Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo 4 : Juin 2006

nanoZine n’est liée à aucune marque, distributeur ou magaZin. Son objectivité est totale, sa liberté aussi. Les membres de la rédaction sont des amateurs désirant partager leur solide expérience du micro et nano récifal. Le but ? Eviter les erreurs aux débutants, respecter l’environnement, partager notre passion.

Vous pouvez participer, notre blogZine permet de poster un commentaire. Alors allez-y, lâchez-vous ! Faites part de votre opinion même (et surtout) si elle est contradictoire.

Si vous avez un article à proposer nanoZine est ouvert aux nouvelles contributions, il suffit de nous contacter sur francenanorecif.com, une suggestion ? : Le forum de nanoZine est ouvert à tous.

special heatPréparez vos ventilos, voici juin et le nanoZine numéro 4 ! Il est temps de songer aux congés d’été (Y aura t-il une canicule cette année ?). Ceux d’entre nous qui débutent n’ont pas encore affrontés ce péril. Il faut savoir que la température est le paramètre critique et que son contrôle est essentiel à la bonne maintenance des organismes vivants dans l'aquarium récifal. L’équipe s’est penchée sur le problème et vous donne quelques pistes et solutions (super bricolages ultra documentés de vonvon). Car mieux vaut remettre son aquarium entre ‘les mains’ d’un bon automatisme qu’entre celles de votre voisin novice même si celui-ci est de bonne volonté ! Quand au 'vivant', il n'est pas oublié et est bien présent dans ce numéro. (RHhââa l'aquarium d'Acropore, les macrophotos de 27-L...). Bonne lecture.

JLC (Jean-louis Cuquemelle alias microrecif)

Au sommaire de ce numéro :
  • Nano/micro population "Les fungiides" (Acropore)
  • Microfaune de nos nanos: Les ostracodes (27-L)
  • Recifs pharmacie de demain (Acropre)
  • Pourquoi climatiser l'aquarium récifal (JLC)
  • Un module "osmolation/ventilation" (vonvon)
  • Préparer les congés d'été (JLC)

Nano/micro population "Les fungiides"


Fungia

Famille : fungiides
Caractere distinctifs : corail champignon
Coloration : vert, rouge, rose, jaune et orange
Especes couramment proposees : fungia, cycloseris et diaseris
Habitat : Mer Rouge et Ocean Indien
Biologie : energie produite en grande partie par la production des zooxanthelles
Maintenance : aisee dans les conditions optimales
Reproduction : sexuee et asexuee

IL est preferable de disposer ce corail sur le sable dans une zone bien eclairee.
Les fungia ayant la faculte de se deplacer par accoups lors de gonflements de tissus, il est judicieux de le bloquer en placant des petits fragments de roches. En effet celui-ci risquerait de subir les effets urticants des invertebres voisins.
Les fungias tolerent des courants violents, mais preferent des flux moyens a moderes.
Certaines especes de fungia peuvent depasser les 20 cms de diametres.
On distingue les fungia des cycloseris par la forme de leurs septes tandis que celles des cycloseris sont a peine visibles. La taille influe aussi comme critere d’identification. En effet le diametre des cycloseris reste petit ou moyen.
La morphologie tres variable est fonction des conditions de maintenance de l’invertebre, les especes implantees sur le fond sableux sont plus planes vis a vis des especes nichees sur les roches qui disposent d’une forme plus rugeuse.
Les sexes sont separes des individus, les gametes sont expulsees dans l’aquarium et sont fecondees par la suite, ce phenomene a deja ete observe a plusieures reprises en aquarium.

Herpolitha Limax

Famille : fungiides
Caractere distinctifs : corail boomerang
Coloration : vert, rose et gris brun
Especes couramment proposees : herpolitha, herpetoglosa et diaseris
Habitat : Mer Rouge et Ocean Indien
Biologie : energie produite en grande partie par la production des zooxanthelles
Maintenance : aisee dans les conditions optimales
Reproduction : sexuee et asexuee, par fragments, ceux-ci adoptent cependant des morphologies tres differentes

Espece facile et robuste, ses conditions de maintenance necessitent des besoins en lumiere et en brassage moins exigents que ses semblables.
Comme les fungia, il est preferable de limiter les deplacements afin d’eviter les effets urticants des coraux voisins.
Herpolitha s’epanouira parfaitement s’il est place sur le sol et est soumis a des courants legers. Il est capable de capturer des petites proies se trouvant a sa portee telles que des artemias ou petits vermiformes, cependant la nutrition ne lui est pas vitale, celle-ci etant liee a la production de ses zooxanthelles.
La taille maximale de cet invertebre peut atteindre 40 cms.
Il s’agit d’une veritable colonie, les polypes sont repartis non seulement sur la mediane de l’invertebre mais aussi de part et d’autre de celle-ci.


Polyphyllia

Famille : fungiides
Caractere distinctifs : corail actimorphe
Coloration : beige et gris brun
Especes couramment proposees : herpolitha, herpetoglosa
Habitat : Ocean Pacifique et Ocean Indien
Biologie : energie produite en grande partie par la production des zooxanthelles
Maintenance : aisee dans les conditions optimales
Reproduction : sexuee et asexuee

Cette espece est de maintenance facile et similaire a herpolitha limax.
Il faut eviter un eclairage et un brassage trop violents pouvant stresser l’animal. Si celui-ci est parfaitement ouvert et que ses tissus sont gonfles, c’est que l’emplacement lui convient,il pourra des lors s’epanouire parfaitement dans l’aquarium.


Heliofungia

Famille : fungiides
Caracteres distinctifs : corail actimorphe
Coloration : vert, rose et gris brun
Especes couramment proposees : herpolitha, herpetoglosa et diaseris
Habitat : Ocean Pacifique et Ocean Indien
Biologie : energie produite en grande partie par la production des zooxanthelles
Maintenance : aisee dans les conditions optimales, cette espece n’est pas conseillee aux debutants
Reproduction : sexuee et asexuee

Heliofungia apprecie d’etre place sur le fond, pose sur le sable. Comme ses congeneres, il se deplace, risquant non seulement d’etre brule, mais de leser les coraux voisins, celui-ci etant tres urticant.
Cet invertebre se gonflant enormement, il est preferable de lui ceder un perimetre superieur a 20 cms afin qu’il puisse s’epanouir.
Une alimentation occasionnelle a base de crevettes ou d’artemias est envisageable une fois par mois afin de favoriser sa croissance.
Souvent propose dans les magasins specialises, Heliofungia est souvent acquis par les debutants qui l’achetent sans succes de maintenance,
En effet, cet invertebre est une espece tres delicate demandant des conditions de maintenances irreprochable. Son declin peut entrainer la mort d’autres coraux presents dans l’aquarium, si son retrait n’est pas realise rapidement, les tissus putrifies vont se deposer sur d’autres animaux provoquant ainsi une reaction en chaine.
Il est donc important d’avoir acquis une certaine maturite dans la maintenance d’un aquarium recifal afin d’identifier le comportement de ses pensionnaires.
Si celui-ci ne se porte pas bien il sera donc place dans une zone lui correspondant mieux.

Microfaune de nos nanos: Les ostracodes

Rubrique : Animaux
Auteur : 27-L
Niveau : Débutant


Que voyez-vous sur cette photo ?

N'oubliez pas de cliquer sur les photos (canon a620) pour les voir en taille réelle

Une bouture de galaxea de 2cm de haut surexposée au flash, bien !

Et là ?
Un amphipode, trés bien! mais encore...
des grains de sable de 2mm poilus avec des pattes... non, qui a dit ostracodes ? Bravo!!
Siphonnons quelques sédiments pour regarder cela de plus pret:

Animalia/Arthropoda/Crustacea/ostracoda
Et oui un crustacé!
Non il n'a pas volé la carapace d'un minuscule bivalve, celle-ci correspond à des replis tégumentaires calcifiés développés à partir de la tête.
Il serait facile de se moquer du débile animal mais notre virilité, messieurs, en prend un coup non seulement l'animal est doté de deux hémi-penis mais son espèce possède également le record du spermatozoïde le plus long du regne animal. Au pays des kangourous un ostracode produit un spermatozoïde d'une longueur d'1 cm, plus long que son corps, faisons taire notre imagination anthropomorphique la dessus...


Encore une fois se pose la question du mode de reproduction, et du succès de celui-ci dans un nano à faible colonne d'eau. Et comme dans tout les cas exposés jusqu'ici dans nanoZine une particularité vient l'expliquer, toujours pas de stade pélagique! En effet les ostracodes se reproduisent soit par parthénogenèse, ce qui semble être le plus fréquent soit la femelle ponds les oeux qui sont incubés sous la carapace donnant un nauplius déjà pourvu d'une carapace et de trois paires d'appendices, qui connaîtra une vie similaire aux, adultes. Toujours pas un animalcule à mettre dans vos refuges pour nourrir vos coraux...
Bien que trés peu cité sur les ouvrages ou sites d'aquariophilies, on trouve pourtant des souches d'eau douce à la vente http://www.aqualiment.com

Pour en savoir plus, la page de Sylvie CRASQUIN-SOLEAU, chargée de Recherche au CNRS:
http://sylvie.crasquin.free.fr/Ostracodes.htm

Recifs pharmacie de demain


Les populations indigènes des pays tropicaux se servent depuis longtemps des produits des récifs coralliens, surtout des algues, pour se soigner.

Les Maoris de Nouvelles-Zélande utilisent ainsi l’éponge Halichondria moorei, alors qu’aux Philippines, on traite les rhumatismes avec des algues vertes du genre Caulerpa.

Ce n’est que depuis les années 70 que la chimie et la pharmacologie ont commencé à s’intéresser aux organismes marins pour y rechercher de nouvelles substances actives.
Plus de 1700 nouveaux corps chimiques naturels tirés d’organismes marins ont été décrits de 1977 à 1985 ; ce qui n’a rien d’étonnants quand on sait que les récifs coralliens abritent la plus grande diversité biologique du globe.

Dans le domaine de la cancérologie, on a par exemple trouvé chez l’ascidie Tridemmum solidum, une substance des plus prometteuses pour soigner les tumeurs malignes.

Certaines substances utilisées contre les maladies virales sont tirées de l’éponge Cryptethelia qui vit au Caraïbe.

Une meilleure connaissance de l’écologie des organismes marins et une meilleure collaboration entre divers domaines de recherches devraient certainement conduire à d’autres résultats utiles

Pourquoi climatiser l'aquarium récifal

Rubrique : Technique
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Introduction

Ce petit article aborde les différents aspects théoriques de la problématique ‘température’ pour vous aider à réaliser la meilleure climatisation de votre nano.

Le montage d’un aquarium récifal nous fait rapidement prendre conscience des étroites interactions entre physique, chimie et biologie. Une modification, même mineure, d’un paramètre influant sur les autres.
Les organismes marins ont évoluées pour s’adapter à des environnements bien précis que nous devons reproduire avec la plus grande exactitude si nous voulons les conserver. Parmi les différents écosystèmes marins, les zones récifales sont les plus faciles à reproduire, notamment à cause de leur température élevée, plus simple à contrôler dans nos appartements que celles des régions froides. La marge de manœuvre est malgré tout réduite et nécessite une attention particulière de notre part.

Température et activité biologique, actions sur le métabolisme des organismes
L’action de la température à un rôle important sur des paramètres tels que :
  • La modification des constantes de vitesse de plusieurs réactions chimiques,
  • Le déplacement de l'équilibre carbonate-bicarbonate,
  • La variation de l'équilibre ammoniac –ammonium,
  • L’augmentation de la quantité d'ammoniac, …
La température agit aussi directement sur le métabolisme des êtres aquatiques. Ainsi une température élevée favorise l’activité bactérienne, favorise la croissance des coraux, accèlere la respiration des poissons, etc.
Les conséquences d'une élévation de température sont multiples pour les animaux :
  • Consommations accrues d’oxygène, de minéraux, d’iode, de calcium,
  • Dégagement de CO2, production de plus de déjections, …
Globalement on peut dire que la vie va plus vite et plus fort, à l'inverse une température trop basse entraînant un ralentissement biologique, une régression pouvant être mortelle si une limite est franchie.

Cependant un autre facteur physique est à prendre en considération : Si la température augmente le taux d’oxygène dissous diminue rapidement alors que celui de CO2 augmente.

Deux formules antagonistes 'biologique et physique' sont ainsi en compétition :
  1. Augmentation de température = augmentation de consommation de l’O2 par les organismes,
  2. Augmentation de température = diminution de O2 dissous dans l'eau.
On voit donc que les variations de concentrations d'oxygène peuvent être très rapides et même s'emballer lorsque l'on franchit un seuil critique.

Une augmentation de la température signifie aussi :
  • La réduction de la production de phyto et zooplancton,
  • L’abaissement du pH dû à l’augmentation de CO2,
  • La baisse de la concentration de carbonate de calcium (inhibe la calcification), …
Les organismes marins des récifs tropicaux sont adaptés à une température constante qui se situe à environ 26/28° Celsius pour les couches d'eau superficielles (celles qui nous concernent). Pour offrir des chances de survie à ces organismes il faut rester impérativement dans cette marge. Et si le ralentissement métabolique dû à un petit abaissement de température non prolongé n'a qu'un effet de stress, une augmentation trop importante au-delà de quelques degrés au-dessus de 30° signifie à coup sûr la mort rapide des organismes (commençant pour les coraux par l'expulsion de leurs zooxanthelles, phénomène appelé blanchiment des coraux). Pour cette raison la pollution thermique actuelle des océans est un problème sérieux, source de grande inquiétude car amplifiée par les concentrations simultanées de CO2.

Premières conclusions
  • La température doit être régulée, les variations minimisées au maximum.
  • La fourchette ‘idéale’ de température se situe entre 26 et 29° Celsius (fonction de l'écosystème reproduit).
  • La température basse admissible est de 25°, la température haute admissible 30°.
  • La température limite (entrainant la mort des organismes) basse est de 18°, la température limite haute est de 32°.
Le cas particulier de l’aquarium nano récif
Dans le milieu naturel les masses d'eau sont évidement considérables alors que l'aquarium ne contient qu'un volume très réduit. Cela a pour conséquence une évolution pouvant être rapide des paramètres. Ainsi l’inertie thermique (ou chaleur massique) est liée directement au volume d’eau.

La chaleur massique de l'eau vaut 4187, pour augmenter la température de 1°de 100 litres d'eau, il faut apporter une énergie de : 100*4187*1=418kj. Un chauffage de 100 Watt en fonctionnement permanent apporte en une heure, une énergie de 100W*3600=360kj. Il faut donc plus d'une heure pour faire monter la température de 1°Celsius. Cela fonctionne aussi à l’inverse et, à énergie constante, plus le volume est réduit, plus le temps est court pour parvenir à des variations sensibles.

Un petit aquarium est sujet à de potentielles variations rapides et importantes de température.

Et si il est facile de chauffer (une simple résistance électrique suffit), il est assez difficile de refroidir. Or dans nos aquariums récifaux les sources d’apport de chaleur sont multiples :
  • Infrarouge de l’éclairage, rayonnement thermique des lampes et ballasts,
  • Moteur des pompes de brassage, de filtres et écumeurs,
  • Environnement de la pièce où est placé l’aquarium (chauffage, ensoleillement).
L’exportation en thermies se faisant aussi par l’environnement, une pièce pouvant être froide en hivers, mais aussi lors de la phase nocturne lorsque l’éclairage est éteint.

Deuxième conclusion
Alors que dans la nature, la masse d'eau ‘lisse’ les variations, une climatisation est impérative dans le cas d’un aquarium. Plus le volume est réduit plus l’asservissement doit être soigné. Si un aquarium de grand volume peut se passer du chauffage grâce (ou à cause) des HQI et des pompes, la faible inertie d’un nano impose une parade à l’abaissement nocturne et une lutte contre les thermies apportées par le matériel lors de la journée.
La climatisation d’un petit aquarium récifal nécessite donc la mise en place d’un chauffage et d’une réfrigération.
Choisir les animaux les plus résistants (ceux peuplant les lagons peu profonds) et provenant d’une même région climatique est aussi une sage décision modérant les risques.


La réalisation du chauffage
La solution la plus simple consiste à utiliser des thermoplongeurs intégrant un bilame et une résistance de chauffage électrique. C'est le chauffage utilisé classiquement en eau douce. La puissance sera calculée au minima assurant la petite élévation de température nécessaire dans les conditions les plus rudes, un blocage du bilame ayant dans ce cas une action limitée. Deux thermoplongeurs indépendants sont aussi une précaution contre les effets d’une défaillance (voir Redondance plus loin dans cet article). Pour un aquarium récifal un chauffage de ½ Watt par litre suffit, valeur à affiner en fonction de votre configuration matérielle. Choisir des modèles anti-casse évite aussi de prendre le risque d'une électrisation.

La réfrigération
Avant de songer à refroidir, une précaution élémentaire : Eviter impérativement les apports en thermies 'parasités'.
  • Ne pas placer l’aquarium dans une pièce surchauffée,
  • Ne pas placer l’aquarium sous un rayonnement solaire direct (de plus non favorable à la croissance des zooxanthelles mais plutôt des algues inférieures),
  • Eviter de placer les moteurs des pompes dans l’eau, choisir celles qui ont le meilleur rendement,
  • Ne pas placer les ballasts des lampes à proximité de l’aquarium, préférer les modèles électroniques.
Solution de réfrigération n°1 : L‘évaporation
Le principe : Lorsque la pression partielle d’un corps est inférieure à la pression de vapeur saturante (par exemple si l'on souffle sur sa soupe, on diminue la pression au-dessus du liquide), la phase liquide se vaporise et ainsi le nombre de molécules quittant la phase liquide est plus important que le nombre de celles qui arrivent. Or ce sont les molécules les plus agitées (les plus chaudes) qui s'échappent préférentiellement de la phase liquide. Lors de l'évaporation on a donc un abaissement de la température du liquide, et ce, quelque sois la température de l’air.

Un simple ventilateur placé de façon à créer un courant d’air laminaire, 'léchant' la surface de l’aquarium suffit à abaisser la température, et même en dessous de la température de la pièce. C’est une solution efficace.
Le principe de fonctionnement est le seul handicap : L’évaporation de l’eau. Evaporation qui nécessite un autre asservissement, de niveau d’eau cette fois, pour conserver une salinité constante dans l’aquarium (autre source de stress pour les animaux). L’avantage est la simplicité de mise en œuvre et le coût réduit du matériel nécessaire, un ventilateur 12 Volts de PC convenant parfaitement. (L'alimentation 12 Volts est aussi une précaution contre les électrisations).
La climatisation par évaporation (ventilation) est la solution la plus simple utilisée par un grand nombre d'amateurs, elle nécessite cependant la mise en place d'un osmolateur.

Solution n°2 : Le groupe réfrigérant
Ce principe est utilisé par tous les réfrigérateurs : Un gaz est comprimé par un compresseur électrique pour atteindre sa phase liquide (cette étape est faite hors de l’enceinte à refroidir car elle apporte de la chaleur), puis le liquide est détendu brutalement entrainant un abaissement de température. Cette solution techniquement possible n’est pas très simple à mettre en œuvre avec nos aquariums mais l'adaptation d'une petite glacière est cependant possible. Autre utilisation de cette technique : Placer l'aquarium dans une pièce climatisée.

Solution n°3 : L’effet Peltier
Ici la propriété particulière de certains conducteurs traversés par un courant électrique est utilisée. Ces conducteurs se présentent sous forme de plaque dont un coté devient chaud et l’autre extrémité devient froide en fonctionnement. Ce principe est bien adapté à la climatisation de l’aquarium sous réserve de réaliser de bons échangeurs thermiques, un pour la partie chaude (ventilation externe obligatoire, un Peltier chauffe énormément), un pour la partie froide en contact avec l'aquarium.
Ici l’évaporation de l’aquarium est nulle, ce qui est un avantage indéniable (sauf si on veut ajouter du calcium avec l’aide d’un RAH). En revanche le coût d’achat et de fonctionnement (consomation électrique importante) est bien plus important qu’avec un simple ventilateur. Voir le forum consacré à ce sujet.

Asservissements
Il reste à piloter l’ensemble chauffage-réfrigérateur par un capteur de température et un dispositif de contrôle.

Les capteurs les plus simples sont basés sur des bilames se déformant par dilatation sous l’effet de la température. L’hystérésis (c’est à dire, l’écart de valeur entre le passage de la position fermée à la position ouverte puis au retour à la position fermée) est assez grand (stress potentiel des animaux) et n’est pas réglable. Bilan : Les bilames sont simples d'utilisation, peu chers mais aussi peu précis.

Les thermostats électroniques sont plus sensibles et l’indication absolue de température est aussi plus précise qu'avec les bilames dont l'indication (la valeur absolue) est totalement fausse. Généralement utilisés pour le chauffage domestique, ils devront être modifiés pour répondre à notre besoin.
Un peu de bricolage s’impose donc : Démontage du capteur pour le placer dans un tube étanche scellé à la colle silicone, inversion des contacts par un relais (ou modification du câblage) pour mettre en marche le refroidissement à une température haute. La solution est cependant abordable et peu couteuse aux bricoleurs.

Voies d'améliorations possibles
L'importance de la climatisation ne peut être négligée, un dérèglement pendant les congés d’été pouvant entrainer en quelques heures, par effet de dominos, la perte de tous les êtres vivants de l’aquarium. La réalisation devra être impérativement soignée et sûre.

La sûreté de fonctionnement passe principalement par les notions de simplicité, robustesse et redondance, c’est à dire la mise en place de systèmes doublés assurant le bon fonctionnement dans le cas de défaillance simple.
Les meilleurs systèmes utilisent des éléments séparés dans des chaînes de traitement n’ayant pas de point commun (il faut cependant se contenter d’une unique source électrique ou mettre en place un système secouru sur batterie). Ainsi un groupe de froid utilisera deux ventilateurs indépendants, deux capteurs, deux thermostats, le tout sera raccordé à deux disjoncteurs différentiels.

Des dispositifs sécuritaires additionnels peuvent aussi être implémentés. Comme par exemple une coupure automatique de l'éclairage en cas de détection de température excessive. Dans ce cas il faut que l'hystérisis (la remise en marche de l'éclairage) soit suffisant pour ne pas entrainer une défaillance de la lampe.

Dans le cas de d’éléments particulièrement fragiles il est possible de réaliser des montages spécifiques. Par exemples dans le cas du bilame (souvent défaillant en position fermé) :
  • Si la fermeture du bilame commande le refroidissement : La mise en parallèle de deux bilames (si un reste ouvert, la fermeture du contact sera assuré par le deuxième).
  • Si l’ouverture du bilame commande l’arrêt de l’éclairage : La mise en série de deux bilames (si un reste fermé, l'ouverture sera assurée par le deuxième provoquant l’arrêt du circuit).

En guise de conclusion
Ces informations devraient vous sensibiliser et vous conduire à réaliser, si ce n'est pas fait, une installation de climatisation automatique nécessaire à votre nano, il est temps, l’été arrive !

La clim' n'est pas un élément de confort dans un aquarium, c'est une condition de survie. Gardez en tête que les animaux récifaux ont une marge d’adaptation très étroite, que les écarts doivent être réduits au maximum et qu’une température de 32° leur est fatale. Les maintenir à une température constante voisine de 27/28° semble l'idéal pour une conservation à long terme et une croissance optimale.

Si chauffer est naturel pour la plupart des amateurs venant de l'eau douce, réfrigérer est certainement nouveau. Un dispositif de refroidissement à ventilateur 12 Volts est le plus simple à mettre en oeuvre et le plus courant. Ce système est efficace mais il nécessite aussi un osmolateur, c'est à dire l'ajout automatique d'eau douce dès que le niveau d'eau baisse pour conserver une salinité constante.

Vous êtes aidés dans votre réalisation par les exemples inclus dans ce nanoZine de juin par le montage vonvon™ : Module osmolateur/refroidisseur avec ventilateur 12 volts

PS : Vous le savez, l'élévation de température menace aussi les écosystèmes naturels aussi je vous engage à avoir une attitude éthique : N'achetez des voitures ne consommant que peu (évitez les 4x4), roulez au minima et le pied léger. C'est bon pour votre stress et pour la planète.

Module osmolateur/refroidisseur avec ventilateur 12 volts

Rubrique : Bricolage
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant

Durant les chaudes périodes de l’année, il est important -pour la bonne santé de nos animaux- de pallier à la hausse de température excessive dans nos bacs (lire l'article de JLC dans le nanoZine de juin). Je vous propose donc un système de refroidissement reprenant l’article d’Andycam, auquel j’ai incorporé un système d’osmolation (reprenant l’article de reef-guardian et celui du site de mars), car qui dit ventilation dit évaporation.

Vous trouverez en bas de l’article un fichier excel a télécharger, il comprend 3 schémas de montage différents, modulables à souhait, avec pour chacun la liste des composants correspondants.

Pour des raisons de sécurité, tout les éléments sont en 12 volts, l’eau -salée- et l’électricité ne faisant pas bon ménage.

L’ensemble du matériel nécessaire et les outils de travail :

- une alimentation de PC
- un gros ventilateur en 12 volts ainsi qu'un petit
- un thermostat
- deux capteurs de niveau
- une pompe submersible en 12 volts
- une dremel (mini perceuse pratique pour percer le boîtier)
- un fer et du fil à souder
- du fil électrique
- des cosses (utilisées en autre pour connecter les fils sur le relais automobile)
- un tournevis cruciforme, un cutter, une paire de ciseaux…



Pour l’alimentation, une alim’ ATX d’ordinateur a été choisie, en effet il est facile de s’en procurer une de récup’ gratuitement, ou bien pour quelques euros en brocante ou dans un magasin discount d’informatique. De plus cet alimentation a plusieurs sorties en 12 volts pour un seul branchement en 220 volts, à noter que pour les connexions il faut utiliser le fil noir et le fil orange pour avoir du 12 volts, en prenant le rouge à la place de l’orange vous obtiendrez du 5 volts (lire cet article sur le site de RG). Pour le ventilo, c'est pareil, facile d'en trouver un à moindre coût, le choisir de préférence assez grand, gros débit pour une meilleur ventilation, le mien fait 90 sur 90, et un seul est largement suffisant pour nos bacs de moins de 100 litres.

En surfant sur le web et plus précisément sur Ebay, j’ai trouvé des capteurs de niveau pour un prix très abordable, ils viennent de Chine, le délai de réception était de trois semaines mais à 14 euros les deux capteurs frais de port inclus cela vaut vraiment le coup. A noter que l’on peut enlever le clip afin d’inverser le flotteur, soit en position fermé, le courant passe flotteur en bas, soit fermé flotteur en haut.
J'ai décidé de les brancher en série, un placé dans la partie variable de la décantation (ou à défaut dans le bac), l'autre dans la réserve d'eau osmosée.
Explications : le capteur plongé au plus bas de la réserve a le flotteur normalement fermé en position haute, tant qu'il y a de l'eau osmosée le courant peut passer, le capteur dans la décantation quant à lui a le flotteur normalement ouvert en position haute. Quand le niveau d'eau de la partie variable (ou du bac) baisse, le flotteur dans la décant' se ferme et laisse passer le courant enclanchant ainsi la pompe pour l'osmolation, mais si le niveau d'eau dans la réserve est trop bas, le capteur situé dans cette dernière s'ouvre et ne laisse plus passer le courant, préservant ainsi la pompe d'une marche à sec.
Il est important de prévoir pendant les vacances une réserve d'eau osmosée de grande capacité, du moins suffisante pour compléter l'évaporation pendant votre absence, si c'est déjà le cas alors le capteur dans la réserve est inutile mais servira comme capteur de "secours". Par exemple (et toujours branché en série) placé plus haut dans la partie variable de la décantation et normalement fermé flotteur en bas, si le premier capteur se colle et laisse passer le courant en continu, le niveau montant de trop cela ouvrira le flotteur haut et coupera donc l'alimentation de la pompe, cela évite à la réserve de se vider dans le bac.
Si on est bricoleur, on peut même faire un module sur le même principe permettant l'arrêt de la pompe de remontée (par contre c'est en 220 volts). Un capteur de niveau placé dans le bac et détectant une hausse anormale du niveau de l'eau (descente ou déversoire bouchés par exemple), évitant un débordement du bac (surtout si le volume d'eau de la décant' est important et que la marge entre le niveau d'eau du bac et le haut de ce dernier est faible) et préservant la pompe de remontée -souvent onéreuse- d'une marche à sec une fois la décant' vidée, l'ajout d'une led pouvant même servir de témoin lumineux.
Pour la pompe qui servira à l’osmolation, je l’ai achetée chez Conrad, par contre on lui trouve un inconvénient notable qui est son bruit, cela dit n’importe quelle pompe 12 volts fera l’affaire, du moment qu’elle soit assez puissante pour relever l’eau, par exemple une pompe lave-glace pour voiture.
Concernant le thermostat c'est une autre histoire, je l'ai récupéré dans le grenier, il servait à faire fonctionner un cordon chauffant. Malheureusement il est devenu très difficile de se procurer ce thermostat seul, si vous arrivez a le trouver ou bien s'il vous en reste un d'un ancien bac d'eau douce planté, alors le schéma 1 s'adresse à vous. Dans le cas contraire, il est possible d'acheter un thermostat sur www.conrad.fr, il est parfaitement intégrable dans le boîtier de notre module, il faudra simplement déporter la sonde (thermistance) pour la loger dans un tube plastique et le fermer hermétiquement avec du silicone spécial aquarium. Pour ce montage il faut se référer au schéma 3, pour vous aider au montage vous trouverez beaucoup de choses intéressantes sur ces liens ici, ici et , et encore récemment ici. Pour les non bricoleurs il y a un thermostat prêt à l'emploi et qui se branche sur secteur, c'est l'UT 100, je vous invite à lire le thread de Flip pour y voir plus clair.
ou bien

Passons au montage et commençons par le boîtier. On commence par tracer le gabarit de perçage pour les différentes fiches femelles, pour les 2 interrupteurs ainsi qu’une grille d’aération et une embase pour accueillir un petit ventilo (on le branchera en 5 volts, c’est suffisant et moins bruyant) pour refroidir l’intérieur du module. Ensuite à l’aide de la dremel on perce, on teste que tout rentre et on ajuste si besoin (le petit ventilo quant à lui est collé).


On attaque maintenant le soudage des composants. Pour les photos ci-dessous ne tenez pas compte de la couleur des fils, référez-vous aux schémas de montage. Vous noterez que sur la première photo j’ai utilisé un relais industriel (schéma 2) pour la « partie » osmolation alors que sur la seconde c’est un relais automobile (schéma 1), ce dernier est moins cher mais n’est pas aussi fiable.


Avant de tout refermer on fait les tests, on visse le capot, et voilà un module de terminé. L’avantage des interrupteurs est de pouvoir couper la ventilation l’hiver, ou encore l’osmolation lors des changements d’eau, et ce sans avoir à débrancher des prises secteur.



Montages XLSVoici les schémas et les listes des composants des trois montages proposés au format MS-Excel. Cliquez sur l'image pour télécharger le fichier.

Préparer les congés d'été

Rubrique : Astuces
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

Les congés d’été sont un cap difficile à franchir pour l’aquarium récifal, particulièrement pour un nano. La préparation doit être faite bien avant le jour du départ pour minimiser les risques et périls.

Voici quelques problèmes potentiels :
  • L’élévation de température au-delà de 30°C,
  • L’augmentation de la salinité et la réduction du volume, conséquence de l’évaporation de l’eau,
  • La défaillance d’un équipement,
  • La panne électrique,
  • Le manque de nourriture des animaux,
  • L’appauvrissement des paramètres par manque de supplémentations.
Chaque installation est un cas particulier en fonction du matériel utilisé et des possibilités offertes par le voisinage, voici cependant quelques conseils généraux que vous adapterez à votre besoin.

La règle d’or
Ne pas apporter de modification majeure dans l’aquarium un mois avant la date du départ. Il est indispensable de juger de la stabilité du décor, de la bonne santé des animaux, du fonctionnement correct du matériel. Tous les bricolages ou changements dans l’installation doivent être en place au minima 15 jours avant le départ. Et les dernières interventions de nettoyages et de contrôles sont effectuées 3 jours avant.

1. L'augmentation de la température
Menace numéro 1 sur l'échelle des problèmes potentiels.
Tout d'abord réduire l’ajout des calories au maximum : Les moteurs des pompes de brassage sont placés si possible à l’extérieur de la cuve d’eau, réduction des cycles d’éclairage pendant les pointes de chaleurs de la journée, ventilation de la rampe d’éclairage et position un peu plus haute de la rampe pour un moindre rayonnement thermique.
La pièce doit être gardée la plus fraîche possible, volets fermés, aération ou non selon votre expérience des lieux.
Pour l'aquarium mise en place d’un climatiseur. Le minimum est à ventilateur (mais dans ce cas cela nécessite aussi un osmolateur, voir le montage vonvon) ou un refroidisseur à compresseur ou Peltier dédié à l'aquarium (voir les recherches d'Andycam sur le sujet sur francenanorecif).

2. L'augmentation de la salinité
L’évaporation de l’aquarium nécessite la préparation d’eau osmosée ou une réserve d’eau minérale en quantité suffisante, surtout dans le cas d'un refroidisseur à ventilateur. L’ajout sera fait automatiquement par un osmolateur ou manuellement et quotidiennement par une personne de bonne volonté vous remplaçant. Dans ce dernier cas, facilitez la tâche en installant un dispositif goutte à goutte efficace et très simple d’utilisation.

3. La défaillance d’un équipement
Pour pallier à une défaillance toujours possible (merci la loi de Murphy), les dispositifs de chauffage sont déconnectés préventivement. L’installation électrique comporte au moins deux disjoncteurs différentiels permettant d’alimenter séparément deux groupes d’équipements. La défaillance d’un groupe n’arrêtant pas totalement le fonctionnement (une pompe de brassage sur deux, une lampe sur deux, etc.). L'installation est minutieusement inspectée pour détecter toute panne ou fuite possible : Branchements, raccordements et état des fils électriques, des tubes, etc. Des colliers de serrage en plastique sont ajoutés pour maintenir tubes, fils et fiches électriques.

4. Les pannes électriques
Pour limiter les risques il faut débrancher tous les appareils de l'installation électrique de la maison : Téléviseurs (et son antenne), machine à laver, lampes, appareils électroménagers, ordinateurs, etc.
Car en cas de disjonction générale du courant, seule une alarme automatique envoyée vers votre téléphone portable ou un voisin bienveillant permettra de sauver l’aquarium...

5. Le manque de nourriture des animaux
C’est une préoccupation mais pas un risque réel. Le risque est plutôt un surdosage, que les apports de nourritures soient faits automatiquement ou par un voisin. Aussi, si c'est ce dernier cas, préparez vous même les doses quotidiennes. Si l’absence n’est que d’une ou deux semaines vous ne pouvez prévoir aucun apport de nourriture (à l'exception toutefois de certains poissons, non conseillés au débutant, nécessitant une nourriture vivante, telle quel les nauplies d'Artemia).

6. L’appauvrissement des paramètres (calcium, iode, etc.)
Le risque est une réduction de croissance sans péril réel. Sans un automatisme performant et sûr mieux vaut suspendre les ajouts et supplémentations. Et surtout ne pas forcer les doses avant le départ, au mieux cela ne sert à rien, au pire cela peut avoir un effet contraire à celui espéré.

Quelques jours avant le départ
La préparation finale ne doit pas être faite la veille du départ et encore moins le jour même ! Le nettoyage (filtre, écumeur, crépine, ...), le changement partiel de l'eau, etc. Toutes les opérations de maintenance habituelles sont faites soigneusement mais tout doit être terminé deux ou trois jours avant afin de s'assurer qu'aucune fuite, desserrage, ... ne va pas se produire.
Le perlon du filtre externe est remplacé par une poche de charbon actif (de très bonne qualité).
Un trop plein est mis en place sur le godet de l'écumeur pour éviter un débordement dans l'aquarium ou la décantation.
Les animaux seront nourris copieusement le mois précédent le départ s'ils doivent affronter un jeûne mais bien entendu sans aucun excès.

Voici quelques pistes vous permettant de préparer l’aquarium à votre absence. Un peu de bon sens et une anticipation de votre part vous permettra de passer ce cap difficile avec succès.

Et si la meilleure solution est d'avoir un ami aquariophile qui s'occupera de votre aquarium, un bon automatisme est préférable à une personne inexpérimentée, stressée par cette responsabilité.