode devient passante. Cette tension directe est généralement notée VF [Forward Voltage] pour toutes les diodes et donc aussi les LED.
Pour la K2 cette courbe indique une tension de 3,7 Volts lorsque le courant direct IF est de 1A. Le seuil minimal est de 3,2Volts. Cela signifie qu'il faut une tension minimale de 3,2 Volts pour que la diode commence à conduire et s'éclairer faiblement et une tension supérieure à 3,7 Volts pour garantir l'éclairage théorique de 100 lumens. Cela signifie aussi que la diode va dissiper une puissance imposée par la fameuse formule P=UI.

Une diode K2 dissipe 3,7 Watts pour émettre une intensité lumineuse de 100 lumens, désolé, ce n'est pas un résultat remarquable. Sur ce terrain les LED K2 sont facilement battues par les HQI, les T5 et même les T8...

Une tension d'environ 4 Volts et un courant de 1 Ampère sont nécessaires par élément LED K2. Lorsque deux éléments sont mis en série il faut 8 Volts, etc.
Chaque LED K2 émettant 100 lumens dissipe environ 3,7 W.

Caractéristiques lumineuses

Le spectre de la diode blanche K2 signalée comme une 6500K a en fait deux pics :
  • Le premier assez étroit se situe à 455 nm (bleu - violet)
  • Le second très large se situe à 550 nm (vert orangé sans vraiment de signification)
La valeur de 6500K est donc un rendu moyen ne caractérisant pas réellement le spectre. Sur le 'papier' le bleu est favorisé dans une longueur d'onde très intéressante pour nos récifs. En fait cela semble parfaitement convenir. En effet, le spectre obtenu à une profondeur de 10 m en mer est centré sur 450 nm. Cette longueur d'onde favorise naturellement la croissance des algues [zooxanthelles]. La deuxième bosse, plus large, donne par addition des couleurs un rendu final 'blanc' et naturel à la lumière.
Dans le reste de la gamme Luxeon deux autres LED nous intéressent particulièrement : La 'Royal Blue' qui correspond au pic à 455 nm de la diode blanche, (dont la fabrication est effectivement basée sur ce modèle), et la 'Blue' de longueur d'onde de 470 nm.
Pour favoriser la longueur d'onde de 450 nm propice aux zooxanthelles il est d'usage d'ajouter des tubes bleus 'supra actiniques' aux installations HQI. Ce renfort n'est pas indispensable avec la K2 mais présente un intérêt esthétique, renforce l'intensité du spectre utile et assure les transitions lumineuses. Un éclairage bleu de faible intensité met aussi en évidence la fluorescence naturelle de certains coraux. Un spot à LED utilisera naturellement les diodes 'blue', qui ont l'avantage d'élargir le spectre 'zone bleue' de la diode blanche (le besoin de l'activité photosynthétique n'est pas aussi 'étroit' et centré que cela), ou les diodes 'royal blue' qui bien que renforçant un pic déjà bien présent sont centrées sur l'émission théoriquement la plus favorable. Il est aussi possible de combiner les deux modèles de LED bleues.

Autre avantage, un spectre calibré : Les LED (blanches ou bleues) ne produisent pas de raie spectrale parasite dans les UV. Cela à l’avantage de ne pas risquer de ‘bruler’ les organismes par des radiations trop dures. Cela permet également de s’affranchir d’un filtre atténuant le flux lumineux des HQI dans les UV (ce qui est le cas même avec une simple vitre). Les LED Luxeon sont conformes à la norme IEC 825 concernant la sécurité d’émission des sources lumineuses. Leur intensité est telle qu’il est quand même préférable de ne pas essayer de regarder une LED allumée sans protection.

Tableau récapitulatif des longueurs d'ondes min/max des différentes LED K2

Le tableau ci dessous indique l'intensité lumineuse obtenue par référence de la LED en fonction de sa couleur et d'un tri supplémentaire. Globalement la diode blanche à un rendement quatre fois supérieur à une LED bleue.

Les bonnes références (si vous commandez ces LED) sont donc :
  • Pour la blanche LXK2-PW14-U00
  • Pour la bleue LXK2-PB14-P00 (éventuellement LXK2-PR14-Q00 pour la 'Royal blue')
Le coût de ces composants est d'environ 4 euro / pièce, commandé en quantité importante.

Avec de telles caractéristiques spectrales le résultat est identique ou supérieur aux lampes HQI.

La LED blanche K2 a un spectre qui semble compatible avec un usage récifal. Les diodes 'blue' ou ‘royal blue’ peuvent être ajoutées dans le spot pour renforcer l'effet 'bleu' de transition et la partie du spectre favorisant la photosynthèse des algues. Le rendement de ces dernières est cependant un peu moins bon.

Les LED, un spot de lumière naturel
Cette courbe indique l'angle d'ouverture du flux lumineux de la diode blanche. On voit que la LED focalise naturellement la lumière alors qu'une lampe traditionnelle émet dans toutes les directions. Comme nous désirons un éclairage directif dirigé uniquement vers l'aquarium, la LED est vraiment supérieure aux solutions traditionnelles, elle permet de s'affranchir totalement du réflecteur. Il faut noter qu'il existe aussi des lentilles de focalisation pour le cas de LED placées près des bords, il est probable que ces lentilles ne soient pas vraiment indispensables dans la plupart des installations.
La courbe des LED bleues est un peu moins bonne mais quand même très correcte, pour compenser leur ouverture plus large il suffira de les placer dans le centre du spot.

Les LED ont pour avantage de diriger et de focaliser la lumière. Cet effet permet de 'récupérer' des lumens perdus par les tubes traditionnels fluorescents ou HQI dispersant l’émission lumineuse. On peut ainsi de façon empirique augmenter artificiellement (30%, 40% ? chiffres à confirmer par la mesure) le flux lumineux des LED lorsque l'on compare un spot LED à un HQI.

Derating
Quèsaco ? Le 'dérating' est en fait les écarts de comportement d'un élément quelconque par rapport aux spécifications nominales établies par le constructeur. Deux types d'écart sont impérativement à prendre en considération :

Dispersion des tensions VF

Les écarts de tension VF par rapport à la valeur nominale sont excessivement importants !
Autre difficulté de mise en oeuvre, le constructeur fait état d'une variation de 0,5 Volt lors des premières heures de fonctionnement pour un même composant. Cela signifie que la résistance habituellement placée en série dans les montages pour LED n'est pas un montage suffisant. Il est probable que l'utilisation de ce montage provoque à terme la destruction du composant. Il faut mettre en place un moyen efficace pour limiter le courant qui circule dans les LED.

Les diodes K2 nécessitent impérativement une alimentation régulée en courant.

Dispersion en température
Les autres écarts concernent un 'derating' global des performances en fonction de la température.
Les performances du constructeur sont données pour une température TJ [Junction Temperature] de 25°C. Les performances sont réduites de 20% pour une température TJ de 110°C. (La diode risquant d'être détruite avec une température TJ supérieure à 160°C).

Pour comprendre ce qu'est 'TJ' il faut regarder ce petit schéma :
TJ correspond à la température de la puce située dans le composant. C'est bien entendu la température la plus 'chaude' du montage. Une puissance de 3,7 Watts peut sembler peu, c'est beaucoup pour une petite surface rayonnante. En l'absence d'aide pour dissiper cette énergie thermique la température va rapidement atteindre la limite de destruction du composant.
D'autre part il est important de conserver la température de jonction la plus basse possible pour garantir un fonctionnement dans les valeurs nominales.
Il faut noter à ce propos qu'un fonctionnement à une température TJ de 25°C est du domaine de la science-fiction ! C'est un moyen pour le constructeur de présenter les meilleures caractéristiques sachant que c'est concrètement jamais le cas (Watercooling ou azote liquide excepté :-).

La température de la puce va non seulement influer sur la qualité de l'éclairage mais aussi sur le vieillissement de la LED. Les performances se dégradent progressivement et le risque de panne augmente. Ainsi pour une TJ de 85°C la probabilité de composant LED détruit après 10 ans de fonctionnement est de 5% et pour les composants fonctionnant encore la dégradation de l'émission lumineuse sera de 30%. Il faut quand même modérer ce propos car les LED Luxeon blanches et bleues ont une excellente durée de vie : 50000 heures à 1000mA et une TJ de 150° !

Le constructeur indique pour cette raison une distance respectable de 1 pouce (2,54 cm) respectée entre chaque LED qui seront placées sur un CI [Circuit Imprimé] conçu dans les règles de l'art et équipé d'un dissipateur thermique.
Une température de 80° à 100°C pour la puce semble plus proche des cas réels d'utilisation. Il faut donc minorer un peu les performances indiquées pour une TJ de 25°C.

Sur le petit schéma en coupe de la puce on voit le composant, le circuit imprimé et un radiateur placé dans l'air [TA = Ambient Temperature]. Les échanges entre chaque éléments sont freinés par une 'résistance thermique' notée en Degrés/Watt qu'il est nécessaire de réduire au maximum entre éléments lors de la conception et faire une réalisation très soignée.

Il est impératif de prévoir un schéma de dissipation thermique extrêmement pertinent et efficace pour garantir un fonctionnement correct du spot. Dégrader de 10% les caractéristiques du constructeur est un minimum lors du calcul théorique des performances.

Il faut également prendre en considération que la température d’une lampe HQI est bien plus élevée que celle des LED, et que le rayonnement thermique est dirigé vers l'aquarium. Alors que dans le cas des LED la dissipation thermique se fait sur le coté opposé à l’émission lumineuse. Les effets d'élévation de température dans l'aquarium sont donc moindre avec les LED.

Glissement spectral
Les écarts de spectre pour l’ensemble de la production sont très faibles (de l’ordre de 10 nm au maximum). Du point de vue couleur, la source lumineuse LED est très bien calibrée.

La température TJ de la LED joue également sur la longueur d'onde d'émission, cependant cette influence est réduite. Pour une élévation de 100°C de TJ la longueur d'onde augmente de 5 nm (léger glissement vers le rouge). C'est à dire que le pic 'Royal blue' sera centré sur 460 nm et le 'Blue' sur 475 nm. Cet effet n'est pas particulièrement significatif mais favorise l’utilisation de la ‘Royal blue’ en LED additionnelle.

Deuxième partie : La pratique
Le but de la réalisation pratique est avant tout la vérification ou la validation de cette technologie appliquée à l'aquariophilie marine récifale.

Spot équivalent à un HQI de 150 W pour 'microrécif'
Si on applique 'grosses mailles' les quelques règles établies préalablement :
  • Un HQI de 150 W produit environ 70 lumens/Watt soit environ au maximum 10000 lumens.
  • Si on applique la règle empirique 'je perds 30% du flux HQI par dispersion' le flux vers l'aquarium n'est plus que de 7000 lumens.
  • Auquel il faut ajouter 10% pour compenser le 'derating' en température des LED.
En final il faut environ 8000 lumens. Soit 81 LED K2 disposées sur un carré de 9x9 LED constituant un spot d'au moins 20 cm par 20 cm.

Le coût d'un tel spot sera supérieur à 300 euro uniquement pour l'achat des LED, le spot complet revenant à environ 500 euro... Il est vrai avec une durée de vie d'au moins 5 ans.

L'alimentation devra fournir une puissance de 300W (par exemple une 12 Volts 27 Ampères).

La dissipation thermique (heureusement majoritairement sur le dessus du spot) ainsi que la consommation EDF sera également de 300 Watts pour le spot et d'environ 50 Watts dans l'alimentation. La facture sera largement équivalente à un HQI 250W.

Le risque de panne est aussi lié aux nombre de composants utilisés, un grand nombre de LED nécessite de prévoir le changement pour assurer la rentabilité de l'investissement.

Ces chiffres ne poussent pas à la réalisation d'un tel équipement. Il faut rester raisonnable et attendre les progrès prévisibles permettant de franchir le seuil 'd'acceptabilité' de cette solution.

Spot équivalent à un HQI de 50W pour 'nanorécif'
Dans ce cas les chiffres sont divisés par trois et le spot est maintenant constitué d'environ 27 LED émulant un spot HQI de 50W parfait pour un nano. Cela est déjà beaucoup plus raisonnable pour la réalisation prototype.

Le flux lumineux de 2700 lumens sera peut être suffisant pour assurer la totalité de l'éclairage d'un 27 litres (cube de 0.3), c'est que nous devons vérifier !

Détaillons cette solution plus réaliste et applicable dés à présent à nos nano aquariums :

Le projet "K2"
Ce projet consiste à développer un spot LED assurant la totalité de l'éclairage d'un (ou de plusieurs) nano aquarium(s), d'environ 27-L, peuplé(s) de diverses espèces animales symbiotiques, y compris SPS, afin de valider l'efficacité de ce nouveau moyen d'éclairage qui évoluera probablement encore (meilleur rendement, réduction des coûts) sans changement fondamental dans les caractéristiques lumineuses.
Le but est de disposer d'une source d'éclairage de faible encombrement, fiable, sûre (alimentation en Très Basse Tension) et permettant une reproduction parfaite des variations lumineuses obtenues dans le cours naturel d'une journée sur le récif : Levés et couchés de soleil, passages nuageux, éclairage nocturne. Ce dernier point est rendu possible par la très faible inertie des LED (temps de réaction de quelques microsecondes). Il est intéressant de vérifier l'influence de stimuli imitant de façon enfin réaliste les conditions naturelles sur l'activité photosynthétique des algues et le comportement des animaux.

Les premiers prototypes conçus et réalisés sur substrat aluminium par Stéphane sont très prometteurs. L'intensité et le rendu visuel ainsi que les premières mesures effectuées sont encourageants bien que les effets dus à l'élévation de température soient perceptibles. Les essais de Stéphane sont décris ici.

Le spot
Pour de multiples raisons le spot sera composé d'éléments regroupant seulement 3 diodes LED. La forme du spot, donnée par le dissipateur thermique, pourra être adaptée aux dimensions de l'aquarium. Le nombre de modules équipés de 3 LED pourra ainsi être de 7, 8 ou 10. Si des diodes bleues sont utilisées, elles seront placées sur la même (ou les mêmes) barrette(s) pour un pilotage séparé permettant la gradation du début et de fin de journée et l'éclairage nocturne.

Exemple de disposition pour un spot 24 L(ED)

Exemple de disposition pour un spot 30 LED
La mise hors service d'une LED ne peut qu'affecter qu'un module, le reste du spot restant opérationnel. Le remplacement d'un module est possible sans outillage spécial ni compétence particulière.

Le spot sera conçu pour résister aux agressions salines. La sécurité électrique est assurée du fait de l'utilisation de la TBT. Cependant les essais CEM ne seront pas effectués et le marquage CE ne pourra être appliqué sur les prototypes. Dans la mesure du possible, les circuits seront câblés RoHS (sans plomb), dans le respect de l’environnement. La température de soudage des prototypes ne devra pas excéder 260° pour ne pas dégrader le composant.

L'alimentation
Pour réduire le coût une l'alimentation standard 12 Volts sera utilisée. Cette contrainte impose un système de régulation fonctionnant avec une faible tension de déchet. La puissance de l'alimentation sera choisie en fonction du nombre d'éléments utilisés :
  • 7 éléments 7A - 84 Watts [ou plus]
  • 8 éléments 8A- 96 Watts [ou plus]
  • 10 éléments 10A - 120 Watts [ou plus]
La connectique des modules doit tenir compte de la facilité de raccordement et du déport du câblage de l'alimentation. Une alimentation standard de PC ATX peut être utilisée. L'alimentation peut aussi ne pas être régulée en tension car celle-ci est prise en charge par chaque module de 3 LED, un simple transformateur redressé filtré peut faire l'affaire (transformateur pour spots halogènes 12V). Idéalement l'alimentation non régulée devrait fournir une tension redressée comprise entre 13 et 14 Volts, soit un tansformateur 220V/10V.

La régulation de courant
La régulation de courant doit permettre une limitation de courant (1A max) tout en autorisant l'utilisation d'une alimentation 12V standard (sans régulation ni sans ajustage de tension). Un régulateur 'Low dropout' est impératif pour une tension basse de 12V. En aucun cas, même court-circuit d'élément, le courant ne pourra excéder 1A. Le courant sera régulé un peu en deçà de sa valeur nominale.

Le circuit imprimé
Le circuit imprimé, simple ou double face, bien que ne présentant pas de difficulté particulière, doit avoir une résistance thermique la plus faible possible pour évacuer les thermies des LED vers le dissipateur. L'utilisation d'un substrat aluminium ou un FR4 mince sont envisagés.

La dissipation thermique
Le dissipateur en aluminium noir recouvre totalement la partie supérieure du spot et sert de fixation aux modules LED. Il est très probable que la convection naturelle soit insuffisante et que le recours aux ventilateurs soit indispensable. Le microprocesseur permettant le réglage d'intensité assure également la supervision de la température, via un capteur LM35, afin de protéger les LED contre toute surchauffe.

La commande par microprocesseur
Un simple microprocesseur commande indépendamment chaque module [ou groupe de modules] pour assurer la gradation de lumière et la protection thermique. La fréquence de découpage est de 2 KHz [aucun effet stroboscopique visible par les animaux sans perturbation CEM]. Le rapport cyclique [ou PWM] est ajustable de 0 à 100% par pallier suivant une progression exponentielle. Cette gradation imite les conditions naturelles, probablement bénéfique aux organismes vivants et limite les effets de stress thermique sur les composants.

L'interface 'microprocesseur' est optionnelle, les modules fonctionnant à 100% de leur capacité [ON permanent] en l'absence d'interface de contrôle.

Le schéma électronique
Le schéma électronique ci-dessus n'est proposé qu'à titre indicatif, le circuit n'étant pas validé.

L'alimentation 12V est régulée en courant par le composant MICREL 29502 ('ultra low dropout'). La tension de 'sense' étant placée au niveau de deux résistances CMS 2512 1W placées en série de R équivalente = 1.35 Ohm. La tension de seuil étant de 1.25 V le courant circulant dans les diodes sera de 925 mA au maximum (ce qui laisse une petite marge de sécurité). La tension de dropout dans ces conditions de fonctionnement est de 200 mV. La tension d'alimentation devra être supérieure à 3 x VF Luxeon + 1.25 + 0.2. Pour une tension VF de 3.7 cela donne une tension d'alimentation supérieure ou égale à 12.55 Volts. Mais il faut tenir compte de la réduction de tension VF lors des premières heures d’utilisation (réduction pouvant atteindre 0.5V). Dans le cas d’une alimentation type ‘PC’ régulée à 12V, les résultats risquent donc d’être faussés (et décevants) pendant la courte période de ‘rodage’ puis être optimum.

La dissipation dans les composants (autres que les LED) est de 1.34 Watts à 12Volts et de 3,34 Watts à 14 Volts. Les LED étant commandées au maximum.

L'entrée SD [Shut Down] du MICREL est utilisée comme entrée (compatible TTL) du PWM [Pulse Width Modulation] ajustant l'intensité lumineuse. Si l'entrée est inutilisée les LED sont allumées à 100%. La progression suit une courbe exponentielle telle que :
  1. PWM = 3%
  2. PWM = 7%
  3. PWM = 10%
  4. PWM = 17%
  5. PWM = 27%
  6. PWM = 40%
  7. PWM = 60%
  8. PWM = 100%
Des niveaux intermédiaires peuvent être ajoutés pour 'lisser' les variations mais cela donne la courbe de progression.

NB. D'autres solutions à découpages développées à partir de composants dédiés (comme par exemple les composants Linear Technology LTC3783 LT3474 LT3476 ou Maxim MAX5035) sont en cours d'évaluation pour réduire les pertes de la régulation série.

Le microcontrôleur prévu pour la gestion du PWM est un AVR Atmel de la famille ATTiny26 (les possibilités sont ... grandes et les stimulations pour les organismes symbiotiques encore à découvrir). Le logiciel du projet K2 est développé en BASIC en open source GNU piloté par Stéphane, la programmation nécessite un simple PC et cela ouvre le système à des applications particulières et à vos expérimentations.

Inscription au projet K2
Maintenant, vous savez (presque) tout. Il reste à passer aux essais en 'vraie grandeur' pour juger de la validité de la technique : Inscrivez-vous et devenez 'Béta Testeur' !

Inutile d'être bricoleur, si le nombre d'amateurs intéressés par ce projet est suffisant un spot 'clé en main' sera développé par l'équipe. Il ne s'agit pas d'une offre commerciale, car le prix sera globalement celui du matériel nécessaire à la réalisation (attention le coût prévisionnel est estimé entre 200 euro et 300 euro, le chiffrage définitif sera communiqué en toute transparence avant les prises de commande). Lors de tests comparatifs, un spot d'environ 30 LED Luxeon est comparé à un spot HQI de 250W, c'est largement exagéré mais cela signifie quand même que la puissance n'est pas ridicule. Il faut aussi être conscient que le résultat reste encore à démontrer et que des progrès sont à attendre dans les prochaines années ce qui rendra peut être le spot dépassé... Mais vous participerez à la validation d'une technologie prometteuse et disposerez du 'Spot pour le naNo-27L' !

Sujet du forum de discussion Francenanorecif consacré au projet K2

Remerciements
Cet article a été écrit avec l'aide de Stéphane (alias Coyote) pour la technique et de Marc (alias SingingLarvae) pour la bio.

Coraux et photosynthèse vus sous un autre jour

Rubrique : Biologie
Auteur : SingingLarvae
Niveau : Tous


Introduction

Mi-animaux, mi-plantes, les coraux ont développé au cours de leurs 500 millions d'années d'évolution une relation privilégiée avec des microalgues, les zooxanthelles. Cette relation est tellement étroite qu'on la qualifie de symbiose (le corail ne peut vivre sans ses zooxanthelles et vice-versa). Cette symbiose pourrait être résumée comme suit : les zooxanthelles, par le biais de la photosynthèse, fournissent oxygène et "aliments" au corail ; en retour ce dernier offre aux algues un "abri" au sein de ses propres tissus et les alimente de ces déchets.

On serait alors tenté de formuler l'hypothèse suivante : "plus il y a de lumière qui atteint un pied de corail, meilleure sera la photosynthèse. Ce pied recevant un maximum d'aliments de la part des algues, il bénéficiera donc de conditions optimales pour son développement !".

Ce serait malheureusement... trop simple !

Petit rappel : bases de la photosynthèse chez les coraux
Les plantes, grâce à l'énergie lumineuse, fabriquent de la matière organique à partir de dioxyde de carbone, d'éléments minéraux et de l'eau ; on parle de photosynthèse.

C'est pratiquement la même chose pour nos microalgues, ces fameuses zooxanthelles : en utilisant une partie des matières organiques fournies par le corail (déchets azotés et phosphorés principalement et le dioxyde de carbone issu de la respiration) elles produisent oxygène, glycérol, glucose, acides aminés, peptides, etc. utilisables comme sources de nourriture par le polype.

De plus, le prélèvement du dioxyde de carbone par les zooxanthelles induit une précipitation du calcium en carbonate de calcium dans le tissu corallien. Ce dernier pourra ainsi être utilisé pour la construction du squelette calcaire (Cf 1).
[C'est l'application pratique de l'équilibre chimique des carbonates :
Ca2+ + 2HCO3- <==> CaCO3 + H2O + CO2
Avec Ca2+, l'ion calcium ; HCO3- l'ion carbonate, CaCO3 le carbonate de calcium, H2O l'eau et CO2, le dioxyde de carbone. Les zooxanthelles (en consommant le CO2) déplacent l'équilibre chimique vers la droite et favorisent donc la précipitation des ions calcium et carbonates amenant à la formation du carbonate de calcium]
On pourrait schématiser comme suit les différents phénomènes (avec en bleu le corail et en vert les zooxanthelles) :
Schématisation de la symbiose corail - zooxanthelles

Vous suivez jusque là ? Ce ne sont que les bases de l'interaction zooxanthelles - corail. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué !

Zooxanthelle : pas une, mais plusieurs !
De toutes les microalgues, une seule famille a réussi son mariage avec les Sclératiniaires (ou coraux durs) : ce sont les Symbiodinium de la classe des Dinoflagellés. On parle beaucoup plus facilement de zooxanthelles (de zoo : animaux et xanthelle : algue). Ces zooxanthelles sont réparties un peu partout dans les tissus de nos chers Sclératiniaires. On avance les chiffres de 30 000 cellules alguales par mm3. Cela représente tout de même entre 45 et 60% de toutes les protéines chez Pocillopora damicornis ! (Cf. 2)

Mais en 500 millions d'années, on a le temps d'évoluer (ah, Darwin !). Cette famille d'algues s'est donc divisée en 9 espèces abritant différentes... sous-espèces ! On classe ces différentes espèces et sous espèces dans des clades (aussi appelé types ou phylotypes) notés A, B, C, D, E, F, G et H. Les coraux abritent donc au sein de leurs tissus ces différentes micro-algues, et uniquement celles-ci (Cf. 3).
Arbre phylogénétique des différents types de Zooxanthelles (Source : Cf. 3)

Pour compliquer nos affaires, une même espèce de corail peut abriter certains types de Zooxanthelles dans un lieu X (par exemple une "population" basée sur 50% de Zooxanthelles type B et 50% de Zooxanthelles type G) et d'autres dans un lieu Y (50% de B, 25% de F et 25% de H par exemple).

On peut même assister, pour un même corail, localisé au même endroit, à une variation de la population des types de Zooxanthelles au cours du temps (en terme de semaines, saisons ou années) (Cf. 4).

Il y a en fait une véritable évolution des Zooxanthelles au sein des tissus coralliens. Mais pourquoi et comment ? Qu'est ce que cela apporte au corail ?

Régulation de la photosynthèse

En fait, la production d'oxygène (la partie la plus "visible" de l'activité photosynthétique des zooxanthelles) suit l'évolution de l'intensité du soleil : elle monte le matin et descend l'après-midi. Cela semble simple : meilleure est l'intensité lumineuse, meilleure est la photosynthèse.


  • A: Production d'oxygène chez différentes espèces de coraux (points discontinus) en fonction de l'heure du jour et de l'intensité lumineuse (trait solide)
  • B: Intensité des rayons UVA et UVB en fonction de l'heure du jour
  • C, D et E: Production d'oxygène chez Favia favus (A), Plerogyra sinuosa (B) et Goniopora lobata (C)(Source : Cf. 5).
Simple, mais... il semble qu'au-delà d'un certain point (aux alentours de la mi-journée), l'intensité lumineuse est tellement importante que l'excitation par la lumière des zooxanthelles devient "critique". En effet, une activité photosynthétique très élevée induit une production trop importante de radicaux libres nuisibles à la cellule. Le corail semble alors réguler à la baisse, via certaines hormones, l'activité photosynthétique des zooxanthelles (exprimée sur le graphique suivant par l'ETR ou Electron Transport Rate).Production d'oxygène (ronds - traits discontinus) et ETR (triangles - traits continus) en fonction de l'intensité lumineuse (traits continus) et de l'heure du jour.

En régulant à la baisse l'activité photosynthétique, le corail peut diminuer la quantité de radicaux libres. On se situe dans ce cas sur une échelle de l'ordre de l'heure. Mais on pourrait tout aussi bien changer d'échelle de temps et se placer par exemple sur celle des semaines.

Souvenons nous qu'un même corail peut abriter différentes sous-espèces de Zooxanthelles et que cette "population" peut changer au cours du temps. En fait, chacune de ces sous-espèces présente ses propres caractéristiques au niveau photosynthétique : certaines seront plus performantes que d'autres pour une intensité lumineuse donnée (par exemple le type A sera plus performant que G en cas de forte insolation) (Cf. 4 et 3).

Progressivement (on parle là en semaines), la population de zooxanthelles va donc s'adapter à l'intensité lumineuse que subit le corail (si l'intensité lumineuse augmente, les zooxanthelles de type A supplanteront celles du type G).

Applications à nos aquariums ?

On le comprend, la régulation de la photosynthèse chez les coraux (du fait des variations de l'intensité lumineuse) a un véritable effet physiologique sur les coraux. Et cela ne se limite pas seulement à la production d'oxygène !

On a ainsi pu démontrer des implications sur la croissance du squelette (le dépôt de calcium est maximal au petit matin et au soir, période où les zooxanthelles fonctionnent au meilleur de leurs capacités ; cf. #6) ; sur la production d'hormones telles que les SOD, CAT ou d'autres hormones physiologiques ; on pense même que le cycle de reproduction est (en partie) contrôlé par les variations lumineuses...

On le comprend, réduire la photosynthèse chez le corail à l'équation "Plus de lumière = Meilleures conditions de développement" est un raccourci, qui bien que tentant, s'avère inexact.

Peut-être devrions-nous être amenés à modifier notre manière de penser l'éclairage de nos aquariums ? La puissance lumineuse serait alors "étalée" au cours de la journée, de manière à reproduire le cycle naturel du soleil ; permettant ainsi à nos coraux de nous dévoiler des facettes de leur physiologie (couleurs, reproduction sexuée, etc.) encore inconnues en aquarium.

Et qui sait si le projet K2 n'est pas là pour en poser les bases ??

Références
  1. Zooxanthelle : définition Wikipédia
  2. Une association efficace avec des algues pour mieux se nourrir
  3. Lighting by number: types of Zooxanthellae and what they tell us
  4. Zooxanthellae of the Montastraea annularis Species Complex: Patterns of Distribution of Four Taxa of Symbiodinium on Different Reefs and Across Depths
  5. Diel "tuning" of coral metabolism: physiological responses to light cues
  6. Daily variation in the calcification capacity of Acropora cervicornis

Spot HQI 150 W grand angle DIY

Rubrique : Bricolage
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant

Introduction
Devant le prix souvent exorbitant d'un simple spot HQI (ne parlons pas des rampes...), on tend souvent à se le fabriquer soi-même. Cependant on trouve maintenant des projecteurs complets aux alentours de 75 euros, cet article se tourne donc vers les bricoleurs ayant un peu de matériel en stock, de la patience pour dénicher la bonne affaire (ça concerne surtout la platine d'alimentation) et au final de se fabriquer un spot pour à peine 50 euros.
Pour ce bricolage j'ai utilisé un projecteur halogène de jardin d'une puissance de 1000 watts, ce spot a l'avantage d'être grand angle. Pourquoi grand angle me direz-vous, tout simplement parceque le flux lumineux est mieux réparti et évite des zones d'ombre sur les côtés du bac, d'autant que plus la puissance du HQI est faible plus la distance entre le projecteur et la surface de l'eau est réduite. Voici donc la réalisation d'un spot HQI 150 watts grand angle qui, bien entendu, peut être adaptable à un 70 ou 250 watts pour peu que la douille et le ballast soient adaptés. Pour information, j'ai déjà réalisé un spot HQI 250 watts sur le même principe, cela pour mon ancien bac de 240 litres.
Matériel nécessaire
- Cable silicone en 3 (terre phase neutre) section 1,5 mm2, ou 2,5 mm2 pour un HQI 250 watts (Leroy-Merlin, Casto etc..)
- Douille Rx7s, ou FC2 pour un HQI 250 watts (chez ET ref.71604) environ 9 euros *
- Projecteur halogène de jardin 1000 watts (chez Conrad ref.570983-62) environ 24 euros *
- Ballast pour HQI 150 watts, ou de 70 à 250 watts suivant votre réalisation (sur Ebay vendeur "LICHTSHOP" ou dans les brocantes) environ 17 euros *
- Dominos 16 mm2 (5 plots sont nécessaire)
- Paire de ciseaux
- Tournevis plat et cruciforme
- Stylo feutre
- Fiche secteur mâle avec terre
Durée : moins d'une heure
Coût : environ 50 euros

* Le prix incluant les frais de port
Réalisation
Ouvrir le capot arrière et enlever le domino d'origine :
photo 1

Ouvrir le spot, enlever le réflecteur en dévissant la vis située au fond au milieu (1), dévisser les 2 douilles d’origine (2) mais laisser la masse branchée (3) :
photo 2

Redresser la tige centrale du support de douilles pour permettre le passage d'une vis au plot de serrage (1) représenté sur la photo 2 :
photo 3
Prolonger le cablage des douilles à l'aide des fils de celles de l'halogène et de 2 plots :
Photo 4
Tracer et découper 2 trous dans le réflecteur pour permettre le positionnement des douilles :
Photo 5
Photo 6
Photo 7
Remettre l'ensemble réflecteur/douilles (photo 7) dans le spot en ayant pris soin de faire passer le cablage jusqu'au capot arrière (photo 1). Visser l'ensemble (photo 7) au plot de serrage (1) représenté sur la photo 2 à l'aide d'une vis adaptée en longueur et diamètre, puis refermer le projecteur :
Photo 8
A l'aide d'un domino 3 plots, connecter les fils des douilles ainsi que la masse au cable silicone puis refermer le capot arrière. Cabler le projecteur au ballast tout en respectant une longueur de 4 mètres maximum entre les 2 éléments (c'est du 4.000 volts qui y transitent lors du démarrage !!). Cabler le ballast au secteur à l'aide de cable silicone et d'une fiche (2 prises + terre), l'idéal étant de le connecter à un minuteur électronique :
Photo 9 Pour le schéma de cablage voici une petite photo reprise sur le site de reef-guardian, sur ma platine rien de plus simple tout est indiqué, mais si vous avez un doute avec la votre n'hésitez pas à nous en parler... :
Photo 10

Tester :
Photo 11
Conclusion
Comme vous pouvez le constater, avec un peu de patience et beaucoup de sévérité il est possible de se confectionner un spot HQI pour un prix relativement raisonnable. Bien sûr il est toujours possible de chiner les bonnes affaires sur le net, d'acquérir un projecteur complet d'occasion pour pas cher, alors à vos clics !

Liens utiles : jmsnat, RG et RG+ , et l'incontournable francenanorecif