Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

Macrophotographies de l’aquarium


Rubrique : Pratique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Introduction

Comme beaucoup d’amateurs je pratique la macrophotographie de mon aquarium, cela me permet d’échanger des informations sur Internet (une image vaut mieux qu’une longue description) et de garder la ‘mémoire’ de son évolution mais aussi d’avoir d’agréables photographies et de découvrir parfois un minuscule détail qui m’avait échappé. Je ne suis pas un ‘pro’ de la photo, et il m’arrive de rater de nombreuses photos, voici cependant quelques conseils pour ceux qui commencent à pratiquer.

Cet article sera publié en plusieurs chapitres qui aborderont successivement :

  1. Le matériel : Choix de l’appareil photo numérique, flash or not flash ? Accessoires, liens utiles.
  2. Notions d’optique et fonctionnement du matériel.
  3. Les conditions de la prise de vue.
  4. Derniers conseils et conclusion (rubrique ouverte : La publication de vos photos, votre matériel, vos astuces).

Le matériel

Depuis quelques années l’APN (Appareil Photo Numérique) a relégué le bon vieux reflex 35mm au rayon antiquité. Pour l’amateur c’est une chance !

En effet les APN ont des caractéristiques qui permettent de réaliser de bonnes macrophotographies à moindre coût. Ces appareils ont pour avantages :

  • La possibilité de prendre un grand nombre de clichés et de d’en voir immédiatement le résultat,
  • De permettre la retouche par logiciel de dessin et l’amélioration des épreuves,
  • D’avoir un mode macro et une distance de mise au point particulièrement faible.
Les APN n’ont pas que des avantages, voici quelques inconvénients (pour les appareils de milieu de gamme) :
  • Les objectifs sont généralement peu lumineux (ouverture 3,5 voire de 2,8 pour les meilleurs),
  • L’autofocus est rarement débrayable et fonctionne mal en faible luminosité,
  • Le temps de réaction du déclenchement est longue (et les poissons ne posent pas), mais cela s’arrange avec les nouvelles générations d’appareils,
  • A l’exception des reflex numériques (les Rolls des APN) et des ‘bridges’, les APN n’ont pas de visée à travers l’objectif, ce qui fait que des erreurs de cadrage sont possibles (dues à l’erreur de parallaxe entre viseur et objectif),
  • Une assez faible sensibilité d’ou un temps de pose excessif qui est peu compatible avec le mouvement des animaux. Si l’on pousse la sensibilité on risque de mettre en valeur le ‘bruit’ thermique donnant du ‘grain’ à la photo.

Caractéristiques de l’APN

La définition

Le paramètre le plus évident d’un APN est son nombre de ‘mégapixels’, c’est à dire à sa définition en millions de points. Ce paramètre est mis en avant par le service marketing des constructeurs car c’est le plus facile à faire évoluer. Cependant il n’est pas nécessairement synonyme de qualité. A moins de vouloir des agrandissements de grandes tailles (A4 ou plus), 4 ou 5 Méga pixels sont très suffisants. Pire : Plus le capteur CCD possède d’éléments sensibles et plus ceux-ci sont petits et en conséquence captent moins de lumière (à surfaces de CCD égales). En effet, la taille du CCD devrait normalement être proportionnelle à la définition, mais en réalité ce n’est pas le cas. Seuls les appareils de haut de gamme à visée reflex ont une taille de capteur supérieure (ce qui leur donne donc une meilleure sensibilité) et pour une gamme de produit les capteurs sont tous identiques ce qui nivelle les différences.


Avec les appareils récents, les méga pixels ne sont plus un critère déterminant.

Notez cependant que :

  • Une meilleure définition permettra un plus grand zoom numérique (agrandissement et recadrage) lors du post traitement de l’image sur ordinateur,
  • Plus le capteur est de grande taille, meilleure doit être la qualité optique de l’objectif. La zone de netteté sans déformation ni perte de luminosité devant être forcément elle aussi plus grande (vignettage), l’une ne va pas sans l’autre.
  • Plus le capteur est petit et plus sa sensibilité diminue. Si on augmente cette sensibilité au-delà du normal (par exemple un chiffre guide ISO 800 pour un compact), ou si l’on augmente le temps de pose, l’appareil va enregistrer un bruit thermique du à la sensibilité des CCD aux infrarouges et donc à la chaleur. Le noir est ainsi une constellation étoilée. Petite expérience : Pointer l’APN vers une télécommande IR et appuyer sur une touche, vous verrez alors parfaitement la diode infrarouge (pratique pour tester si la télécommande fonctionne mais pas réellement utile pour un appareil optique ne devant rendre que notre réalité).


Ouverture de l’objectif

Voici en revanche un paramètre important car la macrophotographie requiert un objectif le plus lumineux possible pour permettre la prise de vue sans flash des animaux en mouvement.

L’ouverture du diaphragme est caractérisée par un chiffre qui va de 1 (le plus ouvert, c’est à dire lumineux) à 22 (le plus fermé). Les meilleurs résultats sont obtenus avec les reflex, puis les bridges (‘pont’ entre les compacts et les reflex) et enfin les compacts. Mais même au sein d’une même gamme il existe des différences, surveillez ce point. Les APN sont très souvent équipés d’objectif zoom. L’ouverture maximale varie avec le rapport de focale et une focale courte (grand angle) est favorable à une large ouverture. Pour le besoin aquariophile ou le sujet est proche, le zoom n’est pas très utile aussi votre choix se portera plutôt sur un appareil équipé d’un objectif capable d’une bonne ouverture en mode grand angle (2,8 ou 3,5). La qualité optique de l’objectif a également son importance : Nombre de lentilles, matériaux utilisés, montage. Généralement un objectif lumineux est gage de bonne qualité.

Notez également que plus le diaphragme est ouvert et plus la zone de netteté (la profondeur de champ) est réduite.


Modes manuels (débrayage des automatismes)

La prise de vue en mode macro de l’aquarium est souvent effectuée dans des conditions limites pour les automatismes standards. Selon le type de photo, sujet immobile comme un corail ou bien mobile comme un poisson, la priorité sera donnée au diaphragme ou à la vitesse. Un mode de débrayage sans être impératif est donc bien utile pour choisir le mode adapté à la prise de vue.


Distance minimale de mise au point (en mode macro)

Les APN sont généralement excellents dans ce domaine autorisant des prises de vues rapprochées (de 1 à 10 cm) ce qui est bien adapté à notre besoin. Ce mode, souvent symbolisé par une petite fleur, sera systématiquement choisi. Le mode macro fonctionne généralement mieux en grand angle qu’en zoom.


Mise au point manuelle

Très utile le mode de mise au point manuelle est rarement proposée et c’est bien dommage car l’autofocus n’est pas toujours efficace ni très pertinent. En macro la profondeur de champ est très réduite et la mise au point automatique ne se fera probablement pas sur le plan qui doit être net. De plus, si vous ne faites pas de mise au point préalable, le temps nécessaire à l’autofocus risque de vous faire rater la photo. Si l’appareil possède heureusement un mode manuel de mise au point, apprenez à l’utiliser !


Processeur de traitement

Très peu commenté, le processeur de traitement est pourtant responsable de la compression des images (JPEG), de la balance des blancs, etc. C’est à dire du naturel, du piqué de la photo. Généralement un constructeur utilise le même matériel et logiciel pour l’ensemble de ses appareils et les appareils de classe inférieure bénéficient des acquis des appareils de classe supérieure. Ainsi les ‘grandes marques’ telles que CANON ou NIKON sont garantes d’une certaine qualité. Certains appareils proposent un mode de stockage des images RAW qui évite la compression JPEG, si ce mode est proposé, utilisez-le, vous compresserez les images en post traitement sur votre ordinateur. Certains appareils proposent des modes pour adoucir ou durcir les images (renforcer les zones de contraste), n’utilisez pas ces modes qui déforment la réalité. Les aberrations provoquées par le traitement du processeur sont bien souvent confondues avec les défauts dus aux pixels, pour les différencier il faut agrandir une portion d’image jusqu’à voir le quadrillage régulier des éléments photosensibles, vous atteignez alors seulement la limite de l’appareil.


Temps de déclenchement

Le temps de déclenchement est resté longtemps un réel défaut des APN. Celui-ci s’améliore sensiblement avec les nouvelles générations d’appareils. Ce temps est en partie du au calcul de la ‘balance des blancs’, au moteur de l’autofocus et aux autres automatismes. Ce temps peut ainsi être masqué si on passe complètement en mode manuel :
  • Mise au point manuelle ou pré-effectuée,
  • Balance des blancs pré-mesurée.

Un appareil rapide permet plus facilement de saisir une scène, et comme les animaux de l’aquarium sont des modèles qui n’en font qu’à leur tête, l’occasion ne se répétera peut-être pas…

Le flash

L’aquarium est un très mauvais sujet pour une prise de vue au flash. Pour masquer les reflets de la vitre il faut un angle de 45° peu compatible avec une vue naturelle de l’aquarium. Les flash intégrés sont particulièrement mauvais et même si le reflet n’est pas trop gênant, l’éclairage aplatit la scène et provoque des ombres indésirables. Le flash doit donc être orientable et équipé d’un diffuseur (simple papier calque). L’appareil doit pouvoir faire une mesure pondérée da la lumière pour s’adapter à la lumière reçue lors de la prise de vue. Un filtre polarisant permet d’atténuer une partie des reflets mais celui-ci ‘réduit’ d’un diaphragme l’ouverture de l’objectif. Avec tous ces inconvénients, il faut considérer que l’aquarium récifal bénéficie d’un fort éclairage (merci les HQI) et que, si cela est nécessaire, il est possible de mettre en place un éclairage par projecteurs additionnels. Je pense donc que l’amateur ne doit pas se soucier du flash mais plutôt utiliser des astuces pour obtenir un éclairage ‘naturel’ suffisant (Un exemple : Une simple lampe de poche permet de faire des photos ‘de nuit’ dans une ambiance réellement nocturne).

Les accessoires

Le trépied

Le temps de pose et la préparation de la photo font qu’un trépied est le seul accessoire vraiment indispensable à la vue d’ensemble de l’aquarium.

Caisson étanche.

De nombreux aquariophiles sont également plongeurs aussi si c’est votre cas vérifiez la disponibilité du caisson étanche compatible avec votre appareil.

Post traitement

Une image numérique autorise une retouche très facile si vous disposez d’un ordinateur et d’un logiciel tel que Photoshop.

Compléments à intégrer dans le budget

Pour le calcul du budget pensez cependant à inclure la carte mémoire et une batterie additionnelle compatible avec votre APN.

Pour vous aider à choisir

Des sites comme :

Sont une mine d’informations lors du choix de l’appareil aussi analysez bien votre choix selon les tests réalisés et vos critères de choix. Sachez que c’est avec un petit compact Nikon coolpix 3100 que j’ai réalisé les photos de mon site http://microrecif.neuf.fr/ et qu’un petit budget suffit pour faire des photos d’aquarium agréables à regarder.

Zoanthus et discosoma, une cohabitation harmonieuse
En conclusion : Lors de votre choix ne vous polarisez pas sur le nombre de méga pixels, favorisez plus la taille et la qualité du capteur, les possibilités de traitement et fonctionnelles de l’appareil et plus encore la qualité optique.

La suite au prochain numéro…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut,

J'ai appliqué la méthode JLC, bon j'ai encore des progrès mais ça vient :)
http://img155.imageshack.us/img155/149/clavularia26bt.jpg