De l’eau et du sel
Rubrique : Technique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant
Introduction.
Les changements d’eau sont conseillés pour diluer la pollution, en retirant notamment une partie des nitrates et des phosphates qui risquent de s’accumuler dans un aquarium. Son autre avantage est important : L’apport d’eau neuve pallie à une partie de la supplémentation des composants consommés naturellement par les organismes lors de leur croissance.
Dans un petit aquarium ces changements ont facilement un effet très significatif. Ils peuvent remplacer tout ou une partie du matériel d’épuration mécanique (écumeur, décantation, filtre externe) et celui chargé de la supplémentation en calcium, magnésium, carbonates (Réacteur A Hydroxyde, Réacteur A Calcaire, solutions bi-composants, buffer, etc.), ainsi que la micro-supplémentation : Iode, strontium, métaux et oligo-éléments.
Cela facilite beaucoup la tâche de maintenance au débutant confronté à une chimie complexe de l'eau où les multiples interactions et difficultés de dosages posent parfois des problèmes insolubles (!) : "J’augmente le pouvoir tampon de l’eau (dureté) en ajoutant du buffer et je constate que le taux de calcium diminue ! J’ajoute du chlorure de calcium et le taux de magnésium chute... Mon pH varie énormément, que faire ?, J’utilise un RAH mais mon taux de calcium a chuté brutalement, pourquoi ?, Faut-il ajouter des oligo-éléments ?", etc. Aussi mieux vaut-il d’éviter de jouer à l’apprenti chimiste et utiliser une méthode simple avant d’avoir acquis un peu d’expérience et de pondération.
L’ajout d’un sel équilibré permet, à priori, de ne pas commettre d’erreur et d'avoir une situation maintenue à peu près correctement... Alors, le changement d'eau, une solution parfaite pour nos nano ? Oui, tout du moins, si on respecte quelques règles de bon sens.
Un changement d’eau c’est quoi en fait ? Eh bien c’est :
Auteur : JLC
Niveau : Débutant
Introduction.
Les changements d’eau sont conseillés pour diluer la pollution, en retirant notamment une partie des nitrates et des phosphates qui risquent de s’accumuler dans un aquarium. Son autre avantage est important : L’apport d’eau neuve pallie à une partie de la supplémentation des composants consommés naturellement par les organismes lors de leur croissance.
Dans un petit aquarium ces changements ont facilement un effet très significatif. Ils peuvent remplacer tout ou une partie du matériel d’épuration mécanique (écumeur, décantation, filtre externe) et celui chargé de la supplémentation en calcium, magnésium, carbonates (Réacteur A Hydroxyde, Réacteur A Calcaire, solutions bi-composants, buffer, etc.), ainsi que la micro-supplémentation : Iode, strontium, métaux et oligo-éléments.
Cela facilite beaucoup la tâche de maintenance au débutant confronté à une chimie complexe de l'eau où les multiples interactions et difficultés de dosages posent parfois des problèmes insolubles (!) : "J’augmente le pouvoir tampon de l’eau (dureté) en ajoutant du buffer et je constate que le taux de calcium diminue ! J’ajoute du chlorure de calcium et le taux de magnésium chute... Mon pH varie énormément, que faire ?, J’utilise un RAH mais mon taux de calcium a chuté brutalement, pourquoi ?, Faut-il ajouter des oligo-éléments ?", etc. Aussi mieux vaut-il d’éviter de jouer à l’apprenti chimiste et utiliser une méthode simple avant d’avoir acquis un peu d’expérience et de pondération.
L’ajout d’un sel équilibré permet, à priori, de ne pas commettre d’erreur et d'avoir une situation maintenue à peu près correctement... Alors, le changement d'eau, une solution parfaite pour nos nano ? Oui, tout du moins, si on respecte quelques règles de bon sens.
Un changement d’eau c’est quoi en fait ? Eh bien c’est :
- Un choix d’ingrédients
- Une préparation
- Un protocole, ou guide d'utilisation
Le choix des ingrédients. Cela semble simple, il n’y a que deux composants : De l’eau et du sel… En fait il faut faire les bons choix.
L'eau douce, la qualité d’abord. Un des objectifs avoué du changement d’eau est la réduction des produits polluants, autant s’assurer que l’on n’en introduit pas ! La meilleure précaution est d’utiliser soit de l’eau osmosée, soit de l’eau minérale en bouteille.
L’eau osmosée est la solution ‘classique’ et l'achat d'un osmoseur est un bon investissement car un aquarium récifal utilise une assez grande quantité d’eau que cela soit pour les changements périodiques et aussi ceux nécessaires à la compensation de l’eau évaporée. Il suffit d’acheter un appareil de bonne qualité et de bien l’entretenir (il faut penser à changer cartouches filtrantes et membranes selon les recommandations du constructeur, attention au matériel d'occasion).
L’eau minérale en bouteille est l’alternative, économiquement possible avec un très petit aquarium (moins de 100 litres). La sélection de l’eau passe simplement par la lecture de l’étiquette : Un taux de nitrates (NO3) inférieur à 1mg/l est une excellente indication.
En ce qui concerne le taux de minéralisation : Pour une préparation d’eau salée il vaut mieux une eau douce et un pH proche de 7 (ni trop de calcium ni trop de carbonate pour faciliter la dissolution du sel). Mais si c’est pour une compensation d’eau évaporée, sans passer par un RAH (réacteur à hydroxyde de calcium), une eau plus dure, contenant calcium et magnésium convient mieux pour supplémenter partiellement l'aquarium. L'eau de marque 'Cristalline' a une bonne réputation sur les forums, cependant celle-ci semble avoir diverses sources et sites de production et certains sont moins recommandables. Pour cette raison je ne cite pas de marque et je conseille de toujours lire l’étiquette avant d’acheter un pack. C’est un très bon choix si l’eau est correctement sélectionnée et que son coût est acceptable (à vos calculettes !).
Enfin l’eau du robinet ne convient que rarement car trés (trop) souvent les nappes phréatiques sont polluées par les rejets agricoles et industriels. L'analyse systématique ou tout du moins très régulière est impérative, on recherche les nitrates ‘marqueur’ de la qualité globale de l’eau. Difficulté supplémentaire des additifs sont ajoutés par les distributeurs, ceux-ci sont destinés à l’assainissement des germes pathogènes ou encore à la protection du réseau, citons par exemple : Chlore, ozone, UV, produits de neutralisation du tartre, etc. L’eau peut aussi véhiculer des particules 'récupérées' pendant son cheminement dans le réseau (métaux lourds). Cela nécessite une étape supplémentaire de préparation pour réduire leur effet négatif sur les animaux de l’aquarium. Utiliser de l’eau du robinet est, certes, une solution peu coûteuse, mais elle est cependant risquée (le jeu en vaut-il la chandelle ?). A l’exception de quelques chanceux bénéficiant d’une source non polluée (mais cela va devenir de moins en moins fréquent) il vaut mieux purifier l'eau de conduite par un osmoseur.
Le Sel. Il est rassurant de faire un choix consensuel : Instant Ocean, d’Aquariums Systems (pour ne pas le citer) est la référence généralement admise car assez neutre. C’est certainement une bonne sélection, mais j’ose quelques remarques. AS propose aussi un sel qualifié de ‘récifal’. Celui-ci est 'enrichi' pour mieux convenir à une utilisation dans un milieu où essentiellement le calcium mais aussi carbonates, magnésium, etc. sont puisés directement de l’eau, ingrédients vitaux au métabolisme des organismes marins, en particulier pour constituer leur squelette calcaire. Ce sel, Reef Cristal est donc préférable ? Probablement mais sa composition diffère de celle de l’eau naturelle. Les résultats sont cependant globalement bons. Je signale que je fais toujours un goutte à goutte avec ce type de sels car je les soupçonne de perturber les concentrations normales de l’aquarium (une éventuelle modification des paramètres comme le pH est possible). Les sels de type Red Sea sont plus naturels, je les préfère dans le cas de changements plus conséquents, en revanche, issus d’un processus naturel, ils apportent moins (?) de supplémentations et comportent un risque très minime d'importation d'éléments non désirés. Le sel qui semble faire l’unanimité est Tropic Marin, son prix est assez dissuasif mais (toujours l'avantage du nano) acceptable dans un petit volume. Tropic Marin vient de sortir une version 'Reef' (augmentation du taux de calcium au détriment des carbonates), comparaison par Tropic Marin à voir ici.
Pour faire votre opinion consultez le débat ouvert sur les qualités des sels sur le fil :
http://forum.aceboard.net/4978-1215-20626-0-arriverai-jamais.htm
D'autres informations sur la composition de l'eau de mer et celle des sels du commerce :
http://mars.reefkeepers.net/Articles/EauDeMer.html
http://mars.reefkeepers.net/Articles/ChimieEdM.html
http://www.recifal.fr/chimie.htm
Pour ma part j’applique une règle simple : J’alterne les marques, selon l’usage que j'en fais, pour gommer les éventuels défauts et bénéficier des avantages. Bien entendu, si vous trouvez un sel qui vous satisfait pleinement vous pouvez le conserver pour toutes les utilisations. Notez qu’en ‘primo remplissage’ lors de la mise en route, un sel moins 'riche' est conseillé pour éviter une aide supplémentaire à l'eutrohisation (apport excessif de nutriments). Petite précision : Le sel n'est jamais directement ajouté dans l'aquarium, même pour ajuster la salinité. Une forte concentration est extrêmement dangereuse pour les organismes vivants. Il est toujours préférable d'attendre et de monter (ou descendre) la salinité par petits palliés en effectuant des remplacements d'eau régulièrement.
L’eau de mer naturelle. C'est une solution appliquée avec succès par quelques amateurs, elle est cependant sujette à beaucoup de précautions (j'exprime les mêmes réserves que celles faites à propos de l’utilisation de l’eau du robinet). En effet les pollutions d'origines agricoles et industrielles qui dégradent nos rivières se déversent en final dans la mer. Le prélèvement près des côtes est donc largement aléatoire. Pour information la croissance des coraux dans certains lagons tropicaux est inférieure à celle constatée dans nos aquariums... Surprenant n’est-ce pas ? En fait les lagons sont souvent pollués par l’activité humaine (insecticides, etc.) qui réduisent de façon très significative la croissance normale des populations qui vivent dans ces eaux. Autre inconvénient (qui peut être aussi un avantage), l’eau de mer naturelle n’est pas inerte et peut dissimuler des passagers clandestins. Ceux-ci peuvent prendre la forme d'un apport de nourriture zoo et phytoplancton aussi bien que celle de parasites. La solution passe par un puisage en profondeur (qui n'est pas très facile à réaliser), complété par un filtrage efficace avant l’utilisation. L’avantage est que l’on dispose malgré tout d’une eau équilibrée en grande quantité. C'est acceptable sous réserve de tests systématiques prouvant l’innocuité du prélèvement. Notez aussi que la quantité utilisée doit être compatible avec la législation en vigueur.
La préparation. Tout d’abord cette règle simple : On verse le sel dans l’eau et non pas l’eau dans le sel, cela peut sembler aller de soi mais il faut le savoir. Quelle quantité de sel ? Pour répondre à cette question il faut savoir à quelle salinité on veut arriver. En fait on parle très souvent de densité à la place de salinité car la densité est un paramètre plus simple à mesurer (il est aussi possible d’utiliser l’indice [réfractomètre] ou la conductivité pour caractériser l’eau de mer). L’aquariophilie récifale reproduit la salinité des zones tropicales (Océan Indien, Indonésie, Mer Rouge, Caraïbes). Les concentrations en sels pour ces régions sont assez proches et stables tout le long de l’année (à l’exception d’effets très localisés durant de fortes pluies dans les lagons et près des côtes). Les valeurs de densité mesurées sont comprises entre 1023 et 1026. Dans nos aquariums récifaux, c’est la valeur haute de 1026 qui est recherchée, propice à la croissance des invertébrés. Cette densité varie très légèrement en fonction de la température. Comme l’air, l’eau chaude est ‘plus légère’ que l’eau froide aussi une petite correction est nécessaire pour avoir la valeur réelle. Faut-il 26 grammes de sel pour faire une densité de 1026 ? Réponse : NON, il en faut beaucoup plus, environ 38 grammes par litre. Un petit programme (très pratique) vous permet de calculer combien de sel est à peu près nécessaire pour obtenir une densité voulue :
http://www.webglaz.ch/artemias/ArmorDensity.html
(Attention il reste à intégrer le taux d'humidité contenu dans le sel, cette estimation ne suffit pas pour un résultat précis il faut mesurer la salinité avant utilisation.)
Prenez la précaution de fermer le sac de façon étanche, le sel est avide d’eau et va en absorber progressivement au fil des utilisations, changeant le poids nécessaire pour le même résultat. La bonne solution (merci Coyote) consiste à préparer toutes les doses individuellement ensachées à partir d'un paquet neuf, d'autres utilisent des bidons plastiques étanches, pour ma part je stocke le sel en refermant consciencieusement le sachet en le tenant fermé par une pince à linge.
Une fois les deux éléments en présence il faut les mélanger rapidement. Puis il faut attendre l’équilibre de la préparation, ce qui prend plusieurs heures : Température, quantité de gaz dissous, fin des réactions chimiques. La procédure habituelle consiste à brasser, par un bulleur ou une pompe de brassage, le mélange pendant 24H. Un thermoplongeur met le mélange à la température de l’aquarium. Même en cas d’urgence prévoir au minimum quelques heures pour que le mélange soit prêt à être introduit dans l’aquarium. A la fin de la période d’équilibrage il faut évaluer la salinité du mélange et celle de l’aquarium pour les mettre à la même valeur (en ajoutant soit de l’eau, soit du sel dans la préparation).
Pour se faire, le plus économique est de peser l’eau par l’intermédiaire d’un densimètre Si le mélange est à la température de l’aquarium, inutile de faire une correction, ce qui importe n’est pas tant la valeur absolue mais plutôt réduire la différence risquant d'entrainer un choc osmotique sur les animaux. A l’usage un réfractomètre apporte beaucoup de confort et n’est pas soumis aux défauts des densimètres (nettoyage minutieux des modèles à aiguilles, imprécision, fragilité et inconfort des modèles en verre). Si des additifs sont ajoutés (iode ou strontium par exemple) ils sont mis quelques minutes seulement avant l’utilisation qui se fait, dans ce cas, de préférence en fin de journée.
Le protocole. Il reste à verser le mélange dans l’aquarium. Bien entendu il faut d’abord retirer un volume équivalent dans l’aquarium. Si un filtre externe est utilisé, il est possible de tenir compte de ce volume en arrêtant et en isolant le circuit du filtre pour le nettoyer après le remplissage. Cette opération va malgré tout faire baisser le niveau d’eau dans l’aquarium. Il ne faut pas trop s’inquiéter car souvent les coraux et autres animaux sont résistants et supportent l’exposition à l’air (c’est souvent le cas des animaux du platier récifal pendant la marée basse). Il faut cependant faire attention aux échinodermes (oursins et étoiles de mer) qui supportent très mal une exposition à l’air même de très courte durée.
Avant de retirer l’eau il est possible de faire une tempête pour agiter les sédiments, en profiter pour nettoyer l’intérieur des vitres, siphonner ou clocher le sable, capter l’eau de surface, etc. Il est plus utile d’essayer de retirer une eau chargée en débris organiques et sédimentation excessive qu’une eau ‘propre’.
Si l’eau est retirée rapidement, généralement sans inconvénient, l’ajout se fera, malgré la préparation très consciencieuse, avec précaution. L’idéal est de faire cela en goutte à goutte dans la décantation ou à la sortie d’une pompe de brassage afin de disperser le mélange en évitant les concentrations locales.
Combien d’eau faut-il changer ? Vaste question, la réponse dépend de la configuration et de l’âge de l’aquarium, du nombre de grands animaux (poissons), des apports de nourritures, de l’équipement (présence d’un écumeur, d’une décantation), du résultat des mesures (NO3, PO4) et de l’observation attentive de l’aquarium. Ces paramètres pondèrent la fréquence et le volume des échanges.
Avec nos petits aquariums le changement d'eau n’est ni une grande corvée, ni un coût important. De plus les petits volumes ne sont pas aptes à conserver beaucoup de poissons (en-dessous de 100 litres seules quelques petites espèces sont possibles). Dans cette configuration le matériel peut être fortement réduit. Les changements d’eau assurent alors le rôle joué par les équipements de filtration mécanique. Mais n’oubliez pas que l’équilibre de l’aquarium repose toujours sur une autoépuration biologique fondée, notamment sur les pierres vivantes.
Changer un volume important est plus efficace que faire plusieurs changements pour un volume total équivalent. La pollution est ainsi plus rapidement diluée mais, en contre partie, le bouleversement risquant d’être apporté par de l’eau neuve, est également plus ressenti. Aussi il faut trouver avec, l’expérience, une juste mesure entre la fréquence des changements et le volume changé chaque fois.
Une bonne base consiste à changer entre 5% et 10% du volume par semaine. Changer un volume plus important est aussi plus efficace mais cela n'est justifié qu'en cas de problème ou de dérive importante.
De cette façon, vous acquerrez progessivement l'expérience et la maitrise nécessaire au maintien des paramètres de l’eau, sans trop de complication dans un premier temps, et lorsque le moment sera venu (vos premiers coraux durs, dans un an !), la mise en oeuvre d'un RAH ne sera qu'une formalité :-)
Lien connexe
http://www.reef-guardian.com/augmenter-kh-et-calcium-901-article.html
L'eau douce, la qualité d’abord. Un des objectifs avoué du changement d’eau est la réduction des produits polluants, autant s’assurer que l’on n’en introduit pas ! La meilleure précaution est d’utiliser soit de l’eau osmosée, soit de l’eau minérale en bouteille.
L’eau osmosée est la solution ‘classique’ et l'achat d'un osmoseur est un bon investissement car un aquarium récifal utilise une assez grande quantité d’eau que cela soit pour les changements périodiques et aussi ceux nécessaires à la compensation de l’eau évaporée. Il suffit d’acheter un appareil de bonne qualité et de bien l’entretenir (il faut penser à changer cartouches filtrantes et membranes selon les recommandations du constructeur, attention au matériel d'occasion).
L’eau minérale en bouteille est l’alternative, économiquement possible avec un très petit aquarium (moins de 100 litres). La sélection de l’eau passe simplement par la lecture de l’étiquette : Un taux de nitrates (NO3) inférieur à 1mg/l est une excellente indication.
En ce qui concerne le taux de minéralisation : Pour une préparation d’eau salée il vaut mieux une eau douce et un pH proche de 7 (ni trop de calcium ni trop de carbonate pour faciliter la dissolution du sel). Mais si c’est pour une compensation d’eau évaporée, sans passer par un RAH (réacteur à hydroxyde de calcium), une eau plus dure, contenant calcium et magnésium convient mieux pour supplémenter partiellement l'aquarium. L'eau de marque 'Cristalline' a une bonne réputation sur les forums, cependant celle-ci semble avoir diverses sources et sites de production et certains sont moins recommandables. Pour cette raison je ne cite pas de marque et je conseille de toujours lire l’étiquette avant d’acheter un pack. C’est un très bon choix si l’eau est correctement sélectionnée et que son coût est acceptable (à vos calculettes !).
Enfin l’eau du robinet ne convient que rarement car trés (trop) souvent les nappes phréatiques sont polluées par les rejets agricoles et industriels. L'analyse systématique ou tout du moins très régulière est impérative, on recherche les nitrates ‘marqueur’ de la qualité globale de l’eau. Difficulté supplémentaire des additifs sont ajoutés par les distributeurs, ceux-ci sont destinés à l’assainissement des germes pathogènes ou encore à la protection du réseau, citons par exemple : Chlore, ozone, UV, produits de neutralisation du tartre, etc. L’eau peut aussi véhiculer des particules 'récupérées' pendant son cheminement dans le réseau (métaux lourds). Cela nécessite une étape supplémentaire de préparation pour réduire leur effet négatif sur les animaux de l’aquarium. Utiliser de l’eau du robinet est, certes, une solution peu coûteuse, mais elle est cependant risquée (le jeu en vaut-il la chandelle ?). A l’exception de quelques chanceux bénéficiant d’une source non polluée (mais cela va devenir de moins en moins fréquent) il vaut mieux purifier l'eau de conduite par un osmoseur.
Le Sel. Il est rassurant de faire un choix consensuel : Instant Ocean, d’Aquariums Systems (pour ne pas le citer) est la référence généralement admise car assez neutre. C’est certainement une bonne sélection, mais j’ose quelques remarques. AS propose aussi un sel qualifié de ‘récifal’. Celui-ci est 'enrichi' pour mieux convenir à une utilisation dans un milieu où essentiellement le calcium mais aussi carbonates, magnésium, etc. sont puisés directement de l’eau, ingrédients vitaux au métabolisme des organismes marins, en particulier pour constituer leur squelette calcaire. Ce sel, Reef Cristal est donc préférable ? Probablement mais sa composition diffère de celle de l’eau naturelle. Les résultats sont cependant globalement bons. Je signale que je fais toujours un goutte à goutte avec ce type de sels car je les soupçonne de perturber les concentrations normales de l’aquarium (une éventuelle modification des paramètres comme le pH est possible). Les sels de type Red Sea sont plus naturels, je les préfère dans le cas de changements plus conséquents, en revanche, issus d’un processus naturel, ils apportent moins (?) de supplémentations et comportent un risque très minime d'importation d'éléments non désirés. Le sel qui semble faire l’unanimité est Tropic Marin, son prix est assez dissuasif mais (toujours l'avantage du nano) acceptable dans un petit volume. Tropic Marin vient de sortir une version 'Reef' (augmentation du taux de calcium au détriment des carbonates), comparaison par Tropic Marin à voir ici.
Pour faire votre opinion consultez le débat ouvert sur les qualités des sels sur le fil :
http://forum.aceboard.net/4978-1215-20626-0-arriverai-jamais.htm
D'autres informations sur la composition de l'eau de mer et celle des sels du commerce :
http://mars.reefkeepers.net/Articles/EauDeMer.html
http://mars.reefkeepers.net/Articles/ChimieEdM.html
http://www.recifal.fr/chimie.htm
Pour ma part j’applique une règle simple : J’alterne les marques, selon l’usage que j'en fais, pour gommer les éventuels défauts et bénéficier des avantages. Bien entendu, si vous trouvez un sel qui vous satisfait pleinement vous pouvez le conserver pour toutes les utilisations. Notez qu’en ‘primo remplissage’ lors de la mise en route, un sel moins 'riche' est conseillé pour éviter une aide supplémentaire à l'eutrohisation (apport excessif de nutriments). Petite précision : Le sel n'est jamais directement ajouté dans l'aquarium, même pour ajuster la salinité. Une forte concentration est extrêmement dangereuse pour les organismes vivants. Il est toujours préférable d'attendre et de monter (ou descendre) la salinité par petits palliés en effectuant des remplacements d'eau régulièrement.
L’eau de mer naturelle. C'est une solution appliquée avec succès par quelques amateurs, elle est cependant sujette à beaucoup de précautions (j'exprime les mêmes réserves que celles faites à propos de l’utilisation de l’eau du robinet). En effet les pollutions d'origines agricoles et industrielles qui dégradent nos rivières se déversent en final dans la mer. Le prélèvement près des côtes est donc largement aléatoire. Pour information la croissance des coraux dans certains lagons tropicaux est inférieure à celle constatée dans nos aquariums... Surprenant n’est-ce pas ? En fait les lagons sont souvent pollués par l’activité humaine (insecticides, etc.) qui réduisent de façon très significative la croissance normale des populations qui vivent dans ces eaux. Autre inconvénient (qui peut être aussi un avantage), l’eau de mer naturelle n’est pas inerte et peut dissimuler des passagers clandestins. Ceux-ci peuvent prendre la forme d'un apport de nourriture zoo et phytoplancton aussi bien que celle de parasites. La solution passe par un puisage en profondeur (qui n'est pas très facile à réaliser), complété par un filtrage efficace avant l’utilisation. L’avantage est que l’on dispose malgré tout d’une eau équilibrée en grande quantité. C'est acceptable sous réserve de tests systématiques prouvant l’innocuité du prélèvement. Notez aussi que la quantité utilisée doit être compatible avec la législation en vigueur.
La préparation. Tout d’abord cette règle simple : On verse le sel dans l’eau et non pas l’eau dans le sel, cela peut sembler aller de soi mais il faut le savoir. Quelle quantité de sel ? Pour répondre à cette question il faut savoir à quelle salinité on veut arriver. En fait on parle très souvent de densité à la place de salinité car la densité est un paramètre plus simple à mesurer (il est aussi possible d’utiliser l’indice [réfractomètre] ou la conductivité pour caractériser l’eau de mer). L’aquariophilie récifale reproduit la salinité des zones tropicales (Océan Indien, Indonésie, Mer Rouge, Caraïbes). Les concentrations en sels pour ces régions sont assez proches et stables tout le long de l’année (à l’exception d’effets très localisés durant de fortes pluies dans les lagons et près des côtes). Les valeurs de densité mesurées sont comprises entre 1023 et 1026. Dans nos aquariums récifaux, c’est la valeur haute de 1026 qui est recherchée, propice à la croissance des invertébrés. Cette densité varie très légèrement en fonction de la température. Comme l’air, l’eau chaude est ‘plus légère’ que l’eau froide aussi une petite correction est nécessaire pour avoir la valeur réelle. Faut-il 26 grammes de sel pour faire une densité de 1026 ? Réponse : NON, il en faut beaucoup plus, environ 38 grammes par litre. Un petit programme (très pratique) vous permet de calculer combien de sel est à peu près nécessaire pour obtenir une densité voulue :
http://www.webglaz.ch/artemias/ArmorDensity.html
(Attention il reste à intégrer le taux d'humidité contenu dans le sel, cette estimation ne suffit pas pour un résultat précis il faut mesurer la salinité avant utilisation.)
Prenez la précaution de fermer le sac de façon étanche, le sel est avide d’eau et va en absorber progressivement au fil des utilisations, changeant le poids nécessaire pour le même résultat. La bonne solution (merci Coyote) consiste à préparer toutes les doses individuellement ensachées à partir d'un paquet neuf, d'autres utilisent des bidons plastiques étanches, pour ma part je stocke le sel en refermant consciencieusement le sachet en le tenant fermé par une pince à linge.
Une fois les deux éléments en présence il faut les mélanger rapidement. Puis il faut attendre l’équilibre de la préparation, ce qui prend plusieurs heures : Température, quantité de gaz dissous, fin des réactions chimiques. La procédure habituelle consiste à brasser, par un bulleur ou une pompe de brassage, le mélange pendant 24H. Un thermoplongeur met le mélange à la température de l’aquarium. Même en cas d’urgence prévoir au minimum quelques heures pour que le mélange soit prêt à être introduit dans l’aquarium. A la fin de la période d’équilibrage il faut évaluer la salinité du mélange et celle de l’aquarium pour les mettre à la même valeur (en ajoutant soit de l’eau, soit du sel dans la préparation).
Pour se faire, le plus économique est de peser l’eau par l’intermédiaire d’un densimètre Si le mélange est à la température de l’aquarium, inutile de faire une correction, ce qui importe n’est pas tant la valeur absolue mais plutôt réduire la différence risquant d'entrainer un choc osmotique sur les animaux. A l’usage un réfractomètre apporte beaucoup de confort et n’est pas soumis aux défauts des densimètres (nettoyage minutieux des modèles à aiguilles, imprécision, fragilité et inconfort des modèles en verre). Si des additifs sont ajoutés (iode ou strontium par exemple) ils sont mis quelques minutes seulement avant l’utilisation qui se fait, dans ce cas, de préférence en fin de journée.
Le protocole. Il reste à verser le mélange dans l’aquarium. Bien entendu il faut d’abord retirer un volume équivalent dans l’aquarium. Si un filtre externe est utilisé, il est possible de tenir compte de ce volume en arrêtant et en isolant le circuit du filtre pour le nettoyer après le remplissage. Cette opération va malgré tout faire baisser le niveau d’eau dans l’aquarium. Il ne faut pas trop s’inquiéter car souvent les coraux et autres animaux sont résistants et supportent l’exposition à l’air (c’est souvent le cas des animaux du platier récifal pendant la marée basse). Il faut cependant faire attention aux échinodermes (oursins et étoiles de mer) qui supportent très mal une exposition à l’air même de très courte durée.
Avant de retirer l’eau il est possible de faire une tempête pour agiter les sédiments, en profiter pour nettoyer l’intérieur des vitres, siphonner ou clocher le sable, capter l’eau de surface, etc. Il est plus utile d’essayer de retirer une eau chargée en débris organiques et sédimentation excessive qu’une eau ‘propre’.
Si l’eau est retirée rapidement, généralement sans inconvénient, l’ajout se fera, malgré la préparation très consciencieuse, avec précaution. L’idéal est de faire cela en goutte à goutte dans la décantation ou à la sortie d’une pompe de brassage afin de disperser le mélange en évitant les concentrations locales.
Combien d’eau faut-il changer ? Vaste question, la réponse dépend de la configuration et de l’âge de l’aquarium, du nombre de grands animaux (poissons), des apports de nourritures, de l’équipement (présence d’un écumeur, d’une décantation), du résultat des mesures (NO3, PO4) et de l’observation attentive de l’aquarium. Ces paramètres pondèrent la fréquence et le volume des échanges.
Avec nos petits aquariums le changement d'eau n’est ni une grande corvée, ni un coût important. De plus les petits volumes ne sont pas aptes à conserver beaucoup de poissons (en-dessous de 100 litres seules quelques petites espèces sont possibles). Dans cette configuration le matériel peut être fortement réduit. Les changements d’eau assurent alors le rôle joué par les équipements de filtration mécanique. Mais n’oubliez pas que l’équilibre de l’aquarium repose toujours sur une autoépuration biologique fondée, notamment sur les pierres vivantes.
Changer un volume important est plus efficace que faire plusieurs changements pour un volume total équivalent. La pollution est ainsi plus rapidement diluée mais, en contre partie, le bouleversement risquant d’être apporté par de l’eau neuve, est également plus ressenti. Aussi il faut trouver avec, l’expérience, une juste mesure entre la fréquence des changements et le volume changé chaque fois.
Une bonne base consiste à changer entre 5% et 10% du volume par semaine. Changer un volume plus important est aussi plus efficace mais cela n'est justifié qu'en cas de problème ou de dérive importante.
De cette façon, vous acquerrez progessivement l'expérience et la maitrise nécessaire au maintien des paramètres de l’eau, sans trop de complication dans un premier temps, et lorsque le moment sera venu (vos premiers coraux durs, dans un an !), la mise en oeuvre d'un RAH ne sera qu'une formalité :-)
Lien connexe
http://www.reef-guardian.com/augmenter-kh-et-calcium-901-article.html
1 commentaire:
a propos du sel tropic Marin, je connais bcp de personnes avec des volumes superieur a 500L qui l'utilise malgré le prix...
quand la qualité est au rendez-vous...l'effort economique est secondaire...
sinon l'instant ocean est pas mal non plus mais quand au reef-cristal, le gros probleme de ce sel est a mon avis que bcp ne savent pas l'utiliser : Il est TRES riche donc tres bien pour un bac qui tourne depuis longtemps mais il est a mon avis a déconseiller pour les débutants qui ont souvent des problemes car leur bac est trop riche ( ils font souvent les ajouts conseillés mais n'ont pas les coraux pour les absorber... et utilise tres souvent en plus des ajouts normaux ( Mg I Ca Sr) des probuits tres riche ( trop pour leur bac et leur conso) mais bon s'il ont lu le livre de JLC, a mon avis déjà ils auront moins de problemes...
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