Conception d'un nano avec la méthode dite « naturelle »
Rubrique : Nanorécif
Auteur : vonvon
Niveau : Tous
Introduction :
Si la méthode berlinoise a fait ses preuves dans le domaine de l’aquariophilie récifale, elle est utilisée surtout pour des bacs assez conséquents, où l’emploi d’une décantation externe est quasi inévitable, d’une part –comme son nom l’indique- pour faire décanter les sédiments, et d’autre part pour y loger le matériel technique, et quand on parle matériel on fait surtout allusion à l’écumeur, souvent de taille proportionnelle à celle du bac….
Technique assez répandue outre-atlantique, la méthode dite « naturelle » repose sur le fait que l’écumeur n’est pas utilisé. Rappelons que l’écumeur est utilisé pour extraire de l’eau certaines molécules indésirables comme les acides aminés, protéines et lipides, malheureusement il retire aussi des oligo-éléments et micro-organismes.
L’intérêt donc de la méthode dite « naturelle » sera double, primo se dispenser d’un écumeur -souvent coûteux pour peu qu’il soit fiable- prenant une place non négligeable dans un bac de petite taille dépourvu de décantation externe, secundo de préserver des oligo-éléments utiles aux invertébrés, voire même maintenir avec succès des coraux réputés difficiles à préserver dans le temps.
Voilà donc pour l’introduction, elle ne se veut pas convaincante, beaucoup de « nanorécifalistes » ayant beaucoup de succès avec d’autres méthodes (Berlinoise, DSB, Jaubert, etc.), mais plutôt attrayante, la possibilité de se passer d’un écumeur étant une question assez récurrente dans certains forums.
Principe de la méthode dite « naturelle » :
Cette méthode repose sur 3 facteurs :
- pierres vivantes de bonne qualité
- sable vivant
- changements d’eau quotidiens
La filtration biologique repose seulement sur le sable vivant et les pierres vivantes, la filtration mécanique et la complémentation des oligo-éléments par les changements d’eau.
Le choix des pierres vivantes est crucial, la présence de bactéries aérobies et anaérobies qui les habitent est nécessaire au processus du cycle de l’azote, les pierres vivantes doivent donc être très poreuses et légères, accessoirement agrémentées de coralline sans pour autant en être recouvertes exagérément. Il est préférable d’avoir des pierres grouillantes de vie pour démarrer le cycle plus rapidement, cela dit un brossage peut être nécessaire pour retirer, au préalable, un maximum de sédiments et d’animaux morts, par exemples les éponges (supportant assez mal les voyages). On préconise 2 kilogrammes de pierres vivantes par tranche de 10 litres, les récifalistes ayant comme préférence les pierres venant d’Indonésie pour leur biodiversité.
Concernant le sable vivant, il a été démontré que non seulement les bactéries qui y prospèrent nitrifiaient mais dénitrifiaient dans certains cas, une méthode naturelle donc pour réduire les NO3 dans nos bacs. L’épaisseur du lit de sable est à votre convenance, à noter toutefois que plus il est épais plus l’accumulation de sédiments et de déchets organiques et inorganiques est importante, donc un probable relarguage de PO4 dans le temps, ceci pouvant être éviter, du moins minimisé, par l’introduction d’animaux fouisseurs remuant le sable et consommant ce qui s’y trouve. On choisira de préférence du sable d'aragonite de faible granulométrie, de bonne qualité aussi pour éviter un apport de PO4 dès le départ. Evidemment, trouver du sable vivant relève souvent du parcours du combattant, sans compter son prix, mais en parcourant les forums aquariophiles, il est facile de trouver quelqu’un qui puisse vous offrir un peu de sable de son bac déjà bien rôdé, et ainsi ensemencer votre substrat. Sinon il y a aussi la technique de la moule, lors du démarrage du bac, vous la laissez au fond, les bactéries feront leur office, la vie se mettant en place doucement, les pierres vivantes apportant leur lot de micro-organisme et de concurrence alimentaire, le lit de sable se retrouvera au bout d’un certain temps grouillant de vie. Une fois les paramètres stables, l’arrivée des détritivores complètera l’efficacité du substrat, donc crevettes, ophiures, étoiles de mer et crabes adaptés seront les premiers hôtes de choix.
Bien sûr les pierres vivantes seules ne suffiront pas à boucler le cycle de l’azote, et ce même avec l’aide d’un lit de sable (à moins d’utiliser d’autres techniques de maintenance comme le DSB ou la méthode du professeur Jaubert, encore que...), il restera des nitrates qu’il va donc falloir exporter.
De plus l’accumulation de PO4 est très fréquente dans nos bacs, que ce soit par la nourriture apportée aux poissons, du mucus relâché par ces derniers et par les coraux, une mauvaise qualité d’eau osmosée, de sel, de sable ou de charbon actif, ou encore venant des minéraux relâchés par les algues mortes, les phosphates ne rentrant pas en jeu dans le cycle de l’azote, donc non transformés, là aussi il va falloir les exporter.
Enfin, les coraux consomment et transforment pour leur croissance des composés chimiques tels que les oligo-éléments, iode, strontium, magnésium, calcium, etc …impliquant donc une diminution de ces éléments nutritionnels vitaux pour les animaux maintenus.
C’est là que les changements d’eau entrent en jeu, cela permet d’exporter les molécules indésirables tout en « aidant » les pierres vivantes dans leur rôle d’épuration et, en contrepartie, d’apporter et compléter les éléments nutritionnels et oligo-éléments. Il est donc nécessaire de changer l’eau du bac de l’ordre de 10 % par semaine, ou bien 15 à 20% toutes les 2 semaines.
Conclusion :
Cette méthode porte bien son nom, du sable, des pierres vivantes et de l’eau renouvelée, exit donc les additifs, le matériel technique tel que l’écumeur et le réacteur à calcaire. Bien sûr cette méthode a ses contraintes, un aquarium de taille réduite du fait de la fréquence rapprochée des changements d’eau, une population de coraux et de poissons réduite, une attention particulière aux paramètres, une stabilité des paramètres physico-chimiques de l'eau assez longue à venir, donc être patient avant d'introduire les premiers coraux et poissons…Mais au final, ce que l’on cherche dans les aquariums récifaux de petite taille, ne serait-ce pas la simplicité ? Et n'oubliez cette maxime bien adapatée à l'aquariophilie récifale : "la patience est mère de sagesse"....
Liens :
http://users.skynet.be/ThomasD/article/Physchiecu.htm
http://mars.reefkeepers.net/Articles/CycleAzote/CycleAzote.html
http://www.reef-guardian.com/news-article-999.html
http://www.reef-guardian.com/modules.php?name=News&file=article&sid=68
http://www.reef-guardian.com/les-phosphates-910-article.html
http://www.nano-reef.com/articles/?article=3
http://saltaquarium.about.com/od/liverockandsandfilters
et l'incontournable http://www.francenanorecif.com/
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