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Contrôle des algues indésirables dans un aquarium récifal 2ème partie

par Mike Paletta

Rubrique : Technique
Traduction : vonvon
Niveau : Débutant

La prochaine étape qui devrait être entreprise pendant cette période de démarrage, mais qui est également critique dans un bac établi, est l'introduction ou la présence des herbivores. De nombreuses études prouvent que même avec un niveau relativement bas d’éléments nutritifs, si les herbivores sont peu nombreux alors les algues se développeront et prédomineront. Ainsi, en dépit de nos meilleurs efforts pour maintenir ces éléments au plus bas dans le bac, on constatera toujours une présence d’algues à moins que les herbivores soient en nombre suffisant. Dans un nouvel aquarium, une fois que la photopériode est augmentée, il est temps d’introduire quelques herbivores dans le bac. Parmi les herbivores les plus efficaces on trouve les poissons chirurgiens, blennies, poissons lapin et les escargots. Trois genres différents de chirurgiens (Zebrasoma, Ctenochaetus, et Acantharus) peuvent être employés si le bac est assez grand. Le poisson lapin (Siganus vulpinus par exemple) peut également être utilisé car tout aussi efficace voire même plus, sa bouche étant mieux profilée que le chirurgien pour atteindre plus facilement certains recoins de l’aquarium. Blennies et escargots devraient également être employés car leur taille permet d’atteindre des zones que les chirurgiens ne peuvent explorer. Les meilleurs escargots pour réguler les algues indésirables sont les trochus. Ces escargots sont plus petits que les turbos, il en est de même pour les astreas (très répandus en magasin aquariophile). Il y a deux avantages à leur petite taille, d’une ils peuvent prospecter de plus petits secteurs, de deux ils n’ont pas la fâcheuse tendance à chambouler le décors comme peuvent le faire les turbos, d’autant que ces derniers sont assez imposants dans un nano. Mike Paletta a constaté que ces escargots mangent bon nombre de micros algues à l'exception des diatomées. Il y a également quelques autres herbivores et détritivores qui devraient être aussi bien utilisés. Le crabe vert mithrax, le bernard l'ermite, l'ormeau tropical, la conque et le concombre de mer devraient tous être inclus dans chaque bac récifal pour non seulement réguler les algues, mais enlever également les détritus avant qu’ils ne se décomposent et deviennent des aliments pour les algues.
Mithrax sculptus :

Zebrasoma xanturum :


diatomées :

En plus d'ajouter des chirurgiens et des herbivores, il y a quelques autres paramètres à prendre en compte pour réduire la croissance d'algues. Ajouter du brassage conséquent au bac réduit considérablement la croissance d'algues, cela étant dû à la réduction du nombre d'emplacements où les détritus peuvent s'accumuler. Avant d'augmenter le brassage dans son bac, Mike Paletta a constaté que les algues avaient l'habitude de proliférer dans les trous des pierres vivantes où les détritus s’accumulaient, principalement là où les roches sont aboutées. En augmentant le brassage, les détritus ne pouvaient plus s’accumuler et au contraire pour la plupart restaient suspendus dans la colonne d’eau de sorte que le pré-filtre permettait de les enlever, le reste finissant sa course dans l’écumeur. En terme d'écumeur, quand les algues ou les niveaux d'éléments nutritifs sont un problème, l’adjonction d’un tel matériel extrait les produits organiques dissous, par conséquent ces derniers se décomposent en moins grande quantité dans le bac, et donc libèrent moins de nitrates et phosphates indésirables.



Une autre manière de réduire significativement la croissance d'algues est de baisser la quantité de détritus dans l’aquarium. Comme mentionné ci-dessus, augmenter le mouvement de l'eau dans le bac aidera, mais il y a aussi d’autres manières de réduire le niveau de détritus. Les détritus sont les miettes brunes qui se déposent sur le fond du bac et contiennent nitrates, phosphates et les molécules organiques dissoutes. Le type de phosphate disponible dans ces granules n'est pas le type inorganique qui est aisément utilisé par les algues et facilement lu par des kits d'essai, mais plutôt et principalement le phosphate organique. Il faut savoir que ce type de phosphate ne peut être détecté avec la plupart des kits de test du commerce, c’est ainsi qu’on ne peut prévoir l’apparition d’une surcroissance d'algues. La raison de ceci est que pour être utilisé par les algues, le phosphate inorganique doit être décomposé, une fois consommé les algues prospèrent sans que l’on puisse détecter quoi que ce soit avec les tests. C'est pourquoi il est nécessaire d'enlever cette source nutritive favorable à la croissance des algues indésirables. Une manière de réduire les nitrates inclue le fait de ne pas mettre de substrat sous les pierres vivantes. Cette technique permet aux déchets de s’accumuler sur le fond du bac, là où ils peuvent facilement être enlevés en les aspirant pendant les changements d'eau. Le fond nu, appelé communément « bare-bottom », permet également grâce à un fort brassage de refouler les sédiments vers le pré filtre via la surverse, ou bien vers le perlon d’une pompe de circulation. Ainsi emprisonnés, il est nécesssaire de nettoyer le pré filtre au minimum une fois par semaine, idéalement deux fois, cela pour ne pas le transformer en filtre biologique bourré de nitrates. Par ailleurs, les concombres de mer consomment en grande partie ces déchets ou les excrètent en paquets, ce qui permet de les enlever avant qu'ils ne soient décomposés en nitrate ou phosphate. Cette approche est de loin différente de ceux qui préconisent un lit de sable profond (appelé DSB pour "Deep Sand Bed"). Dans cette méthode, un lit de sable de 8 centimètres ou plus est utilisé pour développer des secteurs anoxiques où les nitrates sont convertis en gaz d'azote. Ainsi le nitrate est transformé naturellement plutôt que d’être retiré. Cette méthodologie a beaucoup de partisans, mais il existe peu d’exemples de bacs où cette méthode a été une réussite pendant plus de 5 ans. Par conséquent, Mike Paletta est encore hésitant en préconisant ses avantages, bien qu’il ait vu plusieurs bacs qui l'emploi comme refuge annexe de sorte qu'il puisse être arrêté si un problème surgit.

Bare-Bottom (Andycam ;-)):


La dernière étape qu’il préconise pour réduire le développement des algues indésirables est la méthode berlinoise. Ce système se base sur une grande quantité de pierres vivantes ainsi qu’un écumeur pour la filtration, ajouter à cela un apport de Kalkwasser, cette méthode s'est avérée être la meilleur et de loin au cours des 20 dernières années. Ce système s'est avéré demander moins d'entretien que n’importe quelle autre méthode de maintenance. Ce système ne sera pas détaillé dans cet article car ce n’est pas le but, mais il y a de nombreuses publications qui l'expliquent en détail, aussi cette méthode doit être bien connue par les novices voulant débuter.



Sans compter les mesures mentionnées ci-dessus, il y existe d’autres techniques pour la réduction des aliments qui devraient également être utilisées. L'addition de Kalkwasser (hydroxyde de calcium) permet de réduire les algues indésirables car l’hydroxyde de calcium fait précipiter les phosphates, de plus il permet de fournir une source de calcium pour les algues coralliennes aussi bien que pour les coraux. La teneur en calcium tient compte également de la calcification rapide et la croissance des coraux, cela limite la croissance d'algues en limitant leurs sources nutritives disponibles. Le calcium est crucial pour le développement des algues coralliennes, cela les stimule pour leur développement, la quantité de l'espace disponible où les micros algues peuvent se développer sera donc limitée. Les algues coralliennes agissent également dans la « cimentation » du récif, cela a donc pour effet de réduire les secteurs où les détritus peuvent se loger.

Il y a deux autres sources nutritives possibles qui devraient également être pris en compte. La première est le charbon actif. Certains contiennent de l’acide phosphorique et en conséquence ils peuvent libérer du phosphate une fois utilisé dans le bac. Par conséquent, lors de l'achat de charbon actif, bien faire attention à ce qu'il ne contienne pas de phosphate. Aujourd’hui il existe des produits de qualité exempts de phosphate, donc cela ne devrait pas poser de problème. La seconde source nutritive pour les algues, et qui est souvent négligée, que ce soit par les débutants comme pour les « anciens » est : la SURALIMENTATION. Ceci peut sembler idiot, mais la nourriture non consommée se décompose et devient la source primaire de présence de nitrate et phosphate, cela devient donc une source nutritive pour les algues même si toutes les autres étapes décrites ci-dessus ont été respectées. Les poissons et les invertébrés devraient être alimentés de la même manière que dans leur milieu naturel. La plupart des organisations sont peu alimentées à chaque prise mais le sont plusieurs fois sur une journée, contrairement à un seul et unique grand repas quotidien fait habituellement dans nos bacs. En alimentant en petite quantité mais souvent, il y a moins de nourriture qui tombe et se décompose au fond de l’aquarium, donc davantage consommée par les animaux. Ainsi, en alimentant plus fréquemment mais en faible quantité, vous aidez non seulement à réduire la quantité d’algues, mais vous augmentez également le bien-être global des autres animaux.

Charbon actif :




Si vous avez un bac avec une grande bio-charge et en dépit d’avoir suivi scrupuleusement tout ce qui a été décrit ci-dessus, il peut toujours rester des algues dont la cause peut s’expliquer par diverses raisons. D'abord, un écumeur surdimensionné est très recommandé. Ce dispositif enlèvera plusieurs des composés de l'eau avant qu'ils ne soient décomposés en nitrate ou phosphate. Ceci permettra aux pierres vivantes de transformer ces composés beaucoup plus facilement.


En plus d'employer un écumeur surdimensionné, des changements d’eau plus fréquents et plus importants devraient être fait. Au commencement du hobby récifal, il y avait beaucoup de problèmes liés à de grands ou fréquents changements d’eau, on soumettait à une forte contrainte les animaux présents dans le bac. Cela est vrai si on a laissé l'eau du bac se dégrader à un tel degré que l'eau neuve est très différente de l'eau actuelle de l’aquarium. Cela peut également être un problème si on ne permet pas à l'eau neuve d’être préparée et traitée pendant plusieurs jours avant qu’elle ne soit employée pour le changement d'eau. L'eau de mer synthétique nouvellement préparée est très caustique après sa préparation. Elle devrait être laissée reposer pendant 3-4 jours avant son utilisation pour réduire sa nature caustique. Quand ceci est fait, même un changement d'eau de 50% ne devrait pas soumettre les animaux à une forte contrainte, en ayant bien considéré que l'eau de rechange a des paramètres comparables à celui du réservoir et qu’il lui a été permis de vieillir. Cependant, 50% de changement d'eau ne devrait seulement être fait si les conditions du bac ont détérioré à un degré dramatique. Un régime plus raisonnable de changement d'eau serait de 10-25% hebdomadaire jusqu'à ce que les niveaux de phosphate et de nitrate soient descendus à un taux raisonnable.


Tous cela semble demander beaucoup de travail, mais une fois cela de fait, le temps dépensé à s’occuper du bac diminuera nettement et vous aurez plus le loisir à le contempler, d’autant que les coraux commenceront à s’épanouir et croîtrent. Actuellement, le bac récifal de Mike Paletta (550 gallons) n’a besoin que de trente minutes d’entretien hebdomadaire, cela parce qu’il n’est plus nécessaire de lutter contre les algues indésirables. Tout ce qui est exigé se borne au changement du pré-filtre et du nettoyage de l’écumeur. Ceci rivalise très favorablement avec l’heure journalière dépensée chaque nuit, il y a quelques années, quand il luttait constamment pour réguler les différentes algues qui se succédaient dans le bac. Même lorsqu'il n’y a aucune présence significative d’algue, si les conditions se détériorent, les algues actuelles se développeront à une vitesse étonnamment rapide. Par conséquent, aux premiers signes d’apparition d'algues indésirables, il est nécessaire d’évaluer les conditions de maintenance et les paramètres de l’eau, cela pour faire l'entretien et les modifications appropriées. Quand ceci est fait, les algues indésirables peuvent être contrôlées au point où la plupart des amateurs les considéreront comme éliminées.


FIN DE LA SECONDE PARTIE



Origine des textes :


« Controlling Problem Algae in the Reef Aquarium part2 » par Mike Paletta

Liens :

http://www.marinedepot.com/aquarium_marine_depot_educational_newsletter_articles_paletta_algae_control_article_2.asp?CartId

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