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Carnet de voyage des plongeurs

Auteur : Philippe (liam)

31 Octobre : Jour J
- 10h37 : prévisions de vol : 4h37 pour arriver à Hurghada, décollage vers l’est ce matin dans un ciel limpide.
- 16h30 : atterrissage réussi, le soleil se couche déjà à l’Ouest et il fait encore 30° sur le tarmac.
- 18h30 : les valises sont déballées. Premières cigarettes sur la terrasse avec le bruit lointain du ressac de la Mer Rouge, la chambre donne sur une courette avec des bougainvillées en fleurs. Direction vers la chambre de Julie pour le premier apéritif du séjour que je vous dédicace en pensée, la fin de la journée et le vrai début de notre séjour.

Après plusieurs mois de préparation, notre groupe FNR est enfin dans la place. Ca y est, on est à Safaga. Voyage agréable sur la nouvelle ligne Transavia, nous sommes en plus légèrement décalés par rapport aux autres groupes de plongeurs français car les rotations ont lieu le mercredi.

Les participants :
C17etienne : Etienne (plongeur),
Olivier_Paris : Olivier (plongeur),
Philippe (sympathisant FNR) plongeur,
Liam : Philippe (plongeur),
Lalie : julie (non plongeuse),
Thierry (Mr Lalie héhéhé) non plongeur,
Gaëlle et Anouck les deux filles de Julie et de Thierry.
Conditions annoncées pour notre séjour : beau ciel bleu limpide, moyenne de 30° à l’ombre (pardon….), peut être des journées de vent thermique qui tombe un peu avant le crépuscule soit vers 16h30 en ce moment et des températures d’eau en pleine mer de 26 ou 27 degrés.

Seulement 45 kilomètres séparent l’aéroport d’Hurghada de l’hôtel Ménaville qui fonctionne et s’agrandit régulièrement depuis plus de 10 ans, offrant des jardins aux proportions et à la verdure devenues rafraichissantes avec le temps. Il avait été choisi en priorité pour la sécurité alimentaire qu’il offre (ses plats sont tous préparés à l’eau osmosée) pour les filles de Julie, mais aussi pour son infrastructure et ses plages. Sa situation géographique à quelques kilomètres au nord de la ville portuaire de Safaga et au sud de la grande ville hôtelière d’Hurghada le désenclave des rives absolument désertiques de la Mer Rouge.

Les plongeurs se voient offrir l’accès à divers spots de plongée qui ont su profiter de l’enseignement des erreurs commises dans le passé à Hurghada, il s’agit en outre aussi d’un spot de planche et de kite-surf car les vents y soufflent 300 jours par an. Les non sportifs ont à leur choix des activités variées : plage, piscine, spa et éventuellement des excursions vers certains sites archéologiques de la vallée du Nil éloignée de quelques heures de car. Le tout draine une population parfois pas très agréable à fréquenter suivant les pays d’origine (à bas Homo sapiens sapiens var Touristicus), mais il peut y avoir pire sur cette côte que ce que nous avons vu à l’hôtel.

Le club de plongée choisi fut Dune, grosse structure francophone organisant plongées et croisières dans cette région. Il fut fondé il y a une dizaine d’années par Gérard Besse qui le possède toujours et qui est aidé pour le site de Safaga de Vincent. Le club dispose de ses propres bateaux et loue au besoin les services d’autres bateaux avec équipage pour les plongeurs. Nous avions demandé à Vincent que nos plongées soient lentes et à profondeur modérée, premièrement parce que nos niveaux 1 CMAS ne nous permettent pas de descendre accompagnés à plus de 25 mètres (l’équivalent de huit étages), et deuxièmement parce que l’essentiel se trouve déjà à partir de la surface. Le petit qui nous intéresse n’est souvent observable justement que grâce à une progression lente.
Ce type de plongée s’est révélé être un plaisir aussi pour les encadrants car cela leur permet de se reposer un peu des nombreuses descentes quotidiennes que leur impose leur profession. Cette demande un peu spéciale a été très bien comprise par nos deux accompagnatrices françaises Laurence Lamiaud et Marie Noëlle Fournel, que nous remercions vraiment vivement, chacune avec une personnalité différente et bien marquée, et en compagnie desquelles nous avons eu un égal plaisir à passer du temps dans le domaine de Neptune. Les accompagnateurs égyptiens ne maîtrisent pas cette approche malheureusement, et ce sont avec eux des promenades sécurisées mais à toute vitesse. Les émotions que nous avons eues à voir en milieu naturel et dans leur taille normale les animaux que nous connaissions de nos bacs et de nos livres ont même parfois amené les autres plongeurs du bateau à nous demander s’il nous arrivait de parler français !
Cette partie de la côte orientale africaine s’abaisse assez régulièrement le long des rivages, la majorité des spots y sont à une profondeur de 30/40 mètres, mais un peu plus au large, ils tombent aussi très profondément. Certains récifs coralliens émergent littéralement des bas-fonds et sont autant d’oasis où cohabitent animaux récifaux et pélagiques.

Nos départs sont toujours en départ bateau soit sous forme de circuit soit en dérivante, le premier type nous permet de détailler les peuplements et de stationner alors que le deuxième nous donne une vue plus d’ensemble car nous sommes portés par le courant, parfois assez fort d’ailleurs.

Ce furent donc 5 jours de plongée : nous avions rendez-vous à 8h00 devant l’hôtel pour être emmenés à la marina où se trouvent les bateaux, chargement à bord souvent en chaloupe, route de parfois une heure pour arriver sur le premier lieu de plongée, entre-temps équipement du matériel, briefing sur le spot où l’on nous montre la topographie sous-marine du lieu en nous signalant les éventuelles difficultés et vues remarquables et répartition des palanquées, plongée, retour sur le bateau, changement de bouteille, déjeuner, nouvelle route vers le second spot, plongée, remontée, gouter, rangement du matériel puis retour au port souvent vers 16h00 ou 16h30 avec le soleil couchant.
Une fois à terre, nous étions reconduits à l’hôtel, dessalage, un peu de repos et de parlotte, puis nous retrouvions Julie et sa petite famille pour partager un apéritif sur leur terrasse, parler de nos journées respectives avant de nous diriger vers les buffets du diner et une grande table, pour finir, certains soirs, vautrés sur les coussins de l’espace à chicha. Ca donne l’impression d’être pépère mais ceux qui ont déjà connu ces journées savent combien elles peuvent être en réalité fatigantes avec deux plongées par jour, voire le dernier jour une de nuit en plus.
Notre dernière journée fut au rythme de Julie et pour elle : réveil un peu plus tardif puis PMT (palmes-masque-tuba) sur l’House Reef de l’hôtel et recherche de l’ombre sous le soleil brulant de novembre, déjeuner pour ceux qui avaient faim et nous avions rendez-vous à 13h00 pour aller en bateau au large faire du PMT le long de Sandy Island, une île un peu plus au nord dans la baie où se trouve le Ménaville, pour leur montrer à quoi ressemble une pente externe en Mer Rouge. Le platier de l’île est maintenant dévasté par les hordes de touristes qui viennent en bateau y patauger et il faut de longues minutes de palmage pour arriver côté pleine mer.
Je crois que cette image de gris blanc plutôt désertique de corail mais fréquenté par quelques espèces de poissons qui débouche soudainement dans le Bleu et une infinie de couleurs de coraux et de poissons restera longtemps une image forte pour Julie. Ressentir la trouble attraction inquiétante du fond et du large bleus. C’était fait pour cela.

Ce matin, balade et petites courses alimentaires dans le marché du vieux Safaga et les dernières dorades grillées au restaurant de l’hôtel sur la plage. Ce matin, dans ce ciel de lapis clair, les grands V bruyants des grues cendrées qui descendent d’Europe Centrale vers le Sud et leurs marais d’hivernage d’Afrique tropicale nous survolent. Nous, nous étions rattrapés par cet hiver que nous avions oublié le temps d’une semaine et vers lequel il nous fallait retourner.

Nous avons décollé avec le soleil couchant au dessus de la chaine des montagnes du désert
égyptien, survolé avec émotion dans le crépuscule gris et trouble le mince ruban vert et fertile de la vallée du Nil perdue dans ce désert rosé.

Nous arrivons dans 2 heures à Orly. Le premier voyage et ces vacances se terminent avec un serrement au cœur. Chose rare, notre groupe a connu une formidable ambiance amicale du début à la fin de ce voyage.

Nous essaierons de vous faire partager nos observations et nos réflexions, peut être l’ambiance entre nous, un peu de notre séjour, mais le reste et nos souvenirs, pardonnez nous, demeureront nôtres.

Merci à tous d’avoir pris le risque de tenter cette aventure. Comme nous l’a dit Etienne alors qu’il lisait le premier message que j’écris en avril dernier sur le post : il faut être un peu con pour passer ses vacances avec les gens de FNR, ils sont bien gentils mais delà à passer ses vacances.

Et merci de l’avoir porté au-delà de toute espérance, mes amis.



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