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Bâtisseurs du récif

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Débutant


Introduction
La présence des roches corallienne est à l’origine de la grande biodiversité des récifs. Ces roches sont en réalité des concrétions édifiées par des colonies animales. Elles sont la base du biotope qui favorise l’épanouissement d'une multitude d'autres organismes marins. Le milieu propice aux récifs coralliens est caractérisé par une température élevée et constante, des eaux cristallines ainsi qu'un fort ensoleillement.
Taxonomie
Les coraux édificateurs de récifs font partie de l'ordre des madréporaires. Dans la classification des invertébrés, les madréporaires font partie de l’embranchement des Cnidaires, classe des Anthozoaires, ordre des Hexacoralliaires caractérisés par leurs polypes à 6 tentacules.







Embranchement

Cnidaires


Classe - Ordre

Hydrozoaires
Schyphozoaires
Cubozoaires (méduses)

Anthozoaires

Hexacoralliaires

- Antipathaires
- Cérianthaires
- Corallimorphaires
- Zoanthaires
- Actiniaires

- Madréporaires











• Octocoralliaires

- Stolonifères
- Alcyonaires



• Antipathaires

Famille

Milleporidés
Cassiopéidés






Anthipathidés
Cérianthes
Actinodiscidés
Zoanthidés
Actiniidés, Stichodactylidés

Thamnastériidés
Pocilloporidés
Acroporidés
Agariciidés
Fungiidés
Poritidés
Faviidés
Oculinidés
Mussidés
Pectiniidés
Caryophylliidés
Dendrophylliidés

Tubiporidés
Alcyoniidés
Xeniidés
Nephthéidés

Espèce

Millepora
Cassiopea






Antipathes, Cirripathes
Pachycerianthus
Actinodiscus, Amplexidiscus
Zoanthus, Palythoa
Heteractis, Entacmea

Psamnacora
Stylophora, Seriatopora
Acropora, Montipora
Pachyseris
Fungia, Heliofungia
Goniopora, Porites
Favia, Goniastrea
Galaxea
Lobophyllia
Echinophyllia, Oxypora
Plerogyra
Tubastrea, Turbinaria

Tubipora, Clavularia
Sarcophyton, Sinularia
Xenia, Anthelia
Dendronephthya


Les principales familles de madréporaires sont les Thamnastériidés (Psamnacora), Pocilloporidés (Stylophora, Seriatopora), Acroporidés (Acropora, Montipora), Agariciidés (Pachyseris), Fungiidés (Fungia, Heliofungia), Poritidés (Goniopora, Porites), Faviidés (Favia, Goniastrea), Oculinidés (Galaxea), Mussidés (Lobophyllia), Pectiniidés (Echinophyllia, Oxypora), Caryophylliidés (Plerogyra), Dendrophylliidés (Tubastrea, Turbinaria).
Hermatypiques
Ces organismes sont semblables aux autres anthozoaires, ils ont pourtant la particularité de se regrouper en colonie et d’élaborer un squelette constitué de calcaire dur (aragonite). C’est ainsi une multitude de petits organismes, ou polypes, qui, regroupés, bâtissent progressivement des blocs massifs et résistants. Il est impressionnant de s’apercevoir que les pierres bordant certaines plages tropicales sont en réalité des débris coralliens de plusieurs dizaines de kilos et non pas de véritables roches. L’appellation de 'coraux pierres' ou 'coraux durs' n’est certainement pas usurpée.
Le nom donné à ces coraux est hermatypique. En réalité ces coraux constructeurs opèrent en collaboration avec des algues unicellulaires, les zooxanthelles. Les matières sont échangées de façon réciproque entre les deux métabolismes animal et végétal et cette symbiose aboutit à cette remarquable production, base de l’écosystème récifal. Le soleil, les eaux claires, sont ainsi nécessaire à l’épanouissement de la colonie. L’essentiel des besoins nutritifs des polypes est effectivement assuré par la photosynthèse effectuée par les zooxanthelles. Cette ressource trophique est majoritaire pour les coraux bâtisseurs du récif.
Le terme hermatypique, constructeur de récif, est ainsi synonyme de symbiotique ou encore de zooxanthellé.

Récifs coralliens, colosses aux pieds d'argile
Les coraux les plus résistants aux fortes houles sont aussi ceux dont la croissance est la plus lente. Le renouvellement des colonies se situe donc sur une durée séculaire. Si la croissance d'un récif est excessivement lente, sa détérioration peut être rapide comme le prouve les photographies de récifs décimés par un 'blanchiment' brutal des coraux durs, conséquence de l'élévation de la température et l'expulsion des zooxanthelles symbiotiques. Les conditions favorables sont facilement perturbées par une modification, même minime, du milieu. Comme la plupart des biotopes de notre planète les récifs sont actuellement menacés par l'activité humaine. Nous aquariophiles, le savons, ils sont particulièrement vulnérables. Désormais les coraux durs sont protégés par le CITES (Convention de Washington pour les espèces menacées de disparition) mais cela ne suffit pas à écarter le risque de réduction progressive des zones récifales. Les principales sources de pollution sont :
  • L’eutrophisation du milieu du à la concentration humaines favorables au développement des algues au détriment des coraux (engrais, pesticides, matières en suspension, rejets divers),
  • L'expansion des zones urbaines sur le littoral (tourisme), érosion des côtes,
  • Le dégazage des navires en mer,
  • L'utilisation des coraux comme matériaux de construction,
  • Et bien entendu le très inquiétant réchauffement climatique (risque de disparition massive des colonies, augmentation du taux de CO2).
Plongeurs sous-marins et aquariophiles sont sensibilisés à ce problème. Bien entendu, nous ne détériorions pas cette situation déjà catastrophique mais nous nous devons d'intervenir activement dans la réduction des nuisances. Les richesses marines nécessitent désormais une gestion stricte pour que cette ressource soit durable. Nous sommes collectivement responsables de ce patrimoine. L'engagement de chacun est de faire en sorte qu'il soit transmis aux générations futures.
La France avec ses territoires de l'outre-mer à la responsabilité directe d'un très important patrimoine récifal

Et pour aller plus loin :
Management et restauration des récifs coralliens
Coraux et photosynthèse vu sous un autre jour

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