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Quelques parasites et prédateurs



Etant directement reliés avec l’océan par l’acquisition de pierres vivantes, de coraux et de bénitiers, nos aquariums sont susceptibles d’héberger des passagers clandestins utiles ou nuisibles.
Ceux-ci arrivent dans nos aquariums, passent inaperçus et occasionnent des dégâts pouvant entraîner des lésions graves voir la mort même d’un invertébré ou d’un poisson.
Ne sachant généralement pas identifier la cause de cette mésaventure, l’élément nuisible continue à prospérer tranquillement dans notre micro-récif.



Squilles et crevettes mantes.



Véritable fléau de l’aquarium récifal, ce prédateur vorace se nourrit de pratiquement toutes les espèces de petits poissons et de petits invertébrés que nous pouvons héberger dans nos bacs.
Sa présence se caractérise par le bruit émis par la paire de pinces placées sous son thorax.
De puissants claquements, ressemblant à des claquements de doigts, surgissent alors de l’aquarium.


Extrêmement farouches et intelligentes, elles sont difficiles à capturer.
Si une tentative de capture échoue, vous devrez faire appel à une autre méthode quelques jours plus tard car cette diablesse ne se laissera pas surprendre une deuxième fois au même appât.
Des boîtes destinées à piéger des escargots donnent généralement de bons résultats.
Une moule est placée à l’intérieur afin de stimuler la gourmandise de cette mante.
Les pièges sont à disposer juste avant l’extinction des lampes, car la squille ne se déplace librement dans l’aquarium que quand celui-ci est dans l’obscurité.
D’autres pièges de fabrication artisanale sont envisageables.


Cependant, celle-ci est très intéressante à observer comme animal de substitution

Les polychètes.

Généralement introduits par le biais des roches vivantes, ces vers sont nombreux et de tailles différentes selon l’espèce. Les plus grands atteignent 50 cm tandis que les plus petits ne dépassent guère 1 cm.
Les polychètes sont classés en deux groupes écologiques ; les formes sédentaires et les formes errantes. Parmi les variétés sédentaires, on retrouve les vers-spaghetti, les vers tubiciles et les sabellides qui sont inoffensifs.
Les formes errantes, véritables détritivores sont les plus à craindre. Possédant une trompe pourvue de puissantes mâchoires, ils sont susceptibles de causer des dommages irréversibles et de perforer la coquille des bénitiers ainsi que de forer l’épiderme des coraux mous avant de pénétrer profondément dans leur chair.
Ces animaux s’attaquent même aux poissons en les surprenant dans leur sommeil.
Parmi les espèces les plus ravageuses, on trouve Hermodice carunculatra et Oenone fulgida tous deux grands dévoreurs de coraux.





Généralement actif la nuit, c’est la meilleure façon de les reperer et de les enlever.
Il est important de ne pas saisir les vers avec les mains car ceux-ci sont susceptibles de causer des piqûres douloureuses ainsi que des brûlures à celui qui les manipulerait.
Les pseudochromis de mer rouge (pseudochromis flavivertex, springeri, fridmani, pseudochromis aldabraensis et pseudocheilinus hexataenia) se nourrissent de petits polychètes.
Chelmon rostratus et stenopus hispidus participent aussi à l’élimination naturelle de ces vers.
La réalisation d’un piège est aussi réalisable.
Une moule est placée dans un cylindre d’emballage époxy dont une extrémité est capsulée.
Des trous de + ou – la taille de l’intrus, sont réalisés dans chaque extrémité du cylindre. Le ver rassasié deviendra trop gros pour ressortir par les trous, il suffit donc de retirer le piége avec le parasite.


Les planaires.

C’est le parasite le plus rencontré en aquariophilie récifale.
Souvent introduit accidentellement avec les coraux, ces vers peuvent envahir l’aquarium en quelques semaines et devenir un véritable casse tête pour celui qui essaierai de les exterminer.
Généralement de couleur rouille à rouge sang, ces individus prospèrent dans les bacs fortement éclairés. Leur teinte est le résultat de la pigmentation de leurs algues symbiotiques.
Possédant un potentiel de multiplication très perfectionné, les planaires deviennent vite très envahissantes. Ceux-ci s’attaquent aux coraux durs à gros polypes ainsi qu’aux coraux mous en se nourrissant du mucus de leurs hôtes.
Certains poissons comme pseudocheilinus hexataenia, macropharyngodon varialvus, chelmon rostratus et synchiropus occelatus, mangent des planaires mais il ne faut pas compter sur eux pour irradier une explosion massive.



Il est nécessaire de siphonner immédiatement les planaires dès leur apparition afin d’éviter leur propagation dans l’aquarium.
Si vous n’arrivez plus à maîtriser ces intrus et que leur nombre est devenu trop important un traitement au Lévamisole pur est possible. Le Lévamisole est un vermifuge de vers plats, tels que les planaires, utilisé en médecine vétérinaire.
Deux solutions se présentent à vous :
Soit plonger les pierres vivantes quelques minutes dans un seau contenant du Lévamisole additionné à de l’eau de mer. (Sous l’action du vermifuge, les planaires vont se détacher et tomber dans le font du récipient )
Soit traiter le bac d’ensemble, mais dans ce cas certaines précautions doivent être prises.
Le produit doit être utilisé à raison de 1 gr pour 1000 litres soit 1 ml par centaines de litres.
( Le produit généralement utilisé et de l’ Hydrocloridrum Lévamisole à 7,5% soit 75 mg/ml)
Il est important de bien évaluer le volume réel du bac afin de ne pas surdoser.
Le produit doit être pur et ne rien contenir d’autre que du Lévamisole.
La marche à suivre lors du traitement est la suivante :
L’écumeur doit être coupé durant le traitement, du charbon actif de bonne qualité doit être placé dans la décantation et remplacé plusieurs fois afin d’absorber les toxines libérées par les planaires lors de leur décès, moins de 10 minutes après l’injection du produit il est préférable de couper les pompes de brassages car les vers se détachent des pierres et tombent.
Les cadavres doivent être aspirés le plus rapidement possible afin d’éviter des pertes importantes par empoisonnement des toxines.
Le syphonnage des intrus terminé l’écumeur est remis en fonction.
Bien que risqué pour les coraux et les poissons, ce traitement est sans danger pour toutes personnes qui l’utiliseraient en respectant les consignes décrites plus hauts !!!!




Les nudibranches.

Prospérant dans tous les océans du monde il en existe de morphologies et couleurs différentes. Généralement spécialisés dans leur mode alimentaire, les nudibranches ne s’attaquent qu’a une proie spécifique. Beaucoup se nourrissent de spongiaires et d’autres de polypes. Souvent introduits avec les roches vivantes et les coraux, il est important de les identifier et de s’assurer de leur innocuité pour les coraux et bénitiers.
Quelle qu’en soit leur beauté, leur identification est difficile vu le nombre de variété possible, et il est préférable de retirer l’animal avant qu’il soit trop tard vu les dégâts qu’il pourrait éventuellement engendrer.
Souvent remarqué lorsqu’il a commencé à s’attaquer aux invertébrés son retrait est facilement réalisable par syphonnage de l’intrus.
Ne pouvant offrir aux espèces inoffensives l’alimentation nécessaire à leur survie il est déconseillé de ne pas acheter les animaux proposés dans le commerce.
De plus, la durée de vie du nudibranche en aquarium est très limitée.



Les ophiures.

Souvent proposé sur le marché aquariophile, les espèces aux membres recouverts de poils sont carnivores et représentent un réel danger pour notre écosystème.
Notre choix s’orientera donc sur les espèces aux bras lisses ( fromia, nardoa et linckia ) sans danger pour notre micro-récif. Véritable éboueur de l’aquarium marin, l’ophiure constitue un hôte de choix pour la dégradation des déchets. En effet elle passe son temps dans le sable à la recherche de nourriture : aucun reste ne lui échappe.
Il arrive parfois que de petites ophiures soient introduites accidentellement par le biais des pierres vivantes. Les petites étoiles blanches ne dépassant pas 1,5 cm de diamètre sont inoffensives. Les autres de types ophiarachna sp., pentagonaster et protoreaster doivent être enlevées sous peine de voir votre population régresser.
Susceptibles d’atteindre des tailles impressionnantes, certaines peuvent devenir un véritable cauchemar pour l’aquariophile qui essaierai de les maintenir en bac récifal.


Les crabes.

Très nombreux et de morphologies diverses ils sont souvent introduits clandestinement dans nos aquariums. Prédateurs incontournables de petits invertébrés certains vont même jusqu'à détacher des fragments de coraux. Il n’est pas rare qu’ils saisissent des poissons dans leur sommeil afin de les dévorer. Il est préférable de les enlever à l’aide d’une nasse telle qu’un piége à escargot rempli préalablement d’une moule afin d’éviter certaines mauvaises surprises. Moins agile que la squille, le crabe est plus facile à capturer.
Il peut ensuite être placé dans un refuge où vous pourrez le voir évoluer a votre guise.
De nombreux crabes inoffensifs vivent au sein des coraux mous et durs.
Ceux-ci vivent en symbiose avec le corail. Ils ne blessent pas le corail et le défendent contre les prédateurs. Ils grattent la nourriture à la surface et vont jusqu'à déparasiter leur hôte d’algues diverses. D’autres variétés sont planctoniques ,et filtrent l’eau à l’aide de plumeaux situés à l’extrémité de leurs pinces.

Bibliographie : bibliothèque de l' université de Nice Sophia Antipolis

"L'aquarium recifal Tome 1 et 2 " Sprung/Delbeek

"Meerwasser aquaristik" D. Knop

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