Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo Juillet 2007

nanoZine numéro 16 !


Tout d’abord le résultat de deux sondages réalisés sur FNR :
Ces sondages démontrent que l’aquarium typique du 'nanorécifaliste' a généralement moins d’un an et que le budget est compris entre 1000 et 2000 euros ce qui peut être considérer comme 'modeste' comparativement aux installations de plus grand volume. J'ajouterai que bien souvent il s'agit du premier aquarium marin réalisé.

Le nanorécif est ainsi un phénomène récent qui continue de prendre de l’ampleur. Les industriels ne s ‘y trompent pas et proposent progressivement du matériel ciblé pour ce nouveau marché.

Un aquarium d’un nouveau type arrive en masse, il s’agit du ‘Plug ‘n Play’, vous branchez la prise et l’aquarium est prêt à l’utilisation (enfin, ce n’est pas si simple ;-). Cette gamme de matériel est assez en vogue outre-Atlantique, il débarque chez nos revendeurs et particulièrement dans les animaleries. L’exemple typique est le Red Sea Max. Red Sea nous a habitué au pire (les coraux synthétiques fluos) comme au bon. Dans ce cas il faut reconnaître que le résultat est correct, l’aquarium est effectivement assez bien conçu et esthétiquement superbe. Cependant certains équipements techniques font défauts et des améliorations sont aussi nécessaires pour que système fonctionne parfaitement. En fait le principal inconvénient de cet aquarium est que son achat est trop facile ! Il et ne pousse pas le débutant à faire les patientes recherches du matériel et de son assemblage qui sont, finalement, un bon apprentissage. Avec un bon vendeur l’achat est conclu sans avoir pris la connaissance des contraintes inhérentes au maintien des espèces récifales, et parfois un rendez-vous est pris la semaine suivante pour l'introduction des coraux et des poissons !
La pub du Red Sea Max, un amateur peut-il arriver à ce résultat ?

Il est possible de faire quelque chose de bien avec un Red Sea Max, comme il est possible de se 'planter'. Le rôle de FNR, et de nanoZine, est d’accompagner le néophyte, de l’aider à faire fonctionner son petit aquarium. Par exemple : Guider les choix de population, proposer des astuces de ‘tuning’ du matériel ou encore planifier la mise en service et la maturation de l'aquarium. Ces conseils ne sont que très rarement donnés en animalerie car contraire à la vente rapide. C’est pourquoi nous débutons une série d’articles consacrés à ce type d’aquarium et, que parallèlement, nous le forum de FNR est ouvert aux propriétaires de ces aquariums afin que ceux-ci puissent s'épauler, échanger leur expérience et avoir le support d'amateurs plus expérimentés. Dans ce numéro Jeemy relate une expérience réussie avec son Max.

Jean-louis Cuquemelle alias JLC

Au sommaire du numéro 16 :
  • Le MAx de Red Sea – Première partie - Jeemy
  • Le Gobiasoma oceanops dans les nanorécifsvonvon
  • Crevettes, deux ou trois choses d’ellesJLC
  • Ah, ces horribles vers ! – Ron Shimek (traduit par JLC)
  • Les systèmes récifaux naturelssystem c
  • Le pico de T_R_TThe Reef Terminator
PS : L’adresse du support Red Sea pour son Max :
http://www.redseamax.com/redseamax/FR/Red_Sea_MAX_support.html

Enfin, comme il n'y a pas de mal à se faire du bien, la courbe audimat de notre nanoZine sur un an :
Les intermittents du nano ont la tête dans les récifs

Le Max de Red Sea

Rubrique : Matériel
Auteur : Jeemy
Niveau : Débutant


En Septembre 2006, un nouveau bac tout équipé « plug and play » pour nanorecifalistes a fait son apparition. Il est temps, après quelques mois d’expérience, de vous présenter ce bac.

Présentation Rapide du matériel
Je ne vous ferai pas une présentation complète du matériel (celle-ci étant déjà sur le site de Red Sea), le but de cet article étant de vous présenter mon expérience sur ce matériel.

La capacité de la cuve est de 130 litres (61*50*50), avec une partie technique/décante à l'arrière du bac.
C’est du verre moulé de 8mm avec des angles arrondis (sans collage).

La partie technique contient :
  • Surverse avec vanne réglable pour écumer la surface
  • Ecumeur de 1200 l/h type Prizm pro.
  • Thermoplongeur de 150w
  • Deux pompes de remontée de 550 l/h avec sorties orientables
L’éclairage :
  • 2 doubles tubes T5. Un double tube est composé d’un 10 000 K° et d’un Actinique. Ils sont gérés par ballast électronique
  • diode bleue “Moonlight” pour la phase lunaire
  • couvercle avec ventilateur pour évacuer la chaleur de l’éclairage
  • une minuterie
La partie électrique :
Une multiprise intégré dans la partie arrière du bac avec un cache anti- éclaboussures pour brancher tous les équipement du bac. Une seule prise à brancher au mur !
Cette multiprise permets également de couper séparément et de manière simple via des interrupteur tous les équipements du bac.

Les avantages de ce matériel :
  • L’aspect du bac, est relativement bien fait visuellement, le CAF est en hausse. Pas de fil qui pend ou de tableau électrique à caser,
  • Le montage électrique bien caché et tout intégré,
  • Le matériel assez bien calibré pour la taille du bac pour débuter dans le monde du nanorecif. Ainsi pour un débutant, pas besoin de dimensionner les différents éléments.
Passons maintenant aux inconvénients :
  • La température de l’eau : le bac est fermé, la chaleur n’est donc pas évacuée et ça chauffe très vite ! Sans thermoplongeur allumé, il faut compter 3 à 4°C de plus que la température de la salle dans laquelle il se trouve.
  • Un brassage trop faible. Il y a 1100l/h soit 8 fois le volume d’eau du bac.
  • L’aspect « tout compris » est alléchante mais attention aux éléments qui tombent en panne. Par exemple, si la minuterie ne fonctionne plus, il faut changer le capot complet du bac! Idem pour l’éclairage (sauf pour le remplacement des tubes bien sur)
Mais comme on dit, à chaque problème, une solution. Sinon ce n’est pas un problème.

Les petits pièges à éviter au démarrage :

Il faut éviter quelques pièges, qui, quand on est débutant ne sont pas évidents à déceler. Mais je tiens tout d’abord à dire que rien ne remplace une bonne lecture et la recherche d’informations sur différents livres et sites.
  • Tout d’abord, il est souhaitable de ne pas utiliser la céramique qui est un piège à bactérie,
  • Idem pour la filtration mécanique (mousse noir) qui va retenir les déchets organiques (ce qui les empêchera d’être traités soit par l’écumeur soit par les PV). La filtration mécanique est à utiliser périodiquement, par exemple, lors d’une tempête anti sédiment pour récupérer ceux-ci.
  • idem pour le charbon actif, à n’utiliser que pour un traitement de l’eau lorsqu’un problème survient.
Les Améliorations :

Brassage : l’ajout d’une petite pompe de brassage genre coralia ou nanostream permets d’accroître le brassage à environ 3500l/h, soit 26 fois le volume d’eau du bac. (Budget d’environ 50€ à prévoir à l’achat du bac).

Chaleur : il y a 3 possibilités :

  • Votre pièce est tout le temps fraîche (<21°)>
  • Votre pièce est chaude en été et vous avez le budget nécessaire pour ajouter un climatiseur pour l’eau du bac : il y a un espace prévu pour l’entrée/sortie du climatiseur.
  • Votre pièce est chaude et vous n’avez pas de budget pour un climatiseur. Je propose ce petit montage : des règles à l’arrière du bac permettent de maintenir le capot à 10 cm du bac ce qui permets d’évacuer l’air chaud. Ceci ne dénature en rien l’apparence du bac. Bien sur, le capot ne se soulève plus mais je n’ai pour l’instant relevé aucun inconvénient !
Support équerre à 8cm du bac
  • L’ajout d’un ventilateur dans la partie arrière prévue spécialement à cet effet permettra de gérer comme tout autre bac non fermé les températures de cet été (avec les limites de ce système bien sur)
L’osmolation : il est possible d’ajouter un système d’osmolation dans le bac. Je conseille de mettre le capteur de niveau juste après la surverse, car c’est à cet endroit (si on ne touche pas au niveau de la surverse) que le niveau doit rester stable. Après l’écumeur le niveau d’eau n’est pas constant.

Capteur de niveau

rejet de l’eau osmosée

Bruit des ventilateurs :
il suffit tout simplement de remplacer les ventilateurs existant par des ventilateurs à roulement à billes (taille 5cm*5cm). Par la même occasion, on peut ajouter un 3ème ventilateur pour augmenter l’efficacité d’évacuation d’air chaud.

Démontage du capot :

Il faut enlever la protection plastique des T5, enlever les caches des vis (voir photo), enlever les tubes et dévisser les crochets des T5.

Démontage des anciens ventilos :

Il faut tout simplement dévisser le domino qui retient les fils des ventilateurs, placer les nouveaux ventilateurs (les caler avec un peu de silicone s’ils vibrent) et les connecter à l’identique des anciens.

Les bulles dans le bac : J’ai eu, comme beaucoup de personnes, le problème des micro bulles dans le bac. Il y a 2 problèmes différents :

Problème 1 : si vous avez laissé les mousses de filtrage, elles s’encrassent et bouchent peu à peu l’arrivée d’eau. Le niveau d’eau baisse et du coup les pompes qui sont presque en surface, aspirent l’eau et l’air. Tout ceci est recraché dans le bac.

Solution 1 : comme vu précédemment, ne pas mettre les mousse de filtration fournie avec le bac.

Problème 2 : bulles qui sortent de l’écumeur et sont aspirées directement par les pompes de remontées et rejetées dans le bac.

Solution 2 : Sur ce coup là j’ai tout essayé :
  • crépine sur les pompes
  • mousse à la sortie de l’écumeur,
  • tubes sur l’aspiration des pompes pour puiser l’eau plus bas,
  • les 3 en même temps…
Rien n’a marché. Le phénomène a disparu avec le temps. Je pense qu’il faut un temps de rodage de l’écumeur.

Voilà quelques semaines que je ne fais plus de modifs sur le bac, et tout tourne très bien. Il a passé les grosses chaleurs de Juin sans dépasser 28°. Je peux partir sans soucis plusieurs jours. De plus les habitants se portent à merveille.

Voilà le bac au départ (27/12/2006):
et il y a 2 mois :
A bientôt !

Gobiasoma oceanops dans les nanorécifs

Rubrique : Animaux
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant



Famille : Gobiidae (Gobies)
Nom français : Gobi néon
Nom scientifique : Elacatinus oceanops (Jordan, 1904)
Répartition : Caraïbes
Taille : 5 cm

Habitat géographique :

Le Gobiosoma oceanops est trouvé dans l'Océan atlantique occidental, principalement dans les récifs coralliens de Floride. On le retrouve généralement dans des secteurs peu profond (1 à 2 mètres) mais peut habiter en profondeur jusqu’à 40 mètres.

Description :

Le Gobiosoma oceanops est un petit poisson fin qui atteint à peine 5 centimètres à l’âge adulte. Son espérance de vie dans son habitat naturel est de 4 ans mais n’excède rarement 2 ans en aquarium. Ce poisson nommé aussi Gobi néon tire son nom de cette ligne bleue métallique qui lui traverse le corps de chaque côté, elle commence au-dessus de chaque œil pour se terminer à la base de la queue. Son corps noir au ventre blanc avec ses deux lignes bleues iridescentes le rend facilement identifiable. Le dimorphisme sexuelles n’est pas évident, le mâle a une papille génitale en forme de cône aiguë situé devant la nageoire anal.

Nourriture :

Le Gobi néon est carnivore, bien que les parasites et crustacés qu’il consomme dans son environnement naturel lui suffisent, un complément journalier lui est nécessaire. Il accepte aisément de petites nourritures carnées, des aliments congelés et même des comprimés donnés aux poissons d’eau douce. Les petites proies comme mysis, krill, daphnies et artémias est une alimentation de premier choix. Le Gobiosoma oceanops accepte aussi les feuilles de nori et les épinards.

Entretien :

Le Gobiosoma oceanops est généralement très facile à maintenir car robuste, idéal pour l’aquariophile débutant. Il peut être maintenu dans un bac communautaire autant que dans un bac récifal, cependant c’est un poisson qui apprécie les cachettes que peuvent lui fournir les pierres vivantes. Il faut lui fournir les soins de base d’un aquarium récifal en établissant un changement d’eau de l’ordre de 10% à 20% par mois. Dans un bac FO (Fish-Only) on constate qu’ils supportent un taux de nitrate élevé tout comme la plupart des poissons.

Comportement social :

Dans leur environnement naturel les gobis néon peuvent être solitaire, en couple mais aussi par groupe d’une trentaine voire plus. L’Oceanops est un poisson assez sociable et généralement non agressif, cependant il est territorial et défend son territoire surtout si un couple est formé. Ils établissent un « poste de nettoyage » où chirurgiens, poissons ange et poissons papillon indiquent leur désir d’être déparasité en inclinant ou en écartant leurs nageoires, parfois même en changeant la couleur. Cette caractéristique de « poisson déparasiteur » permet d’éviter certaines maladies que peuvent contracter les poissons sensibles. L’oceanops se retrouve généralement au milieu de l'aquarium où il reste souvent posé sur les coraux, attaché par ses pelviennes modifiées en ventouses. Ils peuvent être maintenus avec un large panel de poissons, coraux et invertébrés. Il parait même que la présence de l’oceanops peut rendre moins stressés certains poissons !!

Reproduction :

Le Gobiosoma oceanops a été l’un des premiers poissons marins à se reproduire en captivité. A l’étranger, ceux proposés dans le commerce sont souvent issus de fermes d’élevage car les larves peuvent facilement être alimentées avec des rotifères. Si le dimorphisme n’est pas aisément reconnaissable, acquérir plusieurs individus permet d’obtenir très facilement un couple si le bac fait au moins 70 litres. Attention toutefois à prévoir un aquarium assez grand car une fois le couple formé, ce dernier chasse férocement tout autre individu de la même espèce. L’accouplement a lieu en général tôt le matin dans les infractuosités du décor ou dans un tube en PVC. Il semble y avoir plusieurs dépôt de ponte par la femelle suivie de la fertilisation par le mâle. La femelle pond de 250 à 600 œufs sur n'importe quelle surface mais plus particulièrement dans une crevasse ou une coquille vide. La femelle quitte aussitôt l’emplacement de la ponte pour la visiter rarement pendant la période d’incubation, c’est le mâle qui s’occupe de ventiler les œufs en faisant fréquemment des mouvements de son corps et de ses nageoires. Chaque œuf est transparent et a une taille d’environ 2 mm de long pour 1 mm de diamètre. Si vous souhaiter tenter l’élevage vous-même, après 6 à 8 jours d’incubation par le mâle, si la ponte a eu lieu sur une coquille prélevez la, cependant et en l’absence de prédateurs, le couple géniteur s’occupe pleinement de l’élevage de leur progéniture. Il est possible aussi de siphonner les larves à l’aide d’une pipette en plastique, pour se faire il faut les attirer la nuit à l’aide de la lumière d’une lampe torche concentrée dans un coin du bac. Une fois les larves placées dans un bac d’élevage, elles peuvent être nourries de plancton unicellulaire comme Euplotes et des rotifères de Brachionus. Les alevins sont à pleine maturité au bout de 26 à 30 jours, cela semble rapide mais n’oublions pas que leur espérance de vie est courte.

Voici un lien très intéressant pour la reproduction de ce poisson : http://www.advancedaquarist.com/issues/may2003/breeder2.htm

Lumière :

Le Gobi néon aime un environnement bien éclairé même lors des périodes de reproduction.

Température/eau :

La fourchette de température pour ce poisson est comprise entre 22 et 26° C bien qu'il tolère jusqu'à 27° C. La salinité s'étend de 1.023 à1.026 dans son habitat naturel mais il supporte une densité comprise entre 1.020 et 1.027. Le pH doit se situer entre 8.1 et 8.4 avec un Dkh compris entre 8 et 12.

Longueur/taille minimum du bac :

Un aquarium de 35 litres minimum est recommandé, 70 litres si vous voulez les encourager à se reproduire. Ils peuvent se reproduire dans un nano mais des changements d’eau plus fréquents seront recommandés.

Mouvement de l'eau :

Aucunes conditions spéciales, brassage faible à fort est accepté.

Disponibilité :

Ce poisson est couramment vendu dans le commerce aquariophile et ce tout au long de l’année.
Photo de 27-L :