Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

La qualité de l’eau point fort du nanorecif.


Rubrique : Physique/Chimie
Auteur : Arnaud Van Belleghem
Niveau : Tous
Dans tout milieux ; qu’ils soient clos comme nos aquariums ou ouverts comme les récifs ; nombreuses sont les transformations biochimiques qui s’y opèrent.
Le plus souvent ces transformations biochimiques sont dites naturelles tels quel que les différents cycles biogéochimiques ( le plus connu celui ) de l’azote ; du dioxyde de carbone ; du soufre ; et des phosphates. Bien sur il y en à d’autres tel que celui du calcium et du magnésium ; qui a un rôle prépondérant dans la croissance de nos organismes marins ; et qui sera abordé en profondeur dans un article futur.

Ces cycles naturels ; que nous allons privilégier sont très efficaces pour l’élimination de certains polluants produits en quantité ‘’normale’’ dans le milieu naturel ; mais malheureusement pour nous nos milieux clos de faible volume ont une fâcheuse tendance à se surcharger en polluants divers.

En effet ces polluants en sur concentration vont amener par leur élimination insuffisante de la part des cycles biogéochimiques à des transformations non désirées à plus ou moins long terme, ce qui entraîne un déséquilibre du milieu par accumulation de produits organiques ou minéraux.

  • Quels sont les polluants de nos bacs ?

Nombreuses sont les sources de pollutions de nos bacs ; certaines ne vous sont pas inconnues j’en conviens mais d’autres vous filent sous le nez comme un ver de feux impossible à capturer.

Pour ce qui est des polluants qui arrivent dans le bac ; nous devons nous efforcer de les supprimer rapidement et efficacement par les méthodes à notre disposition tel que l’écumage ; les bactéries de roches vivantes qui réalisent nos fameux cycles biogéochimiques et les différentes résines utilisables (compatible avec notre hobby bien sûr).

Dans les polluants principaux qui ont une influence directe sur nos faibles volumes, je compte comme polluants les corps azotés dont font parties les nitrates, nitrites et Ammoniaques..

Ensuite viennent les phosphates, si chers pour les algues, ainsi que ses dérivés.

Les sulfates sous forme de Soufre; les métaux lourds; les composés chlorés volatiles et aqueux; les acides et alcools organiques et minéraux; les solvants organiques et inorganiques; les terpènes etc. sont aussi des polluants que nous rencontrons et qui passent plus inaperçus.
  • Sources en polluants de nos nanorecifs.

Tous ses composés cités ci-dessus arrivent dans notre bac par différents moyens que l’on peut éviter ou non.

L'air injecté par les pompes apporte sa dose de polluants sous formes de poussières ; de gaz; de sédiments atmosphériques etc.

Une autre source de pollution est la nourriture, par exemple la nourriture congelée insuffisamment rincée ou pas du tout rincée et les apports mal dosés en substances nutritives pour nos coraux qui sont fréquemment utilisées en nano.

Les changements d'eau apportent aussi leur dose de polluants s'ils ne sont pas faits avec de l’eau osmosée et des sels de qualité non sur dosés volontairement en éléments divers par le fabriquant (voir ici)

Quand au brassage de la surface de l'eau ; il charrie une quantité incroyable de sédiments atmosphériques en suspension dans l’air et provenant de l’usine la plus proche comme de l’explosion de Tchernobyl il y a 20 ans de cela.
Certains proviennent même du décor du bac ; le sable qui se désagrège petit à petit; la formation de résidus provenant du métabolisme bactérien et du métabolisme des invertébrés tel que le mucus ; les déchets organiques ; les hormones ; les gamètes mâles et femelles relâchées dans l’eau et bien d’autres encore.

  • Importance des changements d’eau.

Et pour finir ; on peut les considérer à tord comme négligeables mais les polluants provenant de l’usure du matériel qui n’est pas toujours adapté à notre hobby est une source qui à déjà condamné nombre de nos nanos par simple intoxication des organismes.

La majeure partie de ses composés sont en infimes quantités; non mesurables mais s’accumulent; d'autres en plus grande quantité sont absorbées par les bactéries, algues et coraux par ingestion ou contact cutané (les NO3, Fe3+; phosphates, éléments traces etc.), d'autres encore arrivent à se volatiliser sous l'effet des changements de pression atmosphériques (CO2; N2 ; ...); mais la majeure partie reste et s'accumule ou n' est pas absorbée complètement.

C'est pourquoi des changements d'eau stabilisent les paramètres du bac et apportent de précieux apports nutritifs minéraux qui sont consommés par nos organismes ou détruits sous influence photochimique (UV ; infrarouges, etc).

  • Pour conclure.

A défaut d'un système de dépollution naturel et mécanique complet ; les changements d’eau restent le point fort du monde du nano et micro-recif.

Si le bac s'autosuffisait ; c'est a dire réalisait un paraclimax (écosystème entretenu progressant vers une maturité et un équilibre dynamique) et ou aucun apport ne serait ajouté par l'homme (= écosystème mature ayant une inertie et une prédominance d'espèces à caractère "K" qui utiliseront au mieux les ressources du milieu) alors nous n’aurions rien à faire à part injecter de l’énergie dedans !!!!!. Malheureusement ce n’est pas le cas même pour un bac dit stable depuis de nombreuses années.

Pour tous les bacs, même stables dans le temps (au niveau paramètres) ; ils auront toujours besoins :

  1. De changements d'eau pour palier à un défaut d'éléments utiles pour son épanouissement (cf.: loi de Liebig).
  2. D'apport de nourriture, car nous ne pouvons recréer une chaîne trophique.
  3. D'une dépollution du milieu qui ne peut être réalisée automatiquement dans le bac par les algues et autres organismes ou bactéries.

La main de l'homme ne doit, non pas gérer l'agro système mais le soutenir et l'entretenir pour que ce microcosme qu’est notre nanorecif évolue comme dans la nature et non pas comme nous désirons qu’il évolue.

Bien souvent la nature fait bien les choses ,pensez y. Alors n’allez pas à son encontre.

Sources :

Ecologie ; approche scientifique et pratique 5eme éditions ; Tec & Doc.

Mergus atlas de l’aquarium marin ed. 2003

Ecrit par: Arnaud Van Belleghem.

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